« Vous vous ennuyez à la messe, dites-vous. Mais avez-vous réfléchi que Dieu, qui est présent, s'ennuie de vous trouver si pauvres ? Essayez de vous sentir ridicules, c'est le commencement de la Sagesse. La seule pensée de votre sottise devrait vous jeter dans un abîme d'humilité, et au fond de cet abîme, soyez sûrs que vous trouveriez Dieu, ce Dieu que vous ne trouvez pas parce que vous ne Le cherchez pas, et que vous ne cherchez pas parce que vous ne tenez pas à Le trouver. Ce qui vous manque, c'est d'avoir mâché votre néant : c'est une nourriture amère, mais bienfaisante, surtout en temps de Carême. Je m'en suis rassasié quand j'avais votre âge, et je vous assure que c'est une grande grâce que Dieu m'a faite, car j'y ai découvert qu'il y a une Vérité, non pas abstraite mais vivante, pour laquelle j'étais fait et pour rien d'autre. Vous me pardonnerez ma vivacité si vous voulez songer un instant, vous qui ne savez pas ce que c'est qu'avoir charge d'âmes, que je me tiens, moi, pour responsable de votre indifférence. Je porte ce que vous ne portez pas, parce que c'est la loi de la vie : il faut qu'il y ait, partout et toujours, des hommes qui portent ce que les autres ne veulent pas porter. Mais que ceux qui refusent leur part du fardeau s'attendent à porter d'autres fardeaux plus lourds, ceux de leur orgueil et de leur égoïsme, avec leurs conséquences. » André Charlier (1895-1971), Lettres aux Capitaines, Editions Sainte-Madeleine, 1980. Ces lettres adressées aux jeunes gens responsables de leurs camarades, rédigées au début des années 1950, ne sont en rien démodées... Rappel : biographie d'André Charlier ici. |
« Nous devrions assister à la Messe comme, avec notre foi et connaissance actuelle, nous nous serions comportés au Calvaire. » P. Frédéric William Faber (1814-1863). |