Au fil des jours ... en 2015





Mardi 15 septembre 2015

Notre-Dame des Sept Douleurs

Cette fête, à l’origine propre à l’Ordre des Servites, trouve son origine dans la dévotion du XVIIème siècle ; elle fut étendue à toute l’Église par le pape Pie VII en 1817, afin de rappeler les souffrances que venait de traverser l’Épouse du Christ, et d’abord célébrée comme fête mobile le 3ème dimanche de septembre, puis fixée au 15 septembre, jour octave de la Nativité de la Ste Vierge, par la réforme de Pie X en 1914.

Rappel des 7 douleurs de Marie :
1. La prophétie de saint Siméon
2. La fuite en Egypte
3. Les trois jours d'absence (l'Enfant Jésus au Temple)
4. La rencontre de Jésus portant sa Croix
5. La mort de Jésus sur la Croix
6. La descente de Croix
7. L'ensevelissement de Jésus

Notre-Dame des Sept Douleurs

Calendrier liturgique et sanctoral



Programme de la visite pastorale du Pape François à Cuba, aux États-Unis d'Amérique
et au Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York du 19 au 28 Septembre

Ce programme doit être détaillé ce mardi matin à 11h30 en la Salle Jean-Paul II du Saint-Siège, par le Directeur de la Salle de Presse le P. Federico Lombardi.

Notre-Dame des Sept Douleurs

« "Ceux qui s'approchent le plus près de la croix de Jésus-Christ, dit Bossuet, sont ses plus fidèles amis ; aussi sa divine Mère devient une expression parfaite du Sauveur crucifié. Comme elle avait donné son consentement au mystère de l'incarnation avec une foi louée par sa cousine Elisabeth, elle acquiesce avec une admirable conformité aux desseins de Dieu sur tous les supplices qui devaient consommer le sacrifice de son Fils unique. Debout au pied de l'autel de l'holocauste, elle persévère avec une constance invincible, comme un rocher au milieu des vagues qui le battent avec violence de toutes parts sans pouvoir l'ébranler : ni le spectacle de la mort de son Fils, ni la fureur des hommes, ni la rage des démons ne peuvent abattre son courage, ni empêcher les occupations sacrées de son âme très sainte." Supérieure à l'excès de la douleur qui pénètre son âme, elle garde un silence d'adoration et de soumission à Dieu... Marie ne veut point voir cesser ses douleurs, parce qu'elles la rendent semblable à son Fils ; elle ne donne point de bornes à son affliction, elle ne veut point être consolée, parce que son Fils ne trouvait point de consolateur... "Avec un maintien plein de résolution et de courage, cette tendre Mère fixe ses regards amoureux sur son divin Fils, s'unit au sacrifice, et s'immole volontairement avec lui pour le salut du monde." O digne Mère de mon Dieu ! apprenez-moi le silence, la douceur et la paix dans le fort de mes peines... Faites qu'à votre exemple je donne mon application, non aux afflictions que je souffre, mais à la volonté de Dieu qui s'accomplit dans ma souffrance... »

Abbé Charles Michel Alexandre de Brandt S.A.D. (1812-1903), Méditations pour tous les jours et fêtes de l'année selon la méthode de saint Ignace, Tome 5 (Notre-Dame des Sept Douleurs, IIe Point), Neuvième édition, Périsse Frères, Paris - Lyon, 1860.

Notre-Dame des Sept Douleurs

« Quand je vois l'âme de la sainte Vierge blessée (1) si vivement au pied de la croix, des souffrances de son Fils unique, je sens déjà à la vérité que la nôtre doit être attendrie. Mais quand je considère d'une même vue et la blessure du coeur et la sérénité du visage, il me semble que ce respect mêlé de tendresse, qu'inspire une tristesse si majestueuse, doit produire des émotions beaucoup plus sensibles, et qu'il n'y a qu'une extrême dureté qui puisse s'empêcher de donner des larmes. Approchez donc, mes frères, avec pleurs et gémissements, de cette Mère également ferme et affligée ; et ne vous persuadez pas que sa constance diminue le sentiment qu'elle a de son mal. Il faut qu'elle soit semblable à son Fils : comme lui, elle surmonte toutes les douleurs ; mais comme lui, elle les sent dans toute leur force et dans toute leur étendue ; et Jésus-Christ, qui veut faire en sa sainte Mère une vive image de sa passion, ne manque pas d'ne imprimer tous les traits sur elle. [...]

Remarquez, s'il vous plaît, messieurs, que trois choses concourent ensemble au sacrifice de notre Sauveur, et en font la perfection. Il y a premièrement les souffrances par lesquelles son humanité est toute brisée ; il y a secondement la résignation par laquelle il se soumet humblement à la volonté de son Père ; il y a troisièmement la fécondité par laquelle il nous engendre à la grâce, et nous donne la vie en mourant. Il souffre comme la victime qui doit être détruite et froissée de coups ; il se soumet comme le prêtre qui doit sacrifier volontairement : Voluntarie sacrificabo tibi (Ps. LIII, 8) ; enfin il nous engendre en souffrant, comme le père d'un peuple nouveau qu'il enfante par ses blessures ; et voilà les trois grandes choses que le Fils de Dieu achève en la croix. [...]

Paraissez maintenant, Vierge incomparable, venez prendre part au mystère ; joignez-vous à votre Fils et à votre Dieu, et approchez-vous de sa croix, pour y recevoir de plus près les impressions de ces trois sacrés caractères, par lesquels le Saint-Esprit veut former en vous une image vive et naturelle de Jésus crucifié. C'est ce que nous verrons bientôt accompli, sans sortir de notre Evangile ; car, mes frères, ne voyez-vous pas comme elle se met auprès de la croix, et de quels yeux elle y regarde son Fils tout sanglant, tout couvert de plaies, et qui n'a plus figure d'homme. Cette vue lui donne la mort : si elle s'approche de cet autel, c'est qu'elle y veut être immolée ; et c'est là en effet qu'elle sent le coup du glaive tranchant qui, selon la prophétie du bon Siméon (Luc II, 35), devait déchirer ses entrailles, et ouvrir son coeur maternel par de si cruelles (2) blessures. Elle est donc auprès de son Fils ; non pas tant par le voisinage du corps, que par la société des douleurs : Stabat juxta crucem ; et c'est le premier trait de la ressemblance. [...]

Stabat juxta crucem : Elle est debout auprès de la croix. Non, le glaive qui a percé son coeur, n'a pu diminuer ses forces : la constance et l'affliction vont d'un pas égal ; et elle témoigne par sa contenance qu'elle n'est pas moins soumise, qu'elle est affligée. Que reste-t-il donc, chrétiens, sinon que son Fils bien-aimé qui lui voit sentir ses souffrances et imiter sa résignation, lui communique encore sa fécondité ? C'est aussi dans cette pensée qu'il lui donne saint Jean pour son fils : Mulier, ecce filius tuus (Joan XIX, 26) : Femme, dit-il, voilà votre Fils. O femme qui souffrez avec moi ! soyez aussi féconde avec moi, soyez la mère de mes enfants, que je vous donne tous, sans réserve en la personne de ce seul disciple : je les enfante par mes douleurs ; comme vous en goûtez l'amertume, vous en aurez aussi l'efficace, et votre affliction vous rendra féconde. [...] Marie est auprès de la croix, et elle en ressent les douleurs ; elle s'y tient debout, et elle en supporte constamment le poids ; elle y devient féconde, et elle en reçoit la vertu. »

1. Percée de tant de douleurs. - 2. Profondes.

Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), extraits du Premier Sermon pour le Vendredi de la Semaine de la Passion, sur la Compassion de la Sainte Vierge, in "Oeuvres complètes" Tome VI, Migne, 1859.





Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736) : Stabat Mater
Oeuvre religieuse écrite en 1736, deux mois avant sa mort, dans le monastère de Pouzzoles
Les Talens Lyriques - Dir. Christophe Rousset
Sabina Puertolas, soprano - Vivica Genaux, mezzo-soprano

Texte original latin avec une traduction française
Séquence attribuée au franciscain Jacopone da Todi (v.1230-1306)



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