Ant. ad Offertorium. Ps. 68, 21-22. Impropérium exspectávit cor meum et misériam : et sustínui, qui simul mecum contristarétur, et non fuit : consolántem me quæsívi, et non invéni : et dedérunt in escam meam fel, et in siti mea potavérunt me acéto. Mon coeur est dans l’attente des humiliations et des souffrances. Je cherche quelqu’un qui s’attriste avec moi, mais en vain ; un consolateur, et je n’en trouve pas. Pour nourriture, ils me donnent du fiel ; et dans ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. |
« Jésus entre dans Jérusalem. Aussitôt le peuple se précipite à sa rencontre. Tous poussent des cris de joie ; tous lui font un cortège d'honneur. Les uns jonchent les rues de rameaux d'olivier, les autres étendent leurs vêtements partout où il doit passer. A la pensée de qui pouvait-il venir alors que ce même Jésus, acclamé comme le Messie et triomphalement reçu par tout ce peuple avec tant d'allégresse, devait, après sa condamnation à la mort, passer par ces mêmes rues en portant sa croix sur ses épaules ? Mon bien-aimé Jésus, vous entendez maintenant le peuple de Jérusalem qui fait retentir sur votre passage ces cris de triomphe : Hosanna, gloire au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! (Mt XXI, 9). Bientôt ils élèveront la voix pour exiger insolemment de Pilate qu'il vous déclare digne de mort et qu'il vous fasse mourir en croix. Enlevez-le ; enlevez-le ; crucifiez-le (Jn XIX, 15). Va, mon âme, et toi aussi, dis à Jésus avec amour : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Oui, soyez toujours béni, ô Sauveur du monde, d'avoir bien voulu venir ici-bas ; sans vous, nous étions tous perdus. De grâce, ô mon Sauveur, sauvez-moi. » St Alphonse de Liguori, Dimanche des Rameaux, in "Une année de méditations", Traduction nouvelle par le P. Eugène Pladys, Rédemptoriste, Tome I, Delhomme et Briguet, Editeurs, Paris - Lyon, 1892. |
« Que ce rameau d'olivier consacré par votre Eglise, aujourd'hui, me soit, comme celui que la colombe de l'arche rapportait dans son bec, l'annonce efficace de votre paix, de cette Paix que vous êtes, ô Jésus. Vous, mon salut, ma Rédemption, Dieu si grand, devant lequel se tiennent les Trônes et les Dominations, qui venez à moi dans l'abondance de votre miséricorde (1). Mais les voix des enfants vont s'éteindre ; l'Hosanna va faire place aux cris de haine ; les palmes vont être foulées aux pieds ; vous allez, dans un instant, vous cacher, loin des hommes, ô Vous qui vous humiliez jusqu'à eux, pour les relever jusqu'à Vous (2), qui vous anéantissez, qui vous faites obéissant jusqu'à la mort et la mort de la Croix (3), qui allez m'apprendre la science unique de me taire, qui connaîtrez tous les abandons, et puis le fiel et le vinaigre (4), accueillant le calice de la Volonté de Dieu (5). Bénie soit votre sainte Passion qui commence, ô Modèle d'humilité parfaite, Dieu qui avez revêtu ma chair pour pouvoir vous soumettre au supplice de la Croix ! Enseignez-moi votre patience afin que j'aie part, un jour, à votre Résurrection (6). Père des Cieux, vous préférer à tout, vous aimer, c'est la justice. J'espère, par la mort de votre Fils, obtenir ce que je crois ; faites que par sa Résurrection, je parvienne au but où je tends (7). » 1. Préf. à la Procession - 2. Bénédiction des Rameaux - 3. Epître - 4. Offertoire - 5. Communion - 6. Collecte - 7. Oraison de la Bénédiction Dom Vandeur, Dimanche des Rameaux, in "Elévations sur la Messe de chaque jour" (Septuagésime - Carême - Passion), Editions de Maredsous, 1955. |
Quelque 100 000 personnes massées sur la place Saint-Pierre de Rome ont assisté à la célébration solennelle du Dimanche des Rameaux, présidée par le Pape François. Cette fête coïncidait avec la 29e Journée mondiale de la Jeunesse. A la fin de la Messe, un groupe de jeunes brésiliens a remis la croix des JMJ aux jeunes polonais qui la porteront en pèlerinage jusqu’à Cracovie. L’occasion pour le Saint-Père d’annoncer que Jean-Paul II sera désormais le grand patron des JMJ et de confirmer que le 15 août prochain il rencontrera les jeunes asiatiques en Corée du Sud. Dans son homélie, le Pape a posé la question : Qui suis-je, devant Jésus qui entre en fête à Jérusalem ?... Qui suis-je, devant Jésus qui souffre ? "Cette semaine - a-t-il dit - commence par la procession festive avec les rameaux d’olivier : tout le peuple accueille Jésus. Les enfants, les jeunes gens chantent, louent Jésus. Mais cette semaine avance dans le mystère de la mort de Jésus et de sa résurrection. Nous avons écouté la Passion du Seigneur. Il sera bon de nous poser seulement une question : qui suis-je ? Qui suis-je, devant mon Seigneur ? Qui suis-je, devant Jésus qui entre en fête à Jérusalem ? Suis-je capable d’exprimer ma joie, de le louer ? Ou est-ce que je prends de la distance ? Qui suis-je, devant Jésus qui souffre ?... Nous avons entendu beaucoup de noms, beaucoup de noms. Le groupe des dirigeants, quelques prêtres, quelques pharisiens, quelques maîtres de la loi, qui avaient décidé de le tuer. Ils attendaient l’opportunité de le prendre. Suis-je comme l’un d’eux ? Nous avons entendu aussi un autre nom : Judas. Trente pièces de monnaie. Suis-je comme Judas ?... Les disciples qui ne comprenaient rien, qui s’endormaient alors que le Seigneur souffrait. Ma vie est-elle endormie ? Ou suis-je comme les disciples, qui ne comprenaient pas ce qu’était trahir Jésus ? Comme cet autre disciple qui voulait tout résoudre par l’épée. Suis-je comme lui ? Suis-je comme Judas, qui fait semblant d’aimer et embrasse le Maître pour le livrer, pour le trahir. Suis-je un traître ? Suis-je comme ces dirigeants qui en hâte font un tribunal et cherchent de faux témoins. Suis-je comme eux ? Et quand je fais ces choses, si je les fais, est-ce que je crois que par là je sauve le peuple ? Suis-je comme Pilate ? Quand je vois que la situation est difficile, dois-je me laver les mains si je ne sais pas assumer ma responsabilité et je laisse condamner ou je condamne les personnes ? Suis-je comme cette foule qui ne savait pas bien si elle était dans une réunion religieuse, dans un jugement ou dans un cirque, et choisit Barrabas ? Pour eux c’est la même chose : c’était plus divertissant, pour humilier Jésus. Suis-je comme les soldats qui frappent le Seigneur, lui enlèvent ses vêtements, l’insultent, se divertissent par l’humiliation du Seigneur ? Suis-je comme le Cyrénéen qui revenait du travail, fatigué, mais qui a eu la bonne volonté d’aider le Seigneur à porter la croix ? Suis-je comme ceux qui passaient devant la croix et se moquaient de Jésus : Il était si courageux ! Qu’il descende de la croix et nous croirons en lui ! Se moquer de Jésus… Suis-je comme ces femmes courageuses, et comme la Maman de Jésus, qui étaient là et souffraient en silence ? Suis-je comme Joseph, le disciple caché, qui porte le corps de Jésus avec amour, pour lui donner une sépulture ? Suis-je comme les deux Marie qui demeurent devant le sépulcre pleurant, priant ? Suis-je comme ces chefs qui le lendemain sont allés chez Pilate pour dire : Regarde ce que celui-ci disait, qu’il ressusciterait. Qu’il n’y ait pas une autre tromperie !, et ils bloquent la vie, ils bloquent le sépulcre pour défendre la doctrine, pour que la vie ne sorte pas ? Où est mon cœur ? A laquelle de ces personnes je ressemble ? Que cette question nous accompagne durant toute la semaine." On a prié en français pour les chrétiens persécutés La liturgie avait commencé par la traditionnelle bénédiction des palmes tressées venues comme chaque année des villes italiennes de San Remo et Bordighera : 3000 palmes confectionnées selon une très ancienne tradition locale. La palme réservée au Saint-Père symbolisait la Sainte Trinité. Les oliviers et les fleurs qui ornaient la place avaient été offerts par la région italienne des Pouilles. Un espace aménagé autour de l’obélisque évoquait l’accueil du Christ à Jérusalem. La crosse utilisée par le Pape François avait été spécialement réalisée en bois d’olivier par les détenus de la prison de Sanremo. Pendant la prière des fidèles, on a prié en français pour ceux qui sont persécutés à cause de leur foi, afin que le Seigneur soutienne la fidélité et la modération des chrétiens durant l’épreuve. On a par ailleurs prié en chinois pour la paix entre les peuples et la justice dans le monde. A la fin de la célébration, le Pontife a longuement salué la foule en liesse à bord de sa jeep. Il est même sorti du périmètre de la place pour saluer ceux qui se trouvaient sur l'avenue de la Conciliazione. Sources : Radio Vatican et Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 14.4.14). |
La Croix des JMJ en route vers Cracovie Le Dimanche des Rameaux coïncide avec la Journée Mondiale de la Jeunesse, décentralisée dans les diocèses quand elle ne donne pas lieu au rassemblement mondial estival qui se tient tous les deux ou trois ans. A cette occasion, cette année, un groupe de jeunes Brésiliens a remis la Croix des JMJ aux jeunes Polonais qui la porteront en pèlerinage jusqu’à Cracovie. Après Rio de Janeiro, en 2013, c’est dans cette ville polonaise que se tiendront les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse en juillet 2016. Avec la Croix, les jeunes brésiliens ont remis également aux organisateurs polonais l’icône mariale Salus populi Romani. S'ouvrent donc deux ans de pérégrination pour la Croix et l'Icône mariale, qui devraient visiter tous les diocèses de Pologne en préparation des JMJ. Les JMJ sous l'intercession du futur Saint Jean-Paul II Le Pape François a annoncé que Jean-Paul II, qu'il canonisera dans deux semaines en même temps que Jean XXIII, sera désormais le saint patron des JMJ. « Dans la communion des saints, il continuera à être pour les jeunes un père et un ami », a expliqué le Pape François. Cette démarche est particulièrement émouvante pour les Polonais qui préparent les JMJ de 2016, car Cracovie était le diocèse dans lequel Karol Wojtyla avait été prêtre, puis évêque durant 20 ans, de 1958 à 1978, avant de devenir le Pape Jean-Paul II. L'ancien secrétaire de Jean-Paul II et actuel archevêque de Cracovie, le cardinal Stanislaw Dziwisz, était présent place Saint-Pierre ce dimanche, tout comme l'archevêque de Rio de Janeiro, le cardinal Orani Joao Tempesta, qui accompagnait les jeunes Brésiliens venus transmettre la Croix des JMJ aux jeunes Polonais. 30 ans de pérégrinations Jean-Paul II avait offert aux jeunes en 1984 cette Croix alors exposée dans la basilique Saint-Pierre dans le cadre de l'année de la Rédemption 1983-1984, pour qu'elle circule dans le monde entier, « en signe de l'amour du Christ pour l'humanité ». En 30 ans, elle a traversé tous les continents, traversant les lieux les plus divers : Prague au temps de la Tchécoslovaquie communiste, les villages du Rwanda martyrisés par le génocide de 1994, la ville italienne de l'Aquila marquée par le séisme de 2009... Dans les pays hôtes des JMJ, mais aussi dans d'autres territoires, cette Croix a accompagné de multiples rassemblements, des plus grandes cathédrales aux plus petites paroisses, du cadre intimiste de petites aumôneries à des rassemblements de masse, comme pour les trois millions de jeunes réunis sur la plage de Copacabana en juillet 2013. Une Croix en signe d'espérance Partout où elle passe, la Croix apaise les esprits et les coeurs. Dans un Brésil marqué par de violentes émeutes, les passants étaient surpris de voir que les attroupements autour de la Croix se déroulaient sans le moindre incident. De nombreux lieux de fractures ou de « périphéries existentielles », comme des hôpitaux ou des prisons, ont aussi reçu la visite de la Croix des JMJ. A Rebbibia, dans la banlieue romaine, là même où Jean-Paul II avait offert son pardon à son agresseur du 13 mai 1981, Mehmet Ali Agça, c'est le directeur de la prison en personne qui avait demandé le passage de la Croix et l'avait portée en 2010. A l'issue d'une cérémonie sur le sacrement de la réconciliation, des détenus qui ne s'étaient jamais confessés depuis l'enfance avaient alors demandé à rencontrer un prêtre. Pour les organisateurs de cette pérégrination, la Croix des JMJ doit être amenée « là où les jeunes souffrent, comme signe d'espérance pour ceux qui l'ont perdue. » Source : Radio Vatican. |
Improperium exspectavit cor meum et miseriam: et sustinui qui simul contristaretur, et non fuit; consolántem me quæsivi, et non inveni: Et dederunt in escam meam fel, et in siti mea potaverunt me aceto. (Ps 68, 21-22.) Mon coeur supporta l'injure et la souffrance. Je cherchais quelqu'un qui s'attristerait avec moi, mais en vain : un consolateur, et je n'en trouvais pas. Ils me donnèrent du fiel comme nourriture et dans ma soif, ils m'abreuvèrent de vinaigre. |