« Votre tendresse éclairant de sa grâce mon entendement, vous m'avez révélé plusieurs fois que l'âme, demeurant dans le corps de la fragilité humaine, se couvre de ténèbres, ainsi qu'une personne qui, "tant au milieu d'une habitation étroite, est enveloppée de tous côtés par la vapeur qui s'échappe de cette habitation, comme la vapeur s'exhale d'un vase plein d'eau bouillante. Mêmement, quand le corps éprouve quelque souffrance, l'âme reçoit de la partie souffrante, comme une éclaircie d'air remplie des rayons du soleil, et la clarté se fait en elle d'une merveilleuse manière. Plus la souffrance est générale ou intense, plus l'âme reçoit de clarté. Mais plus spécialement, l'affliction et les épreuves du coeur dans l'humilité, la patience, et autres vertus semblables, éclairent d'autant plus l'âme, qu'elles la touchent de plus près et avec plus d'effet. Mais ce qui lui rend le plus de lumière et d'éclat, ce sont les oeuvres de charité. Grâces vous soient rendues, amateur des hommes, de ce que plusieurs fois vous m'avez en cette manière amenée à la patience. Mais hélas ! et mille fois hélas ! combien peu, combien rarement, ai-je répondu à ces avances, et même combien de fois n'ai-je rien fait de ce que je devais ! Vous savez, Seigneur, ce que j'en ressens de douleur, de confusion et d'abattement en mon esprit, et combien mon coeur désire que vous soyez, n'importe comment, dédommagé d'ailleurs pour ce qui me manque à moi-même. » Sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin, Livre II, chap. XV, H. Oudin Frères, Poitiers-Paris, 1877. |
« O mon Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, donnez-moi d'aspirer vers vous, de tout mon cœur, avec les brûlants désirs d'une âme altérée ; donnez-moi de respirer en vous, ô très suave et très doux ami ; que mon esprit, que tout mon être haletant soupire après vous, ô seule vraie Béatitude. O Sauveur dont la clémence est infinie, daignez, par votre Sang précieux, imprimer dans mon cœur vos plaies sacrées afin qu'en elles je lise à chaque instant, et vos douleurs, et votre Charité pour moi. Faites que le souvenir de vos divines blessures, demeure enseveli toujours au plus intime de mon être afin d'y exciter une juste compassion à toutes vos souffrances, et d'y allumer le feu consumant de votre amour. Accordez-moi aussi de connaître le néant de la créature, diminuez sa valeur devant mes yeux, et soyez, Vous seul, ô Jésus, la douceur et la joie de mon âme. » Prière que Sainte Gertrude affectionnait tout particulièrement, et qu'elle récitait tous les jours. |
« Ô Jésus, ma douce espérance ! que votre divin Cœur, déjà déchiré par amour pour moi et ouvert pour tous les pécheurs, soit l'asile assuré de mon âme ! » Sainte Gertrude, Insinuations, Livre II, chap. V. |