Au fil des jours ... en 2013





14 octobre : St Calixte (Callisti) Ier, pape et martyr

calendrier liturgique

Mois du Rosaire

UN MOIS AVEC MARIE

QUATORZIÈME JOUR
Acceptons la souffrance

Dès la première apparition de Notre-Dame, Lucie, François et Jacintha acceptent avec élan « toutes les souffrances que Dieu voudra bien leur envoyer ».
Ces chers innocents se livrent à Jésus et à Marie afin de gravir, comme eux, leur Calvaire. Malgré leur jeune âge, ils prennent rang parmi la milice fidèle qui apporte au Sauveur et à sa sainte Mère, le concours de son généreux amour. Aussi de quel regard plein de tendresse, la Vierge les enveloppe-t-elle en leur disant :
« Bientôt, vous aurez beaucoup à souffrir. Mais la grâce de Dieu vous aidera et vous donnera la force dont vous aurez besoin. »
La puissance de la grâce promise fut remarquable en ces trois enfants qui comptaient : l'aînée, dix printemps, la plus petite : sept. C'est bien la même grâce divine qui fit jadis d'Agnès, de Pancrace, de Cécile et de tant d'autres des héros, des martyrs. C'est encore la même qui fera de nous des Elus, si nous le voulons.
Jamais, sans le sacrifice, les hommes n'ont su produire quelque œuvre de beauté, et nous voudrions, sans la souffrance, parvenir à la sainteté ?... Non, elle sera plus ou moins notre compagne tout au long de notre pèlerinage terrestre comme elle fut celle du Sauveur.
Jésus est « la Voie ». Marie l'a parcourue avec tout son dévouement maternel. Suivons-les, comme Eux « par la Croix nous parviendrons à la gloire. » « Per Crucem ad lucem ! »
Aussi l'Évangile nous dit-il : « Recevez les croix non seulement avec patience, mais avec allégresse » (1).
Et saint Jacques ajoute : « Recevez-les avec toute espèce de joie, c'est-à-dire avec la joie du pauvre qui reçoit d'immenses richesses, avec la joie de l'homme du peuple qui reçoit une couronne, avec la joie du laboureur qui recueille une riche moisson, avec la joie de l'homme de négoce qui fait un grand gain, la joie du général d'armée qui remporte une grande victoire. »
Un simple païen avait compris qu' « en acceptant les peines de bonne grâce on les adoucit » (2).
Saint Paul s'écriait : « Je surabonde de joie dans toutes mes tribulations » (3).
Formés par la Vierge bénie, les petits Voyants de Fatima ont grandi en générosité, car « la douleur n'est pas seulement une lumière et une force, mais encore une assomption ».
Devenus avides de souffrir, ils ne laissent passer aucune occasion de se mortifier.
Il arrive bien quelquefois à Jacintha - la plus petite - de pleurer quand la corde devenue cilice lui fait un trop grand mal, mais dès que sa cousine lui propose de l'enlever elle proteste énergiquement : « Non !... il faut bien souffrir en réparation des péchés et pour la conversion des pécheurs. »
A nous aussi, les larmes seront parfois permises ; la Vierge en a versé, et Dieu n'en sera pas surpris. Disons-lui alors au milieu de nos pleurs : « Oui, je pleure, mais j'aime. Je souffre mais je crois et je veux être fidèle à ma Foi jusqu'au bout. Je ne suis point écrasé mais à genoux. »
Par notre vaillance dans l'acceptation de toutes les épreuves dont sera jalonnée notre vie, méritons la tendresse maternelle par laquelle notre Mère du Ciel récompensait à Fatima ses généreux petits Confidents.

PRIÈRE

Vierge Sainte, au milieu de vos jours glorieux, n'oubliez pas les tristesses de la terre. Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de la vie.
Ayez pitié de ceux qui s'aimaient et qui ont été séparés.
Ayez pitié de l'isolement du cœur.
Ayez pitié de la faiblesse de notre foi.
Ayez pitié des objets de notre tendresse.
Ayez pitié de ceux qui pleurent, de ceux qui prient, de ceux qui tremblent. Donnez à tous l’espérance et la paix.
Ainsi soit-il.


Reine des martyrs, priez pour nous.
(Regina martyrum, ora pro nobis.)

(1) Gaudete et exultate, Matth V, 12.
(2) Fit levius patientia qui iquid corrigere est nefas (Horat.)
(3) IIe Cor. VII, 4.

Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945.
Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d.
Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g.



« Les premiers Pères et toute la tradition orthodoxe nous enseignent que nous devons nous concentrer, par un effort de volonté, sur les mots de la prière que nous prononçons. Nous devons articuler attentivement les mots, objectivement, sans chercher à créer une sorte d'état émotionnel, et nous devons laisser à Dieu le soin d'éveiller en nous la réaction dont nous sommes capables.

Saint Jean Climaque nous indique une façon simple d'apprendre à nous concentrer. Il nous dît : choisissez une prière, que ce soit le Notre Père ou toute autre, mettez-vous en présence de Dieu, prenez conscience de l'endroit où vous êtes et de ce que vous êtes en train de faire, et prononcez attentivement les mots de la prière. Après un certain temps, vous vous apercevrez que vos pensées se sont mises à errer ; recommencez alors la prière aux derniers mots, à la dernière phrase que vous avez prononcés avec attention. Vous aurez peut-être à faire cela dix, vingt ou cinquante fois ; il se pourrait que dans le laps de temps fixé pour votre prière, vous ne prononciez que trois phrases, trois demandes, et soyez incapables d'aller plus loin ; mais dans ce combat vous aurez réussi à vous concentrer sur les mots, de sorte que vous apportez à Dieu, sérieusement, sobrement, respectueusement, des paroles de prière dont vous êtes conscients et non une offrande qui ne serait pas vôtre parce qu'elle ne serait plus consciente.

Jean Climaque nous conseille aussi de lire la prière de notre choix sans hâte, sur un mode monotone, assez lentement pour avoir le temps de porter attention aux mots mais pas au point d'en faire un exercice ennuyeux et de ne jamais y chercher une expérience affective car notre but est d'établir une relation avec Dieu. Lorsque nous nous approchons de Dieu, nous ne devrions jamais faire du sentiment ; pour prier il faut se mettre en état de prière, le reste dépend de Dieu.

Dans cette sorte d'entraînement, un temps déterminé est réservé pour la prière, et si la prière est attentive, la durée que vous vous êtes fixée importe peu. Si, au contraire, vous vous étiez donné pour règle de lire trois pages, et qu'au bout d'une demi-heure vous vous aperceviez que vous en êtes toujours aux douze premiers mots, vous éprouverez évidemment un sentiment de découragement ; c'est pourquoi, il vaut mieux fixer une règle de durée et s'y tenir. Vous savez de combien de temps vous disposez et vous avez le texte sur lequel vous désirez prier ; si vous vous efforcez sérieusement, très vite vous vous apercevrez que votre attention devient docile, parce que l'attention est beaucoup plus dépendante de la volonté que nous ne l'imaginons, et lorsqu'il est absolument certain que, quelles que soient les tentatives d'échappatoire, ce sera vingt minutes et pas un quart d'heure, il ne reste plus qu'à persévérer.

Saint Jean Climaque a formé des douzaines de moines par cette formule toute simple : une limite de temps et une attention sans pitié, un point c'est tout. »

Métropolite Anthony Bloom (Anthony de Sourozh, 1914-2003), Prière vivante (ch. IV), Trad. Jacques Mignon, Ed. du Cerf, Paris, 1972.

Saint Jean Climaque

St Jean Climaque





Nicola Porpora (1686-1768) : Ps. 129 (De profundis clamavi) pour solistes, choeur, cordes & b.c.
Dresden Instrumental & Vocal Concert - Dir. Peter Kopp (2009)



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