« Quiconque veut prier, doit commencer par se mettre véritablement et intimement dans le coeur cette parole : Vous ne pouvez rien sans moi (Jn XV,5) : rien, rien encore une fois, rien du tout. Car c'est pour cela qu'on prie, qu'on demande, parce qu'on n'a rien ; et par conséquent qu'on ne peut rien, ou pour tout dire, en un mot, qu'on n'est rien ; en matière de bien, un pur néant. Et c'est pourquoi il a dit qu'on doit prier, et qu'on n'est entendu qu'au nom de Jésus-Christ : ce qui montre que de soi-même on n'est qu'un pur néant ; mais qu'au nom de Jésus-Christ on peut tout obtenir. [...] C'est pourquoi on entend toujours dans les prières de l'Eglise cette conclusion aussi humble que consolante, Par Jésus-Christ, notre Seigneur : humble, parce qu'elle confesse notre impuissance ; consolante, parce qu'elle nous montre en qui est notre force. Et cela s'étend si loin, que lorsque nous interposons envers Dieu les intercessions et les mérites des saints, même ceux de la sainte Vierge, nous y ajoutons encore cette nécessaire conclusion : Par Jésus-Christ, notre Seigneur ; par où nous confessons qu'il n'y a de mérite, ni de prière, ni de dignité dans les saints, à quelque degré de gloire qu'ils soient élevés, que par Jésus-Christ, et en son nom. » Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), Méditations sur l'Evangile : Extraits du discours après la Cène, 2e Partie. |
Ce matin Salle Paul VI, le Saint-Père s'est adressé aux milliers de journalistes et opérateurs des media venus à Rome, a-t-il dit, pour couvrir l'actualité du Saint-Siège, "depuis la surprenante annonce de mon vénéré prédécesseur Benoît XVI. Et je tiens à saluer chacun de vous. La place des media s'est considérablement accrue ces derniers temps au point de devenir indispensable pour rapporter les événements de l'histoire contemporaine. Merci de la qualité de votre service durant ces jours où les yeux du monde catholique, et pas seulement catholique, étaient rivés sur la Ville Eternelle, et tout spécialement sur ce petit territoire dont le barycentre est la tombe de Pierre. Combien vous avez travaillé ! Vous avez du parler du Saint-Siège, de l'Eglise, de ses rites et traditions, de sa foi, du rôle du Pape et de son ministère. Je remercie en particulier ceux qui ont su observer et présenter ces événements dans la perspective la plus juste. Les événements historiques demandent une lecture approfondie, qui touchent parois à la dimension de la foi. Mais les événements strictement ecclésiaux sont plus complexes que les politiques ou économiques, car ils répondent pas à une logique mondaine. C'est pourquoi il est difficile de les exposer à un vaste public. Si l'Eglise est une institution humaine et historique, avec tout ce que cela comporte, elle est avant tout une réalité spirituelle, le peuple de Dieu, ce saint peuple qui marche à la rencontre de Jésus-Christ. C'est seulement dans cette perspective que l'on peut comprendre l'action de l'Eglise". "Le Christ est le pasteur de l'Eglise, et sa présence se manifeste au travers de la liberté des hommes dont un est choisi pour être son vicaire en tant que successeur de l'apôtre Pierre. Mais le coeur de l'Eglise c'est lui, le Christ. Sans lui l'Eglise n'existerait pas, n'aurait pas de raison d'être. Comme l'a souvent dit Benoît XVI, le Christ est présent et il guide l'Eglise. Dans tout ce qui s'est produit c'est l'Esprit qui a agi, qui a inspiré la décision que Benoît XVI a prise pour le bien de l'Eglise. Et c'est lui qui a orienté dans la prière le choix des cardinaux. Il faut tenir compte de cette perspective, de cette herméneutique, pour percer le sens des récents événements... C'est pourquoi je vous invite à approfondir votre analyse...des motivations spirituelles les plus authentiques la guidant pour comprendre l'Eglise. L'Eglise porte une grande attention à la presse et aux media car ils savent saisir et exprimer les attentes et les exigences du monde, et offrir des éléments de lecture des faits. Votre mission a besoin de sensibilité et d'expérience comme tant d'autres professions, et d'une attention toute particulière pour la vérité, la bonté et la beauté. C'est là que nous sommes proches car l'Eglise existe pour communiquer la vérité, la bonté et la beauté en la personne du Christ. De fait nous ne devons pas communiquer nous mêmes mais ces trois valeurs divines". "Nombreux sont ceux qui, ignorant pourquoi je me suis appelé François, ont pensé à François-Xavier, à François de Sales et à François d'Assise. Voici les faits: dans la Sixtine j'avais à côté de moi le Cardinal Caludio Hummes, l'ancien Archevêque de Sao Paulo et ancien Préfet de la Congrégation pour le clergé, un grand ami, vraiment un grand ami! Lorsque les choses sont devenues dangereuses pour moi, il m'a rassuré et encouragé. Et lorsqu'on est arrivé aux deux tiers des votes, et que les cardinaux ont applaudi le Pape élu, cet ami m'a dit en m'embrassant: N'oublie jamais les pauvres! Ceci s'est imprimé dans mon esprit et j'ai immédiatement pensé au Poverello. J'ai pensé aux guerres, alors que le scrutin reprenait jusqu'à un vote unanime, j'ai pensé à François, l'homme de la paix, l'homme qui aimait et protégeait la nature. Alors que l'humanité a un rapport tellement médiocre avec la création! Il est l'homme diffusant l'esprit de la paix, l'homme pauvre. Combien je désire une Eglise pauvre pour les pauvres!". Un cardinal m'a dit: "Tu devrais t'appeler Adrien parce que Adrien VI fut un réformateur. Et nous avons besoin de réformer" l'Eglise. "Un autre de choisir celui de Clément. Mais pourquoi? Parce qu'en devenant Clément XV tu vengerais l'affront de Clément XIV qui avait supprimé la Compagnie de Jésus". Et "j'ai choisi François, le nom de mon coeur". Pour finir le Saint-Père a de nouveau chaleureusement remercié les représentants des media : "Je pense à tout le travail que vous avez accompli, je pense à votre profession et vous souhaite d'oeuvrer avec sérénité et prospérité, de connaître de mieux en mieux l'Evangile du Christ et la réalité de l'Eglise. Je le confie à la protection de la Vierge, Etoile de l'évangélisation, et forme des voeux de bonheur à vos familles. De tout coeur je vous bénis". Mais avant cette bénédiction, le Pape a du saluer un certain nombre de représentants de la profession. Reprenant son allocution, il a dit : "Je vous ai dit que je vous aurais donné de tout coeur ma bénédiction. Mais nombre d'entre vous ne sont pas catholiques, ou ne sont pas croyants. Alors, en silence j'offre cette bénédiction à chacun de vous, dans le respect de sa conscience, car je sais que vous êtes tous fils de Dieu. Dieu vous bénisse !". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 16.3.13) |