« Le but de tous nos désirs est la béatitude qui se définit « l'état résultant de la réunion de tous les biens ». Or personne ne parvient à cet état, si ce n'est par l'union suprême à Celui qui est la source et l'origine des biens tant naturels que gratuits, corporels et spirituels, éternels et temporels. C'est Celui qui dit de lui-même : « Je suis l'alpha et l'oméga, le principe et la fin. » De même en effet que le Verbe éternellement proféré produit toutes choses, de même le Verbe incarné répare, élève et achève toutes choses ; c'est pourquoi il fut nommé vraiment en toute exactitude « Jésus, car il n'est point d'autre nom donné aux hommes sous le ciel », par lequel on puisse obtenir le salut. Je crois et j'espère en vous, Jésus tant désiré, comme en la fin de toutes choses. Je vous aime « de tout mon coeur, de tout mon esprit, de toute mon âme, de toutes mes forces ». Que je sois donc transporté en vous, car vous seul suffisez, vous seul sauvez, vous seul êtes bon et suave à qui vous cherche et « aime votre nom ». « Vous êtes en effet, ô mon bon Jésus, le rédempteur de ceux qui étaient perdus, le sauveur de ceux qui avaient besoin d'être rachetés, l'espoir des exilés, la force de ceux qui travaillent, la douce consolation des esprits inquiets, la couronne et le trône impérial des vainqueurs, l'unique récompense et la joie de tous les habitants du ciel, l'illustre Fils du Dieu suprême, le fruit sublime d'un sein virginal, la fontaine surabondante de toutes les grâces et tous nous avons reçu de votre plénitude ». » St Bonaventure, La Triple Voie, II. L'Illumination, 2. L'Arbre de Vie (48), in "Les Maîtres de la Spiritualité chrétienne", Saint Bonaventure, Aubier, Paris, 1943. (A suivre demain) |