« O Vierge immaculée, O lis de la vallée, Fleur près de qui nos fleurs Perdraient de leurs couleurs, Vierge et mère ingénue, Etoile de la nue, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! O Reine glorieuse, Rose mystérieuse, Sanctuaire où le coeur Dépouille sa langueur, Où l'âme est appelée Et bientôt consolée, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! Fontaine où l'on s'abreuve Comme aux vagues du fleuve, Où l'on boit chaque jour L'eau pure de l'amour ; Arche de l'alliance, Aurore d'innocence, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! Parfum, source efficace De rosée et de grâce, Miroir éblouissant, Refuge caressant, Ineffable patronne Qui plaint et qui pardonne, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! Auréole bénie, Lumière indéfinie, Perle au reflet si beau, Doux et chaste flambeau, Souveraine de gloire, Lampe d'or, tour d'ivoire, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! Priez pour nous, Marie, Pour nous dont le coeur prie, Vase rempli de miel, Astre et porte du ciel, Astre qui nous éclaire D'un rayon tutélaire, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! Priez pour nous, car l'âme Tremble comme une flamme Dans ce morne désert, Où la foule se perd, Dans cette ombre suivie Qu'on appelle la vie ; Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! O Vierge aimable et pure, L'encens de la nature Touche moins votre coeur Qu'un seul cri de douleur ; Souriez donc, ô Mère, Aux larmes de la terre, Nous sommes à genoux : Priez, priez pour nous ! » Edouard Turquety, Poésie catholique (XXII), Paris, Delaunay Libraire, 1836. |