« Je vous demande, ô mon Dieu, la grâce de n'être jamais du nombre des âmes tièdes, mais de celui des âmes ferventes. Si je n'ai pas encore la ferveur que je devrais posséder, ni même celle que j'avais dans les premières années de ma conversion, m'étant relâché par un effet de ma faiblesse et de mon inconstance, je n'en mettrai que plus d'application à vous prier de fortifier l'une, de fixer l'autre, et à supplier tous vos saints d'intercéder près de vous pour que je ne tombe pas dans la torpeur spirituelle. Vous, en particulier, saint Dominique, à qui l'Eglise attribue pour symbole une torche ardente, obtenez-moi de Dieu une ferveur semblable à la vôtre. Qu'il devait être beau de vous entendre chanter les louanges divines, avec les sentiments les plus vifs de dévotion, d'amour, d'adoration et de recueillement ! Vos nuits se passaient dans l'église, en présence de Jésus-Christ, dans d'admirables transports, tantôt prosterné à terre, tantôt à genoux, tantôt élevant les mains vers le ciel. Mais surtout, quelle ferveur quand vous célébriez le saint sacrifice de la messe et vous unissiez à votre Rédempteur en répandant des flots de larmes ! L'observance des pratiques régulières, malgré leur austérité, ne suffisait pas à votre ardeur, et vous y ajoutiez beaucoup de pratiques volontaires, toutes animées et embellies par votre amour de Dieu. Dans l'oeuvre du salut des âmes, vous étiez si zélé et si fervent, que vous y employiez tous vos instants ; et après avoir prêché avec des fruits admirables, pendant de longues années, dans plusieurs provinces de l'Europe, loin d'être épuisé de courage, vous rêviez de plus grands travaux, et désiriez ardemment de passer les mers pour aller annoncer l'Evangile aux infidèles, dans les pays les plus reculés, espérant y gagner la couronne du martyr. Je mets toute ma confiance dans vos prières, vous si puissant auprès de Dieu, ici-bas, que vous avouâtes à l'un de vos intimes, ne lui avoir jamais rien demandé en vain. Maintenant, dans le ciel, vous nous obtiendrez plus facilement encore ce que nous vous demanderons, surtout si nous vous supplions de nous obtenir la disposition qui vous fut la plus agréable, une constante ferveur. En effet, avant de mourir, ayant fait assembler tous vos enfants, la première chose que vous leur recommandâtes, comme conseil suprême, fut celle-ci : "Soyez constants dans la ferveur d'esprit, et que cette ferveur anime tout ce que vous ferez pour le service de Dieu. In fervore spiritus consistite, et in ipso Domino deservite" (Act. canoniz.) » Bx Hyacinthe-Marie Cormier (1832-1916), Retraite fondamentale composée de méditations, examens et lectures à l'usage des ecclésiastiques, des religieux et des personnes pieuses (Huitième jour, conclusion), Paris, Librairie Charles Poussielgue, 1893. Provincial de la province de Toulouse, puis Maître général de l'Ordre des frères prêcheurs en 1904, et conseiller de St Pie X, on lui doit la fondation en 1908 à Rome du Collège de l'Angelicum, devenu aujourd'hui l'Université Pontificale Saint-Thomas d'Aquin. |
Notez en bas du vitrail le chien qui tient dans sa gueule un bâton enflammé. Ce chien portant une torche vient du rêve que la mère de Saint Dominique fit alors qu’elle était enceinte de lui. Dans ce rêve, elle enfantait un chien portant une torche qui embrasait le monde entier. Saint Dominique reprit cet emblème, disant qu’il serait ce chien qui embraserait le monde de la Vérité. |
Résumé : « Frères et sœurs, le Baptême fait de nous des membres du Corps du Christ et il nous fait entrer dans le peuple de Dieu, un peuple en marche dans l’histoire. La grâce est transmise de génération en génération par le Baptême, à l’image d’un fleuve qui irrigue la terre et répand sur le monde la bénédiction de Dieu. Le Peuple de Dieu est un peuple de disciples missionnaires ; tous dans l’Église nous sommes disciples, tous nous sommes missionnaires, chacun à la place que Dieu a voulue. L’évangélisation est un appel à la communion trinitaire, communion dont nous vivons déjà avec Dieu par l’action du Saint Esprit reçu au Baptême. Nous sommes une communauté de croyants dans laquelle chacun, malgré sa faiblesse est « canal » de la grâce pour les autres ; la dimension communautaire fait partie intégrante de la vie chrétienne et de l’évangélisation. » Ce matin Place St Pierre, le Pape François a poursuivi sa catéchèse de l'audience générale consacrée au baptême : "Le baptême fait de nous les membres du Corps du Christ... Il nous fait entrer dans le peuple de Dieu qui marche dans l'histoire". Reprenant ainsi la définition de Vatican II, il a rappelé qu'à l'instar de la vie, la grâce baptismale se transmet de génération en génération, et permet aux fidèles de former un peuple diffusant la bénédiction du Seigneur de par le monde. Les apôtres furent envoyés baptiser et depuis eux s'est développée une chaîne de transmission de la foi. "Chaque fidèle est un anneau de cette chaîne, une partie du courant irrigateur. Chaque fidèle transmet la foi à ses enfants qui, adultes, la transmettront à leur tour. Ainsi est le baptême...du peuple de Dieu...qui marche en transmettant la foi". Par le baptême chacun "devient disciple et missionnaire, appelé à porter l’Évangile au monde. Quelque soit sa place dans l’Église et son degré d'instruction, tout baptisé est un agent d'évangélisation... La nouvelle évangélisation implique l'engagement de tous les baptisés... En nous habitant, le baptême nous transmet la grâce" qui permet la transmission de la foi. Chaque fidèle est disciple et missionnaire. "Mais alors dira-t-on, les évêques et le Pape, qui ne sont pas des disciples, savent tout ! Certes", a répondu le Saint-Père, "mais papes et évêques savent que pour être missionnaires, pour transmettre la foi, il faut d'abord être disciples". Ceci est à souligner. "Personne ne se sauve par soi-même. Nous sommes une communauté de croyants qui partage la joie de vivre cet amour qui nous précède et attend de nous d'être des canaux de grâce...malgré nos limites et nos fautes. Cette dimension communautaire n'est pas un effet secondaire mais une partie constituante de la vie chrétienne, du témoignage et de l'évangélisation". Puis le Pape a évoqué les chrétiens du Japon qui donna des milliers martyrs lors de sa persécution du début du XVIIe siècle, qui vit l'expulsion du clergé. Décimés, les catholiques japonais demeurèrent démunis de tout clergé. Vivant en clandestinité, ils conservèrent la foi. A la naissance, les parents baptisaient leur enfant afin qu'il puisse baptiser à son tour. Ainsi lorsque deux siècles plus tard des missionnaires purent retourner au Japon, ils eurent la surprise d'y trouver une Église en mesure de refleurir grâce au baptême conservé. C'est le peuple de Dieu qui avait permis la transmission de la foi, grâce à un fort esprit communautaire et au maintien du baptême. Et ce malgré la clandestinité et l'abandon. Cette histoire, a conclu le Saint-Père, doit nous faire réfléchir. Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 15.1.14) |
Hymne de St Thomas d'Aquin : Panis angelicus fit panis hominum; Dat panis coelicus figuris terminum: O res mirabilis! manducat Dominum Pauper, servus, et humilis. Te trina Deitas unaque poscimus: Sic nos tu visita, sicut te colimus; Per tuas semitas duc nos quo tendimus, Ad lucem quam inhabitas. Amen. |