« Dieu est élevé, il est vrai, mais il abaisse ses regards sur ce qui est humble et ne connaît que de loin ce qui élève (cf. Ps 137,6), mais ce n'est pas de loin qu'il considère les humbles. Oui, sans doute, il est le Très-Haut, me dit-on, et s'il ne connaît que de loin ce qui est élevé, c'est de plus loin encore qu'il doit considérer ce qui est humble. Si son élévation l'éloigne des choses hautes qu'il ne connaît que de loin, combien plus, dira-t-on, doit-elle l'éloigner de ce qui est humble ? Non, il n'en est pas ainsi. Dieu est élevé, et il abaisse ses regards sur les humbles. Comment les abaisse-t-il ? "Le Seigneur est proche de tous ceux qui ont le coeur brisé" (Ps 33,19). Ne cherchez donc point de haute montagne où vous vous croiriez plus rapproché de lui. Si vous vous élevez, il s'éloigne de vous ; si vous vous humiliez, il s'abaisse jusqu'à vous. Le publicain se tenait au loin, et c'est pourquoi Dieu se rapprochait plus facilement de lui ; il n'osait pas lever les yeux vers le ciel, et il avait déjà au dedans de lui-même le Créateur du ciel. Comment donc trouverons-nous notre joie dans le Seigneur, s'il est si loin de nous ? Il dépend de vous qu'il ne soit pas loin, et aussi qu'il soit loin. Aimez-le, et il s'approchera de vous ; aimez-le, et il habitera en vous. » Saint Augustin (354-430), Sermon 21, 2, in M.J. Rouët de Journel s.j. "Textes ascétiques des Pères de l'Eglise", Editions Herder Fribourg (Bade), 1947. |
« Pour la plupart des âmes, la vie chrétienne consiste tout entière à faire de très petites choses avec un très grand coeur. » Abbé Perreyve (1831-1865). |