« On ne saurait offrir aucun présent aussi agréable à Dieu, ni lui faire un sacrifice aussi relevé que de se soumettre et se conformer absolument à sa volonté. Cette suprême majesté n'exige rien de l'homme, si ce n'est qu'il s'immole comme une hostie vivante, sainte et agréable, et quiconque s'est immolé de la sorte s'est acquitté du plus excellent devoir de la religion. Par cette conformité et par cette soumission à la volonté de Dieu, nous ne sacrifions pas ou nos biens extérieurs ou une partie de nous-mêmes, mais nous sacrifions notre jugement, notre volonté et notre personne entière, sans exception et sans réserve. Toutes les fois qu'il reste dans nous quelque chose de nous, nous devons en sortir et nous quitter jusqu'à ce que Dieu y demeure seul, et que nous soyons parfaitement disposés et déterminés à tout ce que la Providence aurait ordonné à notre égard. Dieu n'accomplira jamais en nous sa volonté, tant qu'il y aura quelque chose qui y apportera de la résistance. Il demande notre coeur entier, et quiconque ne le lui donne pas entier ne lui donne rien. Il n'est pas défendu à une créature aussi faible que l'homme de former quelques désirs ; mais il doit s'élever aussitôt au-dessus de soi-même, et s'attacher à Celui qui exerce un pouvoir absolu dans l'univers. Il est le Créateur, et nous ne sommes que des créatures ; il est le maître, et nous ne sommes que des serviteurs ; il est tout-puissant, et nous ne sommes qu'infirmité et faiblesse. Nous devons donc corriger notre volonté, et la soumettre à la sienne en lui disant : "Que ce que vous voulez soit fait, et non pas ce que je veux." Ce sont les paroles que le Sauveur dit autrefois à son Père, et qu'il dit comme en notre personne, afin que nous apprissions à ne vouloir que ce que Dieu veut. [...] Nous vous demandons, Seigneur, la grâce de faire votre volonté comme les anges la font, et d'obéir à vos commandements comme les anges y obéissent. » Cardinal Bona, Principes de la vie chrétienne (part.II, ch.XXXII), in "Choix d'ouvrages mystiques traduits du latin en français", Paris, A. Desrez, 1885. |
« Ce qui compte pour Dieu, c'est ce que nous voulons. Même si notre volonté est impuissante, c'est sa direction qu'il regarde et qui nous caractérise à ses yeux. » Dom Augustin Guillerand (1877-1945), in André Ravier "Augustin Guillerand - Surtout des inédits", DDB, 1965. |