« Ne plus vouloir, ne plus savoir, ne plus avoir que DIEU, et DIEU SEUL, de façon à ne rien vouloir hors de LUI, c'est ici proprement la vie de l'âme, fidèle à notre vocation. Tout autre souci que cet amour unique est superflu ; tout ce qui n'est pas l'INFINI même est trop petit pour le coeur humain. Les esprits capables de reconnaître la beauté de cet absolu ne sont pas nombreux : telle est notre déchéance ! Rares sont les hommes qui ont assez d'audace pour avouer toute leur faiblesse, pour avouer leur néant, qui osent vraiment n'être rien et être comptés pour rien : "Aimer être nié et compté pour rien" ; et qui se préparent ainsi à l'accomplissement des promesses contenues dans cette parole de Notre-Seigneur : "Vous êtes des dieux et tous fils du Très-Haut" (Ps 81,6 et 10,34-35). C'est pourtant vers ce but que la Volonté divine conduit ceux d'entre nous qui se laissent transformer en ELLE, crucifier par ELLE, et en ELLE-même diviniser. C'est vers cette UNITE que demande la prière sacerdotale : "Qu'ils soient un comme nous sommes un, qu'ils soient consommés dans l'unité" (Jn 17). Au-delà de NOTRE misérable sainteté, de notre justice impure et dérisoire, au-delà des grâces mêmes, dont nous sommes enrichis, au-delà de tout idéal social, humain, et même spirituel, au-delà de toute sollicitude créée ; en DIEU SEUL : là commence pour nous, et dès ici-bas, la vie éternelle. » Dom Gérard, Idéal cartusien, 1951.
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« Abba Grégoire dit : "Voici les trois choses que Dieu exige de tout baptisé : dans son coeur une foi droite, sur la langue la vérité, pour son corps la tempérance." » Les Apophtegmes des Pères du désert, série alphabétique, Textes de spiritualité orientale n°1, Abbaye de Bellefontaine. |