« Âme fidèle, hâtez-vous donc de préparer votre coeur pour l'Epoux, afin qu'il daigne venir et habiter en vous. Car il a dit : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure." (Jn XIV,23) Laissez donc entrer Jésus en vous, et n'y laissez entrer que lui. Lorsque vous posséderez Jésus, vous serez riche, et lui seul vous suffit. Il veillera sur vous, il prendra de vous un soin fidèle en toutes choses, de sorte que vous n'aurez plus besoin de rien attendre des hommes. Car les hommes changent vite, et vous manquent tout d'un coup ; mais "Jésus-Christ demeure éternellement" (Jn XII,34) ; inébranlable dans sa constance, il est près de vous jusqu'à la fin. On ne doit guère compter sur un homme fragile et mortel, encore bien qu'il nous soit utile, et que vous soyez chers l'un à l'autre, et il n'y a pas lieu de s'attrister beaucoup, si quelquefois il vous traverse et s'élève contre vous. Ceux qui sont aujourd'hui pour vous pourront demain être contre vous, et réciproquement : les hommes changent comme le vent. Mettez en Dieu toute votre confiance ; qu'il soit votre crainte et votre amour : il répondra pour vous, et il fera ce qui est le meilleur. "Vous n'aurez point ici de demeure stable" (He XIII,14) : en quelque lieu que vous soyez, vous êtes étranger et voyageur ; et vous n'aurez jamais de repos que vous ne soyez uni intimement à Jésus-Christ. Que cherchez-vous autour de vous ? Ce n'est pas ici le lieu de votre repos. Votre demeure doit être dans le ciel, et vous ne devez rechercher toutes les choses de la terre que comme en passant. Tout passe : et vous passez avec tout le reste. Prenez garde de vous attacher à quoi que ce soit, de peur d'en devenir l'esclave, et de vous perdre. Que sans cesse votre première pensée monte vers le Très-Haut, et votre prière vers Jésus-Christ. Si vous ne savez pas encore vous élever aux contemplations célestes, reposez-vous dans la Passion du Sauveur, et aimez à demeurer dans ses plaies sacrées. Car si vous vous réfugiez avec amour dans ces plaies et ces précieux stigmates, vous sentirez une grande force au temps de la tribulation ; vous vous inquiéterez peu du mépris des hommes, et vous supporterez aisément les paroles médisantes. » Imitation de Jésus-Christ, Livre II, ch. I (2-4), Trad. Abbé de Lamennais, Tours, Mame, 1877. |
Le Saint-Père a consacré sa catéchèse de l'audience générale au point culminant de la Révélation qu'est la venue de Jésus au monde. Dans le cadre de l'Année de la foi, il a renouvelé son encouragement à renforcer l'approche de la Bible et à prêter plus d'attention aux lectures de la messe, car ce sont des aliments fondamentaux de notre foi. "En lisant l'Ancien Testament, on suit les interventions de Dieu dans l'histoire du peuple qu'il avait choisi et avec lequel il avait fait alliance. Devenus mémoire, ces événements forment l'histoire du salut qui se maintient dans la mémoire d'Israël" dans la célébration de la Pâque. "Dans le temps, rappeler ce que Dieu a fait est devenu un impératif pour le peuple d'Israël", qui en célébrant les évènements passés les a, "jour après jour rendus présents de façon permanente", Israël n'a cessé de voir dans "l'Exode l'évènement central de son histoire, lorsque Dieu a révélé sa toute puissance, libérant les hébreux de l'esclavage égyptien afin qu'ils puissent gagner la Terre Promise et l'adorer comme le seul et véritable Seigneur. Israël ne s'est pas mis en route pour être un peuple comme les autres mais pour servir Dieu...et témoigner de lui parmi les peuples du monde. La célébration de cet événement le rend actuel afin que l'oeuvre de Dieu ne soit pas oubliée... Dieu se révèle lui même dans la création, mais également en entrant dans l'histoire, dans l'histoire d'un petit peuple sans véritables force et importance. Et cette révélation culmine en Jésus-Christ, le Logos, la Parole créatrice qui est à l'origine du monde. Incarné, Dieu a montré son visage à l'humanité". Le Catéchisme de l'Eglise, a poursuivi Benoît XVI, "résume les étapes de la Révélation : dès le début Dieu a invité l'homme à être en communion avec lui, même lorsqu'en désobéissant ce dernier a perdu son amitié. Malgré cela, Dieu ne l'a jamais abandonné à la domination de la mort, lui offrant chaque fois son alliance". Le Catéchisme évoque ensuite le déluge et Noé, l'appel d'Abraham à sortir de son pays pour devenir le père d'une multitude de peuples. "C'est dans l'Exode que Dieu choisit Israël, avec l'alliance au Sinaï et les tables de la Loi remises à Moïse, afin d'être reconnu et servi comme le Dieu unique et vivant. Avec les prophètes il guida Israël dans l'espérance du salut...qui se réalisera dans le Christ, son Fils fait homme... A la fin, il ne s'agissait pas d'attendre un roi, un fils de David, mais le Fils de l'Homme, salut pour tous les peuples... Ainsi le projet de Dieu s'est élargi en s'ouvrant au mystère du Christ, le Roi de l'univers. C'est en lui que se réalise finalement la plénitude du salut, ce dessein bienveillant de Dieu... Tous ces événements sont les étapes du grand dessein d'amour dont témoignent l'Ancien et le Nouveau Testament, un dessein unique de salut qui s'adresse à l'humanité tout entière, révélé et mis en oeuvre progressivement... Le temps liturgique de l'Avent nous prépare à Noël. Le terme, qui signifie venue et présence, indiquait jadis l'arrivée du souverain dans une province. Pour les chrétiens il indique une réalité déconcertante, le fait que Dieu se soit penché sur l'homme, qu'il ait passé alliance avec lui en entrant dans l'histoire d'un peuple. Il est le Roi descendu dans la pauvre province qu'est la terre. En revêtant notre chair il est devenu un de nous. L'Avent nous invite à reprendre le chemin de cette présence, à comprendre qu'il n'est pas absent du monde, qu'il ne nous a pas abandonné, mais qu'il vient vers nous de diverses manières que nous devons apprendre à discerner. Dans un monde souvent superficiel et distrait, nous devons faire briller dans nos vies la lumière de Bethléem, par notre foi comme par notre charité". Message adressé aux pèlerins francophones : « Chers frères et sœurs, les Saintes Écritures sont le lieu privilégié pour découvrir les grandes étapes de la Révélation de Dieu. Dans l’Ancien Testament, le Peuple de l’Alliance célèbre les interventions de Dieu comme des événements salvifiques. Sa foi est alimentée par la découverte et par la vive mémoire de Dieu, toujours fidèle et miséricordieux. Israël se distingue des autres peuples en servant Dieu par le culte et la vie, en témoignant de lui comme celui qui se révèle dans son histoire. Cette révélation culmine dans l’incarnation de la Parole créatrice qui est à l’origine du monde : Jésus Christ, le sommet du dessein de bienveillance de Dieu. Sa personne illumine l’Ancien Testament et toute l’histoire du salut. L’histoire est désormais le temps de la présence de Dieu qui manifeste son visage en Jésus et demande à l’homme de le reconnaître et de le suivre. En lui, se réalise la nouvelle Alliance destinée à tous les hommes, le grand dessein d’amour témoigné dans l’Ancien et le Nouveau Testament. L’Avent nous invite à parcourir de nouveau l’itinéraire de la présence de Dieu dans l’histoire de l’humanité. Il nous rappelle que Dieu n’est pas absent du monde et ne nous abandonne pas à nous-mêmes. Du ciel, il s’est penché sur nous. Il vient nous rencontrer. Témoignons de sa présence et faisons resplendir dans notre vie la lumière qui a illuminé la grotte de Bethleem. Je salue avec joie les pèlerins francophones ! En cette année de la foi, je vous invite à prendre en main la Bible pour la lire et la méditer. Prêtez aussi une plus grande attention aux lectures du dimanche, pour nourrir votre foi et rester fidèle à l’Alliance que Dieu scelle avec chaque baptisé ! Bon pèlerinage ! » Sources : Vatican Information Service (VIS Archive 01 - 12.12.12) et Radio Vatican |