« Ô ma petite fleur, quand tu me vois triste, suis le conseil de ta soeur et ne cesse pas d'être joyeux ; c'est le seul moyen de me procurer de la joie... Mon cher enfant, ce qui m'attriste, c'est de voir s'entasser quantité de mottes de boue, renfermant des perles magnifiques, qui me sont très chères et d'être condamné à les regarder de loin, sans que personne ne songe à me les offrir. Et pourtant, mon enfant, si on déposait, ne fût-ce qu'un instant dans ma main ces mottes de boue, elles deviendraient autant de perles précieuses à mes yeux... Mon cher enfant, as-tu compris le sens de mes paroles ? Laisse-moi te l'expliquer. Les mottes de boue désignent les pécheurs. Tout l'amour que je leur avais donné, ils l'ont laissé se perdre dans l'amour profane ; et cet amour profane, les enveloppant de toute part, les a rendus semblables à des mottes de terre... L'heure est passée, mon enfant, cela suffit, sois prompt à obéir... Ô mon enfant, ces mottes de boue, est-ce que tu les aimes ? Si tu les aimes, tâche de penser toujours à elles et de me les offrir. Ces simples mots : "Jésus, je te les offre" ou toute autre parole d'amour prononcée avec l'intention de me les offrir, suffisent pour que je les reçoive dans ma main ; et là, mon enfant, je transformerai ces vilaines mottes de boue en autant de perles aussi précieuses que le diamant... » Jésus à Marcel Van, in Colloques, 14 novembre 1945, Oeuvres complètes tome 2, Editions Saint Paul, 2001. |
« Prenez donc et recevez, ô mon Sauveur, toutes mes pauvres oeuvres, pour en faire par votre grâce autant d'incessantes prières. Que ma vie et tous les instants de ma vie, jusqu'à celui que vous avez déjà fixé pour le dernier, soient autant d'actes d'amour, de réparation, d'intercession, pour tous ceux qui vous outragent, pour ceux qui ne vous aiment pas, pour ceux qui ne vous prient pas. Laissez-vous, ô Père céleste ! toucher par cette supplication qui n'est pas la mienne, mais qui est celle de votre divin Fils lui-même, vivant et agissant en moi. Ecoutez la prière continuelle que, d'un bout du monde à l'autre, font monter jusqu'à vous, par tous les actes de leur vie pure et sainte, les milliers d'âmes consacrées au service et à la louange du Coeur Sacré de votre Fils. Ce qu'elles vous demandent, ce que je vous demande avec elles, ô mon Dieu ! c'est ce que vous-même avez tant à coeur : c'est de ne pas laisser pour l'éternité périr tant de pauvres âmes, faites à votre image et rachetées, au prix de la Passion et de la Croix, par ce même Jésus-Christ, votre Fils, Notre-Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous, en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! » P. Joseph Boubée s.j., Les Offices envers le Sacré-Coeur, Troisième Office : L'intercesseur, Etablissements Casterman, Tournai - Paris, 1914. |
« Ecoutez l'histoire d'une toute petite enfant de huit ans. Pour mieux se préparer à sa première communion et témoigner à Jésus ses ardents désirs de le recevoir, elle se priva de boisson tout un été et s'interdit même de prendre des fruits, ni rien de rafraichissant. Mais Notre-Seigneur ne se laisse pas vaincre en générosité. Il récompensa cet héroïsme par des communications sensibles dans la sainte communion. La chère petite, croyant que tout le monde était favorisée comme elle, parlait à qui voulait l'entendre de ce que lui disait Jésus, et lorsque je lui fis remarquer qu'il ne fallait pas le faire : "Pourquoi ? dit-elle. - Mais parce que ce sont de petits secrets entre Jésus et toi, et que, si tu les révélais ainsi à n'importe qui, Jésus pourrait se taire. - Oh ! je comprends, alors je ne dirai plus rien." [...] Voulant m'assurer que ce n'était pas là de l'imagination, mais l'oeuvre de Dieu, je dis un jour à l'enfant : "Demain dans ta communion, tu vas demander à Jésus un cadeau. - Quel cadeau, mon Père ? - Tu vas dire : Cher petit Jésus, mon confesseur m'a dit de vous demander une âme, comme preuve que c'est bien vous qui me parlez. - Quelle âme ? - Ah ! cela, tu n'as pas besoin de le savoir, demande seulement une âme bien difficile à convertir." Et voilà qu'à sa confession suivante elle me dit : "Mon Père, ça y est." Comme je feignais de ne pas me souvenir : "Mais vous savez bien, vous m'avez dit de demander une preuve au bon Jésus. Eh bien il m'a dit : Ma petite soeur, c'est fait. - Il m'a dit aussi : Demande-moi des âmes, je te les accorderai. Dis au Père qu'il m'en demande toujours, il les aura... Mais il faut que tu sois bien petite, bien obéissante, bien aimante, que tu fasses des sacrifices pour en gagner. Seulement tu ne feras rien sans demander la permission à ton confesseur. S'il permet, c'est bien ; s'il ne permet pas, je préfère l'obéissance, tu sais. - Mon Père, elle vient déjà cette âme. Donnez-moi vite l'absolution parce que Jésus a dit qu'elle viendrait le jour où j'irais me confesser." j'essayai alors de la distraire en lui parlant d'autre chose ; mais elle, profitant d'un moment de silence : "Mon Père, je vous en prie, donnez-moi l'absolution... Je la sens qui vient cette âme... la voilà." Comme la petite se dirigeait vers l'autel pour faire sa pénitence, je sors du confessionnal et j'aperçois vis-à-vis une porte qui s'ouvre. Un grand personnage, mais un impie, un homme qu'on n'avait jamais vu à genoux, s'avance... "Mon Père, dit-il, je ne sais comment cela se fait, je suis terrassé par la grâce, je me sens tout autre... Je viens me confesser." Ah ! qu'il fut touchant cet aveu fait au milieu des larmes ! "Je ne sais pas comment, répétait-il, je ne sais pas pourquoi !" J'aurais pu lui montrer cette pieuse enfant faisant humblement sa pénitence et lui dire : "Vous êtes sa conquête, c'est à sa prière que vous le devez." Voilà comment les âmes simples sont toutes puissantes sur le Coeur de Jésus. Il ne peut rien leur refuser parce qu'elles sont sûres de lui. » R.P. Mateo Crawley-Boevey (1875-1960), Vers le Roi d'Amour, Oeuvre de Propagande du Sacré-Coeur, Lyon, 1920. |
« L'apprentissage de la prière est l'apprentissage du silence. » Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle, Gallimard, 1948. |