« La sainteté n'est pas réservée aux vertueux et aux parfaits, mais aux blessés de toutes sortes. Lorsqu'on a tout perdu ou qu'on est au bas de l'échelle, il est plus facile de gravir l'échelle de la sainteté, qui est une échelle à l'envers, tournée vers le Très-Bas, comme dirait Christian Bobin. La porte étroite est celle qui mène dans les profondeurs de nos blessures et de nos fragilités, la sainteté est de les aimer parce qu'elles nous approchent du Dieu miséricordieux. L'espérance jaillit de cette pauvreté ; les saints la chantent dans une prière du coeur toute simple, où le nom de Jésus est le pouls de leur désir. Ce chemin de la sainteté est celui de l'imperfection. Pour André Daigneault, responsable d'un Foyer de Charité au Québec, cette sainteté doit devenir la grande spiritualité de ce troisième millénaire : La sainteté des pauvres, c'est s'ouvrir à l'amour miséricordieux ; c'est découvrir qu'aimer ce n'est pas d'abord être héroïque, mais offrir sa faiblesse et s'ouvrir au don de Dieu, en criant vers lui du fond de notre pauvreté. Nous ne construisons pas notre sainteté, même pas par notre générosité, nous ne fabriquons pas la sainteté à coup de fidélité dont nous pourrions nous enorgueillir, nous recevons la sainteté dans un coeur pauvre et humble, comme le bon larron l'a reçue sur la croix avec Jésus crucifié (*).Les saints imparfaits montent joyeusement vers le Père en descendant avec le Fils qui les porte dans ses bras et les prend contre son coeur, si près qu'ils ne voient pas son visage. Ils n'approchent pas de Dieu à la force des poignets, mais lui laissent toute la place. N'est-ce pas cela, l'humilité ? Leur vulnérabilité acceptée les ouvre à la miséricorde désarmante d'un Dieu qui a soif d'aimer et d'être aimé. Ils sont ces petits auxquels le Royaume est promis, ce qui faisait dire à François de Sales : « J'aime mieux être infirme que fort devant Dieu, car les forts, il les mène par la main tandis que les infirmes, il les prend dans ses bras. » » (*) : André Daigneault, Le chemin de l'imperfection, Sillery, Anne Sigier, 2000, p. 73. Jacques Gauthier, Tous appelés à la sainteté (ch. VII, 3), Parole et Silence, Novalis, Canada, 2008. |
Beata nobis gaudia Anni reduxit orbita, Cum Spiritus paraclitus Illapsus est Apostolis. Ignis vibrante lumine Linguæ figuram detulit, Verbis ut essent proflui, Et caritate fervidi. Linguis loquuntur omnium, Turbæ pavent Gentilium: Musto madere deputant, Quos spiritus repleverat. Parata sunt hæc mystice, Paschæ peracto tempore, Sacro dierum circulo, Quo lege fit remissio. Te nunc Deus piissime Vultu precamur cernuo, Illapsa nobis cœlitus Largire dona Spiritus. Dudum sacrata pectora Tua replesti gratia: Dimitte nostra crimina, Et da quieta tempora. Deo Patri sit gloria, Et Filio, qui a mortuis Surrexit, ac Paraclito. In sæculorum sæcula. |
Bienheureuses joies, que l'année Apporte en son cours, Quand l'Esprit consolateur A resplendi sur les disciples. Du feu à l'éclat scintillant Apparut sous la forme de langues, Pour que leur parole jaillisse Et qu'ils brûlent de charité. Ils parlent la langue de tous ; Les foules des nations sont troublées, Elles jugent ivres de vin nouveau, Ceux qui sont remplis de l'Esprit. C'est l'accomplissement du mystère, Au terme de ce temps pascal, Après le nombre sacré de jours, Que la loi fixe pour le rachat. Maintenant, Dieu très bon, Nous vous prions, le front prosterné : Des cieux, comblez-nous largement Des dons de votre Saint-Esprit. Les coeurs des saints, jadis, Votre grâce a comblés ; Maintenant pardonnez nos crimes Et donnez-nous des temps paisibles. Gloire à Dieu le Père, Au Fils ressuscité des morts, A l'Esprit consolateur, Dans les siècles des siècles. |
V. Repleti sunt omnes Spiritu Sancto, alleluia. V. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit, alléluia. R. Et coeperunt loqui, alleluia. R. Et ils commencèrent à parler, alléluia. |