Cette fête, à l’origine propre à l’Ordre des Servites, trouve son origine dans la dévotion du XVIIème siècle ; elle fut étendue à toute l’Église par le pape Pie VII en 1817, afin de rappeler les souffrances que venait de traverser l’Épouse du Christ, et d’abord célébrée comme fête mobile le 3ème dimanche de septembre, puis fixée au 15 septembre, jour octave de la Nativité de la Ste Vierge, par la réforme de Pie X en 1914. |
Rappel des 7 douleurs de Marie : 1. La prophétie de saint Siméon 2. La fuite en Egypte 3. Les trois jours d'absence (l'Enfant Jésus au Temple) 4. La rencontre de Jésus portant sa Croix 5. La mort de Jésus sur la Croix 6. La descente de Croix 7. L'ensevelissement de Jésus |
« La première chose qui nous frappe dans les douleurs de la sainte Vierge, c'est leur immensité, non dans le sens littéral, mais dans le sens que nous donnons ordinairement à ce mot, en l'appliquant à des choses créées. C'est aux douleurs de Marie que l'Eglise applique ces paroles de Jérémie : "Vous tous qui passez, voyez et considérez s'il est une douleur semblable à ma douleur. Qui comparerai-je avec toi, ô fille de Jérusalem ? A quoi t'égalerai-je pour te consoler, ô fille de Sion ? car ta douleur est grande comme une mer. Qui est-ce qui te guérira ?" (Lament. I et II)... [...] Mais où l'oeil intérieur de Marie cherchera-t-il une consolation ? Il faut que son oeil spirituel jette ses regards là où l'oeil corporel est déjà fixé. Il est dirigé sur Jésus et c'est cette vue même qui fait sa torture. Elle voit sa nature humaine, et elle est la Mère, la Mère au-dessus de toutes les autres mères, aimant comme jamais mère n'aima, comme toutes les mères ensemble ne pourraient aimer si elles pouvaient unir leurs myriades d'amours dans le plus énergique et le plus indicible des actes. Il est son Fils, et quel Fils ! et de quelle merveilleuse manière ! il est son trésor et son tout. Quelle source de misères aiguës, vives, mortelles, incomparables il y avait dans cette contemplation ! Et cependant il y avait encore bien plus que cela : il y avait la nature divine du Sauveur. [...] Oui, il est Dieu, et Marie l'a vu à travers l'obscurité de l'éclipse. Mais alors le sang, les crachats, les taches de boue, les plaies repoussantes, les meurtrissures livides et tachetées, que signifiait tout cela sur une personne réellement et éternellement divine ? Il est inutile de songer à donner un nom à une misère telle qui submergeait l'âme de Marie... Nul martyre ne fut jamais égal à celui-là, et l'on ne saurait lui comparer aucun nombre donné de martyres. C'est une somme de douleurs, que des unités matérielles, indéfiniment ajoutées ensemble et multipliées les unes par les autres, ne pourraient jamais former ; c'est une question de genre aussi bien que de degré, et les douleurs de Marie étaient d'un genre qui a seulement certaines affinités avec d'autres genres de douleurs, mais qui est simplement sans nom, si ce n'est celui que lui donnent les fidèles enfants de l'Eglise : les douleurs de Marie. » R.P. F.W. Faber (1814-1863), Le pied de la Croix ou les douleurs de Marie, Quatrième édition, Paris, Ambroise Bray, 1862. |
Transmissions vidéo, cérémonies et rencontres, galerie photographique... sur le site internet du Vatican. Rencontre au palais présidentiel de Baabda Extrait du discours de Benoît XVI : « Pour ouvrir aux générations de demain un avenir de paix, la première tâche est donc celle d’éduquer à la paix pour construire une culture de paix. L’éducation, dans la famille ou à l’école, doit être avant tout l’éducation aux valeurs spirituelles qui donnent à la transmission du savoir et des traditions d’une culture, leur sens et leur force. L’esprit humain a le goût inné du beau, du bien et du vrai. C’est le sceau du divin, la marque de Dieu en lui ! De cette aspiration universelle découle une conception morale ferme et juste, qui place toujours la personne au centre. Mais c’est seulement librement que l’homme peut se tourner vers le bien, car « la dignité de l’homme exige de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, personnellement, c’est-à-dire mû et déterminé de l’intérieur, et non sous l’effet de poussées intérieures aveugles ou d’une contrainte purement extérieure » (Gaudium et spes, 17). La tâche de l’éducation est d’accompagner la maturation de la capacité à faire des choix libres et justes, qui peuvent aller à contre-courant des opinions répandues, des modes, des idéologies politiques et religieuses. L’établissement d’une culture de paix est à ce prix ! Il faut évidemment bannir la violence verbale ou physique. Elle est toujours une atteinte à la dignité humaine, celle de l’auteur comme celle de la victime. Par ailleurs, en valorisant les œuvres pacifiques et leur rayonnement pour le bien commun, on crée aussi l’intérêt pour la paix. Comme en témoigne l’histoire, de tels gestes de paix ont un rôle considérable dans la vie sociale, nationale et internationale. L’éducation à la paix formera ainsi des hommes et des femmes généreux et droits, attentifs à tous, et particulièrement aux personnes les plus faibles. Pensées de paix, paroles de paix et gestes de paix créent une atmosphère de respect, d’honnêteté et de cordialité, où les fautes et les offenses peuvent être reconnues en vérité pour avancer ensemble vers la réconciliation. Que les hommes d’État et les responsables religieux y réfléchissent ! Nous devons être bien conscients que le mal n’est pas une force anonyme qui agit dans le monde de façon impersonnelle ou déterministe. Le mal, le démon, passe par la liberté humaine, par l’usage de notre liberté. Il cherche un allié, l’homme. Le mal a besoin de lui pour se déployer. C’est ainsi qu’ayant offensé le 1er commandement, l’amour de Dieu, il en vient à pervertir le second, l’amour du prochain. Avec lui, l’amour du prochain disparaît au profit du mensonge et de l’envie, de la haine et de la mort. Mais il est possible de ne pas se laisser vaincre par le mal et d’être vainqueur du mal par le bien (cf. Rm 12, 21). C’est à cette conversion du cœur que nous sommes appelés. Sans elle, les ‘libérations’ humaines si désirées déçoivent car elles se meuvent dans l’espace réduit concédé par l’étroitesse d’esprit de l’homme, sa dureté, ses intolérances, ses favoritismes, ses désirs de revanche et ses pulsions de mort. La transformation en profondeur de l’esprit et du cœur est nécessaire pour retrouver une certaine clairvoyance et une certaine impartialité, le sens profond de la justice et celui du bien commun. Un regard nouveau et plus libre rendra capable d’analyser et de remettre en cause des systèmes humains qui conduisent à des impasses, afin d’avancer en tenant compte du passé pour ne plus le répéter avec ses effets dévastateurs. Cette conversion demandée est exaltante car elle ouvre des possibilités en faisant appel aux ressources innombrables qui habitent le cœur de tant d’hommes et de femmes désireux de vivre en paix et prêts à s’engager pour la paix. Or elle est particulièrement exigeante : il s’agit de dire non à la vengeance, de reconnaître ses torts, d’accepter les excuses sans les rechercher, et enfin de pardonner. Car seul le pardon donné et reçu pose les fondements durables de la réconciliation et de la paix pour tous (cf. Rm 12, 16b. 18). [...] Le Liban est appelé, maintenant plus que jamais, à être un exemple. Politiques, diplomates, religieux, hommes et femmes du monde de la culture, je vous invite donc à témoigner avec courage, à temps et à contretemps autour de vous, que Dieu veut la paix, que Dieu nous confie la paix. « Salàmi ō-tīkum » (Jn 14, 27) nous dit le Christ ! Que Dieu vous bénisse ! Merci ! » Source et texte intégral de ce discours : Radio Vatican. Rencontre avec les jeunes du Liban et du Moyen-Orient, sur l’esplanade du Patriarcat maronite Extrait du discours de Benoît XVI : « Chers amis, vous vivez aujourd’hui dans cette partie du monde qui a vu la naissance de Jésus et le développement du christianisme. C’est un grand honneur ! Et c’est un appel à la fidélité, à l’amour de votre région et surtout à être des témoins et des messagers de la joie du Christ, car la foi transmise par les Apôtres conduit à la pleine liberté et à la joie, comme l’ont montré tant de saints et de bienheureux de ce pays. Leur message éclaire l’Église universelle. Il peut continuer à éclairer vos vies. Parmi les Apôtres et les saints, beaucoup ont vécu à des périodes troublées et leur foi a été la source de leur courage et de leur témoignage. Puisez dans leur exemple et dans leur intercession, l’inspiration et le soutien dont vous avez besoin ! Je connais les difficultés qui sont les vôtres dans la vie quotidienne, à cause du manque de stabilité et de sécurité, de la difficulté à trouver un travail ou encore du sentiment de solitude et de marginalisation. Dans un monde en continuel mouvement, vous êtes confrontés à de nombreux et graves défis. Même le chômage et la précarité ne doivent pas vous inciter à goûter le « miel amer » de l’émigration, avec le déracinement et la séparation pour un avenir incertain. Il s’agit pour vous d’être des acteurs de l’avenir de votre pays, et de remplir votre rôle dans la société et dans l’Église. Vous avez une place privilégiée dans mon cœur et dans l’Église tout entière car l’Église est toujours jeune ! L’Église vous fait confiance. Elle compte sur vous. Soyez jeunes dans l’Église ! Soyez jeunes avec l’Église ! L’Église a besoin de votre enthousiasme et de votre créativité ! La jeunesse est le moment où l’on aspire à de grands idéaux, et la période où l’on étudie pour préparer un métier et un avenir. Cela est important et demande du temps. Recherchez ce qui est beau, et ayez le goût de faire ce qui est bien ! Témoignez de la grandeur et de la dignité de votre corps qui « est pour le Seigneur » (1 Co 6, 13.b). Ayez la délicatesse et la droiture des cœurs purs ! À la suite du bienheureux Jean-Paul II, je vous redis moi aussi : « N’ayez pas peur. Ouvrez les portes de vos esprits et de vos cœurs au Christ ! ». La rencontre avec lui « donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (Deus caritas est, 1). En lui, vous trouverez la force et le courage pour avancer sur les chemins de votre vie, en surmontant les difficultés et la souffrance. En lui, vous trouverez la source de la joie. Le Christ vous dit : سَلامي أُعطيكُم [« Je vous donne ma paix »] (Jn 14, 27). Là est la véritable révolution apportée par le Christ, celle de l’amour. [...] Soyez les porteurs de l’amour du Christ ! Comment ? En vous tournant sans réserve vers Dieu, son Père, qui est la mesure de ce qui est juste, vrai et bon. Méditez la Parole de Dieu ! Découvrez l’intérêt et l’actualité de l’Évangile. Priez ! La prière, les sacrements sont les moyens sûrs et efficaces pour être chrétien et vivre « enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi » (Col 2, 7). L’Année de la foi qui va débuter sera l’occasion de découvrir le trésor de la foi reçue au baptême. Vous pouvez approfondir son contenu grâce à l’étude du Catéchisme afin que votre foi soit vivante et vécue. Vous deviendrez alors pour les autres témoins de l’amour du Christ. En lui, tous les hommes sont nos frères. La fraternité universelle qu’il a inaugurée sur la Croix revêt d’une lumière éclatante et exigeante la révolution de l’amour. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Là est le testament de Jésus et le signe du chrétien. Là est la véritable révolution de l’amour ! » Source et texte intégral : Radio Vatican. |
Stabat Mater dolorósa Iuxta Crucem lacrimósa, Dum pendébat Fílius. Cuius ánimam geméntem, Contristátam et doléntem Pertransívit gládius. O quam tristis et afflícta Fuit illa benedícta Mater Unigéniti ! Quæ mærébat et dolébat, Pia Mater, dum vidébat Nati poenas íncliti. Quis est homo, qui non fleret, Matrem Christi si vidéret In tanto supplício ? Quis non posset contristári, Christi Matrem contemplári Doléntem cum Fílio ? Pro peccátis suæ gentis Vidit Iesum in torméntis Et flagéllis súbditum. Vidit suum dulcem Natum Moriéndo desolátum, Dum emísit spíritum. Eia, Mater, fons amóris, Me sentíre vim dolóris Fac, ut tecum lúgeam. Fac, ut árdeat cor meum In amándo Christum Deum, Ut sibi compláceam. Sancta Mater, istud agas, Crucifixi fige plagas Cordi meo válida. Tui Nati vulneráti, Tam dignáti pro me pati, Poenas mecum dívide. Fac me tecum pie flere, Crucifíxo condolére, Donec ego víxero. Iuxta Crucem tecum stare Et me tibi sociáre In planctu desídero. Virgo vírginum præclára. Mihi iam non sis amára : Fac me tecum plángere. Fac, ut portem Christi mortem, Passiónis fac consórtem Et plagas recólere. Fac me plagis vulnerári, Fac me Cruce inebriári Et cruóre Fílii. Flammis ne urar succénsus, Per te, Virgo, sim defénsus In die iudícii. Christe, cum sit hinc exíre. Da per Matrem me veníre Ad palmam victóriæ. Quando corpus moriétur, Fac, ut ánimæ donétur Paradísi glória. Amen. Allelúia. |
Debout, la Mère des douleurs, Près de la croix était en larmes, Quand son Fils pendait au bois. Alors, son âme gémissante, Toute triste et toute dolente, Un glaive le transperça. Qu’elle était triste, anéantie, La femme entre toutes bénie, La Mère du Fils de Dieu ! Dans le chagrin qui la poignait, Cette tendre Mère pleurait Son Fils mourant sous ses yeux. Quel homme sans verser de pleurs Verrait la Mère du Seigneur Endurer si grand supplice ? Qui pourrait dans l’indifférence Contempler en cette souffrance La Mère auprès de son Fils ? Pour toutes les fautes humaines, Elle vit Jésus dans la peine Et sous les fouets meurtri. Elle vit l’Enfant bien-aimé Mourir tout seul, abandonné, Et soudain rendre l’esprit. Ô Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse Pour que je pleure avec toi. Fais que mon âme soit de feu Dans l’amour du Seigneur mon Dieu : Que je lui plaise avec toi. Mère sainte, daigne imprimer Les plaies de Jésus crucifié En mon cœur très fortement. Pour moi, ton Fils voulut mourir, Aussi donne-moi de souffrir Une part de ses tourments. Donne-moi de pleurer en toute vérité, Comme toi près du crucifié, Tant que je vivrai ! Je désire auprès de la croix Me tenir, debout avec toi, Dans ta plainte et ta souffrance. Vierge des vierges, toute pure, Ne sois pas envers moi trop dure, Fais que je pleure avec toi. Du Christ fais-moi porter la mort, Revivre le douloureux sort Et les plaies, au fond de moi. Fais que ses propres plaies me blessent, Que la croix me donne l’ivresse Du sang versé par ton Fils. Je crains les flammes éternelles ; O Vierge, assure ma tutelle A l’heure de la justice. Ô Christ, à l’heure de partir, Puisse ta Mère me conduire À la palme des vainqueurs. À l’heure où mon corps va mourir, À mon âme, fais obtenir La gloire du paradis. Amen. Alléluia. |