Né à Rome, Hippolyte rejoignit le clergé de sa ville et devint réputé pour la rigueur de sa doctrine. S'étant opposé au Pape Saint Calixte 1er dès son élection en 217, lui reprochant sa trop grande indulgence, il se fit élire anti-pape. Quand en 235 les persécutions anti-chrétiennes reprirent sous le règne de l'empereur Maximin, il fut exilé en Sardaigne en même temps que le pape Pontien. C'est alors qu'il se réconcilia avec l'Eglise, appelant ses partisans à se soumettre au Pontife légitime. Ils moururent tous deux rapidement, et lorsque les persécutions cessèrent, leurs dépouilles furent ramenées à Rome pour y être inhumées. Hippolyte composa de nombreux ouvrages en grec, langue officielle de l'Eglise de Rome, telle le "Philosophoumena" dans lequel il attaque les hérésies de son temps. Ses oeuvres constituent un témoignage important sur la pensée et la liturgie de cette époque. |
« Qu'est-ce qui nous révolte contre la longueur des croix ? C'est l'attachement à nous-mêmes : et c'est cet attachement que Dieu veut détruire ; car, tandis que nous tenons encore à nous-mêmes, l'oeuvre de Dieu ne s'achève point. De quoi pouvons-nous donc nous plaindre ? Notre mal est d'être attachés aux créatures, et encore plus à nous-mêmes. Dieu prépare une suite d'événements qui nous détache peu à peu des créatures, et qui nous arrache enfin à nous-mêmes. Cette opération est douloureuse ; mais c'est notre corruption qui la rend nécessaire, et qui est cause de la douleur que nous souffrons. Si notre chair était saine, le chirurgien n'y ferait aucune incision. Il ne coupe qu'à proportion que la plaie est profonde, et que la chair est plus corrompue. Si l'opération nous cause tant de douleur, c'est que le mal est grand. Est-ce cruauté au chirurgien de couper jusqu'au vif ? Non, tout au contraire, c'est affection, c'est habileté ; il traiterait ainsi son fils unique. » Fénelon (1651-1715), Instructions et avis, VI, 148. |
« Marie n'a pas laissé une parole sur Jésus, une théologie, un discours. Sa vie est sa parole, son amour, sa connaissance, son don total à la volonté de Dieu et à l'action cachée de l'Esprit en elle, sa joie, sa pauvreté, la transparence de sa pureté. Cette joie-là, c'est le Christ en elle, c'est le Christ en nous. Je la souhaite à tous de tout mon coeur. Nous sommes responsables de notre joie. » Vivre dans l'intimité du Christ, par un Chartreux, tome 1, Presses de la Renaissance, 2005. |
« Quelques âmes s'imagineront qu'elles ne peuvent penser à la Passion de Notre-Seigneur. Mais alors elles pourront moins encore penser à la très Sainte Vierge et à la vie des Saints dont le souvenir est si profitable et si encourageant. Pour moi, je me demande à quoi elles pensent. C'est le propre des esprits angéliques d'être toujours embrasés d'amour, parce qu'ils sont complètement séparés des choses corporelles. Quant à nous qui vivons dans un corps mortel, nous avons besoin de traiter avec les Saints, de penser à eux ; il nous faut vivre dans la compagnie de ceux qui, ayant eu un corps comme nous, ont accompli de si grandes oeuvres au service de Dieu ; à plus forte raison ne devons-nous pas nous éloigner volontairement de la très Sainte Humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est pour nous la plénitude des biens et le remède à tous les maux. » Sainte Thérèse de Jésus, Le château de l'âme ou le Livre des demeures, sixièmes demeures, chap.7, Oeuvres complètes, Le Seuil, 1949. |
Méditation du soir... |