« Prosterné devant le trône de votre adorable majesté, je viens vous demander, ô mon Dieu, la dernière de toutes les grâces, la grâce d'une bonne mort. Quelque mauvais usage que j'aie fait de la vie que vous m'avez donnée, accordez-moi de la bien finir et de mourir dans votre amour. Que je meure comme les saints patriarches, quittant sans regret cette vallée de larmes, pour aller jouir du repos éternel dans la véritable patrie ! Que je meure comme le bienheureux saint Joseph, entre les bras de Jésus et de Marie, en répétant ces deux noms que j'espère bénir pendant toute l'éternité ! Que je meure comme la très sainte Vierge, embrasé de l'amour le plus pur, brûlant du désir de me réunir à l'unique objet de mes affections ! Que je meure comme Jésus sur la croix, dans les sentiments les plus vifs de haine pour le péché, d'amour pour mon Père céleste, et de résignation au milieu des souffrances ! Père saint, je remets mon âme entre vos mains : faites-moi miséricorde. Jésus, qui êtes mort pour mon amour, accordez-moi la grâce de mourir dans votre amour. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheur, maintenant et à l'heure de ma mort. Ange du ciel, fidèle gardien de mon âme, grands Saints que Dieu m'a donnés pour protecteurs, ne m'abandonnez pas à l'heure de ma mort. Saint Joseph, obtenez-moi, par votre intercession, que je meure de la mort des justes. Ainsi soit-il. Moriatur anima mea morte justorum, et fiant novissima mea horum similia (Num. XXIII, 10). (*) » (*) : Que moi-même je meure de la mort du juste, que la fin de ma vie soit pareille à la sienne. J. Guibert, Retraite spirituelle, Appendices (V. Préparation à la mort), Paris, Librairie Vve Ch. Poussielgue, 1909. |