« Réjouissons-nous à la pensée de l'exaltation de notre Mère divine ; jubilons de tout notre coeur, au souvenir de sa magnificence ; tressaillons d'allégresse à la vue de sa gloire toute puissante ! Il est vrai qu'elle est séparée de nous, corporellement ; mais n'en soyons pas attristés, car elle est toujours auprès de nous par son amour ; étant au paradis, beaucoup plus rapprochée de Dieu, elle est bien plus en état d'intercéder en notre faveur et de nous venir en aide ; elle n'a qu'à vouloir et Jésus l'écoute ; elle n'a qu'à demander, et Jésus l'exauce ; parce que, dit l'Ecriture, Dieu fait la volonté de ceux qui l'aiment ; or l'Immaculée Vierge, dans ce monde, affectionna le Seigneur plus que tous les hommes, tous les saints et tous les anges ; Marie, dès l'instant de sa naissance, aima Dieu plus que tous les chérubins et tous les séraphins ; jamais elle ne commit la faute la plus légère. Quel est, demande l'illustre évêque d'Hippone, le saint qui puisse se rendre un pareil témoignage ? Il est sûr, affirme le concile de Trente, que la Vierge évita non seulement les moindres imperfections, mais qu'elle fit encore fructifier continuellement en son âme la grâce sanctifiante ; elle ne fit aucune action, n'eut aucun désir, ne dit pas un mot, ne conçut point une pensée, sans avoir constamment pour objet la plus grande gloire de Dieu ; bref, elle l'aima sur la terre de tout son coeur, de toute son âme, de tout son esprit, de toutes ses forces, et combien plus le chérit-elle, maintenant qu'elle est dans le céleste royaume ? Si donc le Seigneur exécute la volonté de ceux qui l'aiment, il fera la volonté de Marie, pourvu qu'elle intercède pour ses enfants ; et la bonne Vierge a-t-elle soin de prier pour eux ? Mes chers Frères, n'en doutons pas. Serait-il possible que, dans le séjour du bonheur, elle oubliât les habitants de la terre d'exil, ces habitants qui lui chantent, de bouche et de coeur : Salut, notre Reine, salve, Regina ; salut, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance, salut, Mater misericordie, vita, dulcedo, et spes nostra, salve. Serait-il possible qu'elle fût sourde à la voix de ceux qui lui redisent : Nous crions vers vous, pauvres exilés, malheureux enfants d'Eve, ad te clamamus, exules filii Evae ? Serait-il possible qu'elle refusât de sécher les larmes de ceux qui soupirent vers elle, gémissent, pleurent dans la vallée de larmes, ad te suspiramus, gementes et flentes, in hac lacrymarum valle ? Non, mille fois non. Mais, si compatissante, alors qu'elle vivait dans ce siècle de souffrances, ne l'est-elle pas immensément davantage, maintenant qu'elle règne en triomphatrice dans la région de la félicité ? Désirons-nous, pieux fidèles, avoir Marie pour avocate, au moment redoutable de notre comparution devant le tribunal du Souverain Juge ? Aimons cette Reine puissante de toute la force de notre affection. Que n'ai-je des paroles de feu, pour imprimer dans vos coeurs, l'amour envers la très sainte Vierge, mais un amour suave, un amour immense, un amour durable ! Notre divine Souveraine ne ressemble pas aux monarques terrestres, non ; elle enrichit ses serviteurs de grâces, de mérites, de récompenses. Puisqu'il en est de la sorte, chrétiens, prosternons-nous à ses pieds, et redisons à l'envi : Nous nous réjouissons, Vierge Immaculée, de ce que le Seigneur vous a couronnée Reine des cieux ; du haut de votre trône, daignez vous souvenir de ce monde ; daignez vous montrer notre Mère, monstra te esse Matrem. Etant si près de la source de toutes les grâces, faites-les couler sur nous pendant la vie ; faites-nous ressentir, particulièrement au lit de la mort, les effets de votre puissante miséricorde. Sans doute, nous sommes indignes de voir venir les anges à notre rencontre, au sortir de ce monde ; une faveur pareille, nous n'oserions la demander ; mais ce que nous ne craignons pas de solliciter de votre clémence, ce que nous nous permettons d'attendre de votre bonté maternelle, c'est qu'à l'heure dernière au moins, vous abaissiez sur nous vos regards miséricordieux ; c'est qu'à l'instant suprême, vous nous tendiez une main secourable, pour nous élever dans le ciel et nous montrer Jésus, le fruit béni de vos entrailles : voilà ce qu'après cette vie d'exil nous espérons de vous, ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie ! o clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen. » Instructions d'un curé de campagne pour tous les dimanches de l'année, Tome troisième, Fêtes de la Sainte Vierge (Assomption, Première instruction), Paris, Louis Vivès, 1878. |
Les catholiques du monde entier fêtent en ce 15 août l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel. Au cours de l’Angélus Place Saint-Pierre, et sous un soleil resplendissant, le Pape François est revenu sur le sens de l’Assomption, un mystère qui nous concerne tous, ainsi que notre avenir. Il est également revenu sur la situation de nombreuses femmes « victimes de la tyrannie des puissants ». En ce jour glorieux, nous voyons Marie, l’humble jeune fille de Nazareth « parvenir à la montagne de Dieu, 'revêtue de soleil, avec la lune sous les pieds, et sur la tête, une couronne de 12 étoiles’, franchir le seuil de la patrie céleste », a-t-il rappelé. « Marie fut la première à croire dans le Fils de Dieu, et elle fut la première à être emportée au Ciel, en son âme et en son corps. Elle fut la première à avoir accueilli Jésus dans ses bras quand il était encore enfant, et elle est la première à être accueillie dans ses bras, pour être introduite dans le Royaume de Dieu. Marie, humble et simple jeune fille d’un village perdu, à la périphérie de l’Empire, est admise auprès de Dieu, pour rester au côté du trône de son Fils, pour l’éternité, justement parce qu’elle a accueilli et vécu l’Evangile. C’est ainsi que le Seigneur renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles ». (Lc 1, 52). L’Assomption de Marie, a poursuivi le Pape, est un « grand mystère qui concerne chacun de nous, ainsi que notre avenir ». Marie, en effet, « nous précède sur le chemin où marchent ceux qui, à travers le Baptême, ont lié leur vie à Jésus. La fête d’aujourd’hui annonce des 'cieux nouveaux et une terre nouvelle', avec la victoire de Jésus ressuscité d’entre les morts et la défaite définitive sur le malin. C’est pourquoi, l’exultation de l’humble enfant de Galilée, exprimée dans le cantique du Magnificat, devient le chant de l’humanité entière, qui se complaît à voir le Seigneur se pencher sur tous les hommes et toutes les femmes, humbles créatures, pour les élever, les prendre avec Lui, au Ciel ». Ce chant du Magnificat nous porte à penser à tant de situations actuelles, a-t-il poursuivi : « aux femmes écrasées par le poids de la vie et du drame de la violence, aux femmes esclaves de la tyrannie des puissants, aux jeunes filles contraintes d'exécuter des travaux inhumains, aux femmes obligées de soumettre leur corps et leur esprit à la cupidité des hommes. Qu’une vie de paix, de justice, d’amour puisse enfin commencer pour elles, dans l’attente du jour où elles seront saisies par des mains, qui ne les humilient pas, mais qui, avec tendresse, les soulèvent et les conduisent au Ciel ». « Marie a également beaucoup souffert », lors de sa vie terrestre, a observé le Pape, qui a encore une fois prié pour que le Seigneur libère toutes ces femmes de leurs esclavages. Source : Radio Vatican (MA). À la fin de l'Angélus, le Souverain Pontife a confié à l'intercession de la Reine de la Paix « toutes les angoisses et les douleurs des populations, qui en de nombreux endroits du monde, sont victimes innocentes de conflits persistants ». Il a évoqué en particulier la région du Nord-Kivu, frappée par de nouveaux massacres. Dans la nuit de samedi à dimanche, au moins 42 civils ont été tués par des hommes armés à Béni. Un deuil national a été proclamé dans le pays. Cette énième tuerie est attribuée à des rebelles ougandais. Ces massacres se perpétuent « dans un silence honteux, a déploré le Pape, sans même attirer notre attention. Ces populations font partie de celles qui n’ont pas les moyens d’attirer l’opinion publique mondiale », a-t-il encore regretté, avant de prier pour que « Marie obtienne pour tous des sentiments de compassion, de compréhension et de concorde ». Le Pape a enfin exprimé ses souhaits à tous ceux qui n'ont pu partir en vacances, surtout à « tous les malades, les personnes seules, et ceux qui assurent en ce jour de fête les services indispensables à la communauté ». Source : Radio Vatican (MA). Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. |