"Seigneur, que veux-tu que je fasse ?" (Actes IX, 6) « Cette question, on la répète indéfiniment, et il semble qu'indéfiniment, elle reste sans réponse. N'est-ce pas une preuve que cette question est mal posée ? On s'est mal situé. On pense encore être quelqu'un, capable de faire quelque chose et on se fait illusion (Gal VI, 3). On n'est rien, strictement rien (Jean XV, 4-5). Alors, on comprend qu'il faut se mettre à sa place, dans son néant et son impuissance totale. Il n'y en a qu'un qui agit. C'est Dieu. Il n'y en a qu'un qui sauve, c'est Dieu. Alors, on est obligé de regarder Dieu. Car Il agit sans cesse dans chacun de ces hommes. Et parfois, tandis qu'Il agit, Il nous appelle à travailler avec Lui. Alors on comprend ce que voulait dire Saint Paul par cette formule : "Nous sommes les coopérateurs de Dieu" (1 Cor III, 9). Trop souvent, nous n'agissons pas comme des coopérateurs de Dieu, mais comme des hommes qui seraient capables de faire quelque chose par eux-mêmes et de mener, par eux-mêmes, leur action. Aussi, quand nous faisons appel à Dieu, c'est pour qu'Il nous aide à faire notre action. Au lieu de nous mettre à Son service, nous Le prenons à notre service pour mieux réussir notre action. Nous risquons même, en toute bonne foi, de croire que nous avons le sens de Dieu, parce que nous Lui avons demandé Son appui. Nous n'avons pas encore compris Saint Paul : "Celui qui plante n'est rien ; celui qui arrose n'est rien ; mais seulement Celui qui fait croître, Dieu" (1 Cor III, 7). » Mgr Ancel, 5 ans avec les ouvriers, Editions du Centurion, 1963. |
« Vous avez reçu l'Amour, vous avez reçu la plus grande richesse qui puisse exister. Ne craignez pas de la partager. Pensez à tous ceux qui sont affamés. Donnez-leur la joie d'aimer et d'être aimés. Et où trouver la force d'avoir le coeur ouvert à l'exemple de Jésus ? Dans l'Eucharistie, sacrement de l'Amour. Recevez le Christ dans l'hostie et portez-le en hâte aux autres, à l'exemple de Marie. Alors la paix de Dieu qui surpasse tout ce qu'on peut imaginer vous submergera. Vous deviendrez le lieu où Dieu se donne aux autres ; vous deviendrez son Temple. » Bienheureuse Mère Teresa. |
« Dans l'apostolat il ne s'agit pas d'avoir, mais d'être. Celui qui donne ce qu'il a, donne une aumône. Celui qui donne ce qu'il est, exerce la charité. Je dois communiquer quelque chose de ma vie intérieure. Ainsi, l'apostolat est une question de contemplation : "donner aux autres le fruit de sa contemplation", nous dit saint Thomas d'Aquin. La contemplation est donc indispensable. [...] Le fruit de la contemplation, c'est l'amour. C'est lui qu'il faut donner aux autres. L'apostolat devient alors la répétition de notre prière, le flux et le reflux de l'amour divin. Il n'y a qu'un seul amour, et Dieu vit dans tout être créé. Le véritable apostolat ne peut donc sortir que de la contemplation, et chaque action posée en authentique esprit d'apostolat conduit nécessairement à une union plus profonde avec Dieu. Saint Augustin disait au diacre Deogratias : "Nous devons être avec ceux qui nous sont confiés dans un amour paternel et maternel, n'avoir qu'un coeur avec eux, demeurer l'un dans l'autre. Seule cette union de charité peut être féconde". Ainsi notre vie arrive à l'unité par l'acte unique que Thérèse de Lisieux résumait parfaitement en ces termes : "Aimer, être aimé et faire aimer l'Amour". Le cardinal Newman priait, disant : "Jésus, demeurez et brillez si intensément en moi que toute âme avec qui j'entre en contact expérimente votre présence en moi. Faites-moi vous prêcher sans prédication, non en paroles mais par mon exemple, par la force entraînante, l'influence sympathique de mes actes, par l'évidente plénitude de l'amour que mon coeur vous portera". » Cum Ecclesia, Méditations sur les textes du Missel et du Bréviaire (Samedi, 5° semaine après l'Epiphanie), Ed. J.H. Gottmer, Haarlem, 1962. |