C’est l’Introït du troisième dimanche de l’Avent. ICI dans une toute nouvelle interprétation, qui est proposée à notre écoute par les "Cantori Gregoriani" et par leur chef de chœur, avec un guide explicatif fort bien réalisé. Ant. ad Introitum. Phil. 4, 4-6. Gaudéte in Dómino semper : íterum dico, gaudéte. Modéstia vestra nota sit ómnibus homínibus : Dóminus enim prope est. Nihil sollíciti sitis : sed in omni oratióne petitiónes vestræ innotéscant apud Deum. Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ! Je vous le répète : soyez joyeux. Votre sérénité dans la vie doit frapper tous les regards, car le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien, mais dans toutes vos prières exposez à Dieu vos besoins. Ps. 84, 2. Benedixísti, Dómine, terram tuam : avertísti captivitátem Iacob. Seigneur, vous avez béni votre domaine, vous avez délivré Jacob de la captivité. |
« Vous devez travailler par des efforts continuels, à détruire tout ce que vous apercevrez en vous d'affections terrestres, d'inclinations charnelles, et en un mot, que vous ne pardonniez à rien de tout ce qui n'y aura pas été mis de la main de Dieu. Les moindres réserves vous causeraient d'extrêmes dommages, et ce que vous auriez conservé ou par une volonté déterminée, ou par une négligence grossière, vous produirait par des conséquences certaines, des pertes que vous ne pourriez réparer. Le Gouverneur d'une place qui y reçoit au dedans de ses murs son ennemi, qui se croit en sûreté, parce qu'il ne le met ni dans le Donjon, ni dans la Citadelle, et qui ne lui donne pour habiter que la maison d'un bourgeois, se trompe : car cet homme qui est tout rempli de la volonté de lui nuire, et qui n'en attend que les occasions, ne manquera point de se servir des avantages qu'il a dans les mains, de former des cabales et des partis, de ménager des intelligences, et trouvera à quelque prix que ce soit, un moment et une conjoncture favorable dans laquelle il le pourra surprendre. C'est ce qui vous arrivera si vous ne faites main-basse sur les ennemis de Dieu, qui sont les vôtres ; j'entends vos vices et vos passions. Le démon sans doute s'appliquera à celle que vous aurez négligée ; il la fortifiera, il augmentera sa malignité, il essayera d'y en joindre d'autres ; ainsi le mal et la corruption venant à s'étendre et à se communiquer, ce qui vous aura paru un rien dans les commencements, vous sera dans la suite des blessures auxquelles vous ne pourrez plus apporter de remèdes ; il suffit pour vous obliger de garder dans une affaire de cette importance toute l'exactitude nécessaire, de savoir comme Jésus-Christ nous l'a appris, qu'un peu de levain gâte et aigrit toute la pâte (1Co 5,6) ; et l'expérience nous fait connaître que la même barque qui a résisté aux coups de la mer les plus furieux, et aux tempêtes les plus violentes, fait naufrage dans le port, par une fente et par une ouverture, quelque petite qu'elle soit, lorsqu'on néglige d'y mettre la main et de la réparer. Réjouissez-vous donc, mes frères, réjouissez-vous, Gaudete in Domino, iterum dico gaudete (*), puisque bien loin de trouver quelque chose de terrible dans l'avènement de Jésus-Christ, vous n'y voyez rien qui ne vous console, puisque les voies dans lesquelles la Providence vous a engagés, vous conduisent à la fin de toutes vos espérances... comme un torrent de grâces qui vous porte de lui-même, par une heureuse rapidité, à cette terre de bénédiction, qui est la fin et le comble de tous vos désirs. » (*) : Introït de la Messe de ce dimanche : "Soyez toujours joyeux dans le Seigneur ! Je vous le répète : soyez joyeux." (Phil. 4, 4-6) » Dom Armand Jean [de Rancé] (1626-1700), Ancien Abbé de la Trappe, extrait de la Conférence pour le IIIe Dimanche de l'Avent, in "Conférences ou Instructions sur les Epitres et Evangiles des Dimanches et principales fêtes de l'année", Tome Premier, A Paris, Chez Florentin & Pierre Delaulne, 1698. |
« L'Eglise est la maison de la joie » C’est bien évidemment au troisième dimanche de l’Avent que le Pape François a consacré sa catéchèse lors de l’Angélus de ce dimanche. Appelé aussi dimanche du "Gaudete", le dimanche de la joie. Il s’agit pour nous de nous réjouir dans le Seigneur. « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance. » C’est cet appel à la joie que nous retrouvons dans chacune des lectures de ce dimanche. Parce que le Seigneur est proche. « Comme une mère, a déclaré le Pape, l’Eglise nous encourage à poursuivre avec confiance l’itinéraire spirituel qui nous mènera à Noël. Le Message chrétien s’appelle Evangile, c’est-à-dire Bonne Nouvelle, une annonce de joie pour le peuple tout entier ; l’Eglise n’est pas un refuge pour personnes tristes, l’Eglise est la maison de la joie ! » « Mais cette joie de l’Evangile n’est pas une joie comme les autres. Elle trouve son fondement dans le fait de se savoir écoutés et aimés de Dieu. Comme nous le rappelle aujourd’hui le prophète Isaïe, Dieu est Celui qui vient nous sauver, et apporte son secours tout spécialement aux personnes perdues. Sa venue parmi nous nous fortifie, nous donne courage, fait exulter et fleurir le désert et la steppe, c’est-à-dire notre vie quand elle devient aride, sans l’eau de la Parole de Dieu et de son Esprit d’amour. Même si nos limites et nos égarements sont grands, il ne nous est pas permis d’être mous et vacillants face aux difficultés et nos faiblesses. Au contraire, nous sommes invités à renforcer nos mains, à solidifier nos genoux, à avoir du courage et à ne pas craindre, parce que notre Dieu montre toujours la grandeur de sa miséricorde. Avec son aide nous pouvons toujours recommencer tout dès le début, rouvrir les yeux, vaincre la tristesse et les larmes en entonnant un chant nouveau. Et cette joie véritable reste alors aussi dans les épreuves, dans les souffrances, parce qu’elle n’est pas superficielle, mais descend en profondeur dans la personnes qui se confie à Dieu et à confiance en Lui. » « La joie chrétienne, comme l’espérance, a encore ajouté le Pape, trouve son fondement dans la fidélité de Dieu, dans la certitude qu’Il maintient toujours ses promesses. Le prophète Isaïe exhorte ceux qui se sont égarés et ont des difficultés à croire à la fidélité du Seigneur, parce que son salut ne tardera pas à faire irruption dans leur vie. Ceux qui ont rencontré Jésus le long du chemin, font l’expérience dans leur cœur d’une sérénité et d’une joie dont rien ni personne ne pourra les priver. Notre joie c’est le Christ, son amour fidèle est inépuisable ! C’est pourquoi, lorsqu’un chrétien devient triste, cela signifie qu’il s’est éloigné de Jésus. Mais alors il ne faut pas le laisser seul ! Nous devons prier pour lui, et lui faire sentir la chaleur de la communauté. » Le Pape a conclu sa catéchèse en invoquant Marie : « Que la Vierge Marie nous aide à presser le pas vers Bethléem, pour rencontrer l’Enfant qui est né pour nous, pour le salut et la joie de tous les hommes. L’Ange lui a dit : « Réjouis-toi, pleine de grâce : le Seigneur est avec toi » (Luc 1,28). Qu’elle obtienne pour nous de vivre la joie de l’Evangile en famille, au travail, en paroisse, et partout. Une joie intime, merveilleuse et tendre. Celle qu’éprouve une mère lorsqu’elle regarde son enfant à peine né, et comprend que c’est un don de Dieu, un miracle que nous ne pouvons que remercier ! » Source : Radio Vatican. |
Le texte du choeur final est composé de huit vers de l’ode Aufersteh’n de Friedrich Gottlieb Klopstock, et le reste est de la main de Mahler lui-même : Chœur et soprano : "Lève-toi, oui, tu te lèveras à nouveau, Ma poussière, après un court repos ! La vie éternelle, Celui qui t'a appelée va te la donner. Tu es semée pour fleurir à nouveau. Le seigneur de la récolte marche à grands pas Et rassemble les gerbes. Alto : Oh, crois, mon cœur, crois : Rien ne sera perdu ! Ce que tu as désiré est à toi ! À toi, ce que tu as aimé, ce pour quoi tu t'es battu ! Soprano : Oh, crois : tu n'es pas né en vain ! Tu n'as pas vécu, souffert pour rien ! Chœur et alto : Ce qui est né doit disparaître ! Ce qui a disparu doit renaître ! Arrête de trembler ! Prépare-toi à vivre ! Soprano et alto : Oh, douleur ! toi qui pénètres tout, Je suis arraché à toi. Oh, mort ! toi qui conquiers tout, Tu es vaincue enfin ! Avec les ailes que j'ai gagnées Dans une lutte ardente pour l'amour, Je m'élèverai Vers une lumière qu'aucun œil n'a jamais vue ! Chœur : Avec les ailes que j'ai gagnées, Je m'élèverai ! Je vais mourir pour vivre ! Lève-toi, oui, tu te lèveras à nouveau, Mon cœur, en un clin d'œil ! Ce que tu as vaincu À Dieu te portera !" |