« On peut aussi, et très utilement, réciter le Rosaire ou le chapelet pour le soulagement des défunts. Les pauvres âmes du Purgatoire connaissent bien son efficacité. On lit dans la vie de la Mère Françoise du Saint-Sacrement qu’elle récitait chaque jour le Rosaire, pour la délivrance des défunts, et au lieu du Gloria Patri, elle terminait chaque dizaine par le verset requiescant in pace. Elle appelait son chapelet son aumônier ; c’était lui, en effet, qui lui permettait de faire aux âmes du Purgatoire de riches aumônes spirituelles, et de les mettre en état de s’acquitter envers Dieu. Aussi, dans les fréquentes visites que lui faisaient ces pauvres âmes, on les voyait lui prendre des mains son chapelet et le baiser avec respect, comme l’instrument de leur salut. Un autre dévot aux âmes du Purgatoire, Joseph Nieremberg, avait aussi la coutume de réciter chaque jour le chapelet à la même intention. Il avait pour cela un chapelet enrichi de nombreuses indulgences. Il vint à le perdre, ce qui le chagrina beaucoup, à cause de ces pauvres âmes ; or, un soir que, faute de mieux, il offrait à Notre-Seigneur sa bonne volonté, il entend au plafond de sa chambre un bruit singulier, il regarde, et voit tomber à ses pieds, son chapelet avec toutes les médailles qui y étaient attachées. Il ne douta pas que ce ne fussent les âmes du Purgatoire qui le lui renvoyaient, pour l’encourager à persévérer dans une pratique qui leur était si utile. |
[...] Dans beaucoup de communautés religieuses, et en particulier dans tous les séminaires de Saint-Sulpice, l’usage s’est établi d’ajouter une sixième dizaine à la récitation quotidienne du chapelet. Cette sixième dizaine est à l’intention des défunts, et l’on ajoute en terminant le De profundis, afin d’en appliquer le fruit spirituel aux âmes du Purgatoire. Bien que tous les jours soient égaux devant l’éternité de Dieu, néanmoins, pour des raisons mystérieuses, qui restent cachées à la raison de l’homme, l’Eglise, interprète autorisé des volontés divines, a réservé certains jours plus particulièrement aux suffrages à faire en faveur des défunts. Ces jours sont, après celui de la mort, le troisième, le septième, le trentième et l’anniversaire. Ces jours-là, la rubrique accorde des oraisons spéciales, une plus grande latitude est donnée de célébrer la Messe de Requiem, ce qui est une invitation à prier plus particulièrement ces jours-là pour ceux que nous avons perdus. ... Chez les Bénédictins, et dans plusieurs familles religieuses, les trente jours qui suivent la mort sont consacrés à offrir des suffrages et à distribuer des aumônes à l’intention du défunt. C’est une tradition qui remonte à saint Grégoire le Grand... C’est encore une excellente pratique, tout à fait approuvée par l’Eglise, de faire des neuvaines de prières pour les âmes du Purgatoire. On sait que le synode janséniste de Pistoie rangeait tous ces pieux usages de nos pères parmi les superstitions dont il prétendait purger l’Eglise. Le Pape Pie VI, en condamnant formellement cette proposition, nous a donné la vraie pensée de l’Eglise ; sans doute, tous les jours sont bons pour la prière, et il faut se garder des vaines observances ; mais il faut se garder avec encore plus de soin de condamner ce que l’Eglise approuve, sous le beau prétexte que notre petit jugement n’en comprend pas les raisons ; ne soyons pas plus sages que notre Mère. Dans plusieurs endroits, les personnes pieuses ont coutume de consacrer un des jours de la semaine, le lundi ou le vendredi ordinairement, à prier pour les défunts ; le matin, on assiste au saint sacrifice à cette intention, et le soir, on récite le Rosaire ou l’on fait le chemin de croix pour eux. Enfin, dans ces derniers temps, la dévotion des fidèles leur a suggéré de faire, pour le soulagement des âmes du Purgatoire, ce qui se pratique partout en l’honneur de la très sainte Vierge, de prendre un mois tout entier, le mois de novembre, pour secourir les défunts. Le P. Faber recommande beaucoup cette dévotion, et je l’ai vue avec grande édification pratiquée, avec beaucoup de zèle et d'assiduité dans plusieurs églises. » Abbé Louvet, Le Purgatoire d'après les révélations des saints (ch. XIX), Paris, Société Générale de Librairie Catholique (Bruxelles, Albanel et Genève, Henri Tremblay), deuxième édition, 1883. |
Durant l'audience générale tenue place St Pierre malgré le mauvais temps, le Pape a consacré sa catéchèse aux ministères dans l’Église : "Que demande-t-on aux ministres de l’Église que sont les évêques, les prêtres et les diacres, sinon d'assurer un service authentique et fécond ?". A cette question, il a repris ce que dit Paul à ses disciples Timothée et Tite pour citer un véritable alphabet qui rassemble vertus normales et spirituelles : l'accueil, la sobriété, la patience, l'humilité, le sérieux et la bonté. "Tel est l'alphabet, la grammaire qui est à la base de tout ministère. Sans elles, on ne saurait rencontrer, connaître et dialoguer avec l'autre comme avec un frère. Ces dispositions permettent d'offrir un service et un témoignage valables". Elles impliquent "une conscience vive et permanente de ce que pour être évêque, prêtre et diacre il ne suffit pas d'être meilleur ou plus intelligent. Il faut posséder la force qui découle du don accordé par Dieu...pour le bien de son peuple... Avoir conscience de cela est une grâce à demander chaque jour. Si un pasteur est conscient de ce que son ministère vient de la miséricorde de Dieu il ne sera jamais autoritaire et ne considérera pas sa communauté comme sa propriété et les fidèles comme ses sujets. Savoir que tout est don et grâce aide le pasteur à ne pas tomber dans le travers de se placer au centre de l'attention ou de n'avoir confiance qu'en lui-même, de céder aux tentations de la vanité, de l'orgueil et de la superbe. Malheur à l'évêque ou au prêtre qui penserait tout savoir, d'avoir réponse à tout et besoin de personne. Au contraire, la conscience d'être le premier objet de la miséricorde de Dieu doit porter le ministre de l’Église à l'humilité et à la compréhension d'autrui. Appelé à garder le dépôt de la foi, il doit se mettre à l'écoute des gens car il sait avoir toujours quelque chose à apprendre, y compris de personnes éloignées de la foi et de l’Église. Cette attitude ne peut que rénover ses rapports avec ses confrères, dans le partage, la co-responsabilité et la communion... Soyons toujours reconnaissants au Seigneur de guider son Eglise, en la personne de ses ministres, qui la font grandir sur la voie de la sainteté. Prions aussi afin que les pasteurs puissent êtres des images vivantes de la communion et de l'amour de Dieu". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 12.11.14). Le Pape consterné par l'assassinat des 43 étudiants mexicains Lors de cette audience, le Pape a évoqué l’affaire des 43 étudiants mexicains portés disparus depuis le 26 septembre, et probablement massacrés par des membres du crime organisé. Le Pape, en s’adressant aux pèlerins de langue espagnole, s’est déclaré « particulièrement proche en ce moment douloureux de la disparition de ces jeunes mexicains dont on sait maintenant, a-t-il souligné, qu’ils ont été assassinés ». Le Pape rappelait « la réalité dramatique de toute cette criminalité qui existe, liée au commerce et au trafic de drogue ». Depuis l’annonce de leur disparition, le Mexique est en proie à de nombreuses manifestations. Les 43 étudiants ont disparu après une attaque de policiers et de membres du crime organisé à Iguala (Guerrero) contre l'autocar qui les transportait. Cette attaque a fait six morts, dont trois étudiants. Trois membres du gang des Guerreros Unidos, arrêtés après les faits, ont avoué avoir assassiné les étudiants avant de faire brûler leurs corps sur un gigantesque bûcher pendant 14 heures et de disperser les restes dans une rivière. Selon les autorités, les étudiants ont été attaqués sur ordre de l'ancien maire d'Iguala, José Luis Abarca, et de son épouse, Maria de Los Angeles Pineda, sœur de trois trafiquants de drogue notoires, qui craignait que les étudiants ne perturbent un événement public qu'elle présidait ce jour-là. L'ancien maire et son épouse en fuite pendant plusieurs semaines ont été arrêtés début novembre. (avec Afp) Source : Radio Vatican. Les chrétiens persécutés dans le monde Au terme de l’audience générale, le Pape a voulu aborder une fois encore la question des chrétiens persécutés dans le monde en raison de leur foi, en déclarant : « Je suis avec un grand effroi les situations dramatiques des chrétiens dans différentes parties du monde où ils sont persécutés et tués en raison de leur foi religieuse ». Et d’ajouter : « Je ressens la nécessité d'exprimer ma profonde proximité spirituelle aux communautés chrétiennes durement frappées par une absurde violence qui ne semble pas vouloir s'arrêter, alors que j’encourage les Pasteurs et les fidèles, à être tous forts et ancrés dans l’espérance ». Les chrétiens « ont le droit de retrouver dans leurs propres pays la sécurité et la sérénité, et de professer librement leur foi », devait ajouter François en invitant les quelques 15.000 fidèles rassemblés place Saint-Pierre sous la pluie à prier avec lui le Notre Père. Le Pape a appelé « à une vaste mobilisation des consciences de tous ceux qui ont des responsabilités au niveau local et international et à toutes les personnes de bonne volonté ». Dans un rapport publié la semaine dernière, l'AED (Aide à l'Eglise en détresse) a indiqué que « les chrétiens restent la minorité religieuse la plus persécutée, en partie à cause de leur large dispersion géographique et de leur nombre relativement élevé ». Source : Radio Vatican. 25e anniversaire de la canonisation du Frère Albert - Chmielowski En saluant les pèlerins polonais, le Pape a rappelé qu'était fêté ce jour le 25e anniversaire de la canonisation du Frère Albert - Chmielowski (1845-1916). « Le Pape Jean-Paul II l'a appelé "le patron du difficile tournant dans votre pays d'origine et en Europe." Tirons les leçons de sa pratique de l'amour miséricordieux dans la vie des personnes les plus dans le besoin, pour aider ceux qui sont une image vivante du Christ - "Ecce Homo". Que la devise de la vie d'Albert "d'être aussi bon que le pain" porte ses fruits dans notre vie quotidienne, dans notre souci pour les frères. De tout mon coeur je vous bénis. » Résumé en français : « Frères et sœurs, aujourd’hui nous nous arrêterons à ce qui est demandé aux Pasteurs de l’Église, pour vivre leur service de manière authentique et féconde. Dans ses Lettres pastorales, en plus de ce qui est inhérent à la foi et à la vie spirituelle, saint Paul indique quelques qualités typiquement humaines à la base de tout ministère : l’accueil, la sobriété, la patience, la douceur, la fiabilité, la bonté du cœur. Il s’agit d’une prédisposition à rencontrer, à connaître, à dialoguer, à apprécier et à se mettre en relation avec les frères. Paul exhorte les Pasteurs à prendre conscience que leur ministère vient uniquement de la miséricorde de Dieu. Alors, ils ne pourront pas avoir une attitude autoritaire, comme si la communauté était leur propriété, leur domaine personnel. La conscience que tout est don, que tout est grâce, aide un Pasteur à ne pas tomber dans la tentation de se mettre au centre de l’attention, et de se fier à soi seul. Le ministre de l’Église doit être humble et compréhensif à l’égard des autres, se mettant à l’écoute des gens, conscient d’avoir toujours quelque chose à apprendre. » « Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins de langue française, en particulier les groupes venant de France. Je vous invite à prier le Seigneur pour que les Pasteurs de vos communautés soient toujours des images vivantes de la communion et de l’amour de Dieu pour tous. Que Dieu vous bénisse ! » Source : Site internet du Vatican. Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican. |