Au fil des jours ... en 2014





Dimanche 12 octobre : 28e Dimanche du Temps Ordinaire

(Calendrier traditionnel : 18ème Dimanche après la Pentecôte)

calendrier liturgique



A 10h00, Messe à la basilique Saint-Pierre célébrée par le Pape François

pour la canonisation équipollente du St François de Laval (1623-1708, évêque de Québec) et Ste Marie de l'Incarnation Guyart Martin (1599-1672, missionnaire au Canada)
avec les évêques et prêtres de l'Archidiocèse du Québec

Livret de la célébration


« Que le Québec redevienne cette source de bons et saints missionnaires ! » : c’est l’exhortation lancée par le Pape François lors de la messe de remerciement pour la canonisation des deux saints franco-canadiens, François de Laval et Marie de l’Incarnation Guyart Martin.

Dans la basilique Saint-Pierre, aux côtés du cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec et Primat de l’Église au Canada, et du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, et en présence des pèlerins qui se sont rendus sur les terres des deux saints en France cette semaine et de deux délégations venues du Québec et des diocèses d’origine de François de Laval et de Marie Guyart Martin, le Pape est revenu dans son homélie sur le rôle des missionnaires : « ils ont eu le courage, avec cette force de Dieu, de sortir sur les routes du monde avec la confiance dans le Seigneur qui appelle. La vie d’un missionnaire et d’une missionnaire est ainsi, pour finir ensuite loin de chez soi, loin de sa propre patrie, tant de fois tués, assassinés, comme ce fut le cas ces derniers jours pour tant de nos frères et de nos sœurs. »

Le Pape a rendu hommage à ces deux saints, considérés comme les fondateurs de l’Église catholique au Québec, au temps de la colonisation de la Nouvelle-France, au XVIIe siècle. Et si le Pape a évoqué leurs actions, c’est pour mieux rappeler aux Canadiens d’aujourd’hui leur devoir. « Que cette mémoire ne nous conduise pas à abandonner la franchise et le courage. Le diable est jaloux et il ne tolère pas qu’une terre soit ainsi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité, pour donner au monde de nombreux missionnaires. Que ces deux saints qui ont – pour ainsi dire – fondé l’Église du Québec, nous aident comme intercesseurs. Que la graine semée croisse et donne comme fruit de nouveaux hommes et femmes courageux, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur. Aujourd’hui, on doit demander cela pour votre pays. Eux, depuis le ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons et de saints missionnaires. »

Une invitation claire à retourner aux sources de la foi pour une province où l’Église a toujours été historiquement importante mais où la pratique religieuse est en baisse.

A l’issue de la messe, le cardinal Lacroix, dans son message de remerciement, s’est fait l’écho des paroles du Pape : « avec vous, nous croyons que « l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii gaudium, No. 1). Saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation en sont des témoins éloquents. Que Dieu fasse de nous les saints et les saintes du troisième millénaire, les missionnaires et les évangélisateurs qui témoignent par leur vie et proclament avec fierté la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile. »

C’est là le défi que le Pape a demandé aux Québécois de relever pour se montrer à la hauteur des deux nouveaux saints.

Source : Radio Vatican.

Homélie du Pape François, texte intégral

« Nous avons écouté la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu, indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent aussi la vocation des hommes et des femmes missionnaires.

Les missionnaires sont ceux qui, dociles à l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins » - dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).

Les missionnaires ont accueilli cet appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le sécularisme mondain.

Les missionnaires ont tourné leur regard vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4, 12-13). Avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de “sortir” sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui appelle. Ainsi est la vie d’un missionnaire, d’une missionnaire… pour finir ensuite loin de chez soi, de son propre pays ; bien des fois tués, assassinés ! Comme c’est arrivé ces jours-ci pour tant de nos frères et de nos sœurs.

La mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu, révélés aux hommes dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les missionnaires ont servi la mission de l’Église, en rompant le pain de la Parole aux plus petits et aux plus éloignés et en portant à tous le don de l’amour inépuisable, qui jaillit du cœur même du Sauveur.

C’est ainsi que furent saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation. Je voudrais vous laisser en ce jour, chers pèlerins canadiens, deux conseils : ils sont tirés de la Lettre aux Hébreux, et en pensant aux missionnaires ils feront beaucoup de bien à vos communautés.

Le premier est celui-ci : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée, et imitez leur foi » (13, 7). La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire, nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent la vie !

Le second est celui-ci : « Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances… Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Car l’endurance vous est nécessaire… » (10, 32.35-36). Rendre hommage à qui a souffert pour nous apporter l’Évangile signifie livrer nous aussi la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie de chaque jour. Et cela porte du fruit.

Mémoire de ceux qui nous ont précédés, de ceux qui ont fondé notre Église. Église féconde que celle du Québec ! Féconde de nombreux missionnaires qui sont allés partout. Le monde a été rempli de missionnaires canadiens comme ces deux-ci. Maintenant un conseil : que cette mémoire ne nous conduise pas à abandonner la franchise et le courage. Peut-être – ou plutôt non, sans peut-être ! – le diable est jaloux et il ne tolère pas qu’une terre soit ainsi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur ce chemin de la fécondité, pour donner au monde de nombreux missionnaires. Que ces deux-ci qui ont – pour ainsi dire – fondé l’Église du Québec, nous aident comme intercesseurs. Que la graine semée croisse et donne comme fruit de nouveaux hommes et femmes courageux, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur. Aujourd’hui, on doit demander cela pour votre pays. Eux, du ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons et de saints missionnaires.

En cela se trouve la joie et le mot d’ordre de votre pèlerinage : faire mémoire des témoins, des missionnaires de la foi dans votre terre. Cette mémoire nous soutient toujours sur le chemin vers l’avenir, vers le but, quand « le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages … ». « Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés » (Is 25, 9). »

Source : site internet du Vatican.
Texte intégral de l'homélie en italien sur le site internet du Vatican.



« Si nous sommes si faibles en face du mal qui va toujours croissant, n'est-ce pas parce que trop souvent nous réalisons en nous cette parole de l'Apôtre : "Tous cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ" ? (*)
La force, la fécondité, sachons-le bien, n'est promise qu'aux âmes qui ont mis toute leur confiance dans le Coeur de Jésus ; qui n'ont d'autre désir que de suivre avec une parfaite docilité l'impulsion de ce divin moteur, et qui, au lieu de se laisser guider par leur activité naturelle, n'agissent que sous son influence et ne vivent que de sa vie.
C'est ainsi qu'agiront les âmes que l'amour du Coeur de Jésus aura intimement unies ensemble. Chaque fois qu'elles iront visiter ce divin Coeur dans son Tabernacle, chaque fois surtout qu'elles le recevront dans la sainte communion, elles consulteront ses désirs. « Seigneur, lui diront-elles, avec saint Paul, que voulez-vous que nous fassions. Parlez, Seigneur, car vos serviteurs vous écoutent ; dites-nous en quoi nous pouvons mieux servir vos intérêts, nous utiliser mieux nous-mêmes, faire plus de bien à nos frères. S'il y a un besoin que nous puissions satisfaire, un danger que nous puissions écarter, une âme entraînée au mal que nous puissions délivrer, un coeur porté au bien que nous puissions encourager, Seigneur, dites-le nous, et vous nous trouverez disposées à seconder vos désirs. »
Voilà ce que diront souvent à Jésus-Christ les âmes résolues à se dépenser entièrement pour sa gloire. Quand elles se trouveront réunies ensemble, elles se poseront les mêmes questions, et, pour les résoudre, chacune d'elles communiquera aux autres les bonnes pensées que le Coeur de leur Dieu leur aura inspirées. »

(*) : Ph II, 21.

L'Apostolat du Sacré Coeur de Jésus dédié aux zélateurs et zélatrices de l'Apostolat de la Prière (Seconde Partie, Deuxième considération), A Vals près Le Puy, 1866.




Angélus de ce dimanche 12 octobre 2014


Partant de l’Évangile du jour (Mt 22, 1-14), avec la parabole du banquet de mariage, le Pape, lors de l'Angélus, place Saint-Pierre, a listé trois enseignements à retenir pour l’Église aujourd'hui : la gratuité, l'universalité et l'élargissement aux plus démunis. Dans cet extrait de l’Évangile, tous les invités à un mariage ne viennent finalement pas, prétextant avoir autre chose à faire, montrant une certaine indifférence, voire de l'agacement. Pour le Pape, cette attitude est le reflet de nous-mêmes, quand nous n'accueillons pas les dons de Dieu, quand nous préférons choisir « nos préoccupations matérielles et nos intérêts » alors que Dieu nous « offre gratuitement son amitié, sa joie et le salut ».

Mais le projet de Dieu ne s'arrête pas pour autant a souligné le Pape : devant l'absence des premiers invités au banquet, Dieu « repropose l'invitation » en élargissant le cercle des invités aux « pauvres, aux abandonnés, aux démunis, même aux bons et aux mauvais, sans distinction ». La salle de banquet est ainsi remplie d'exclus et « l’Évangile, repoussé par certains, trouve un accueil inattendu dans tant d'autres cœurs ».

Sortir de notre « petite Église » confortable

Le Pape François voit dans cette parabole une invitation pour l’Église à « s'ouvrir aux périphéries, en reconnaissant que le marginal, même celui qui est rejeté et méprisé par la société, est lui aussi objet de la générosité de Dieu ». Il faut donc élargir l’Église aux dimensions du règne de Dieu et ne surtout se limiter à « notre toute petite Église ». Le Pape avertit : « personne n'a le droit de se sentir privilégié ou de revendiquer une exclusivité » quand le Seigneur appelle. Pour y arriver, François donne une seule condition : « revêtir le vêtement de noce, c'est à dire témoigner de la charité concrète envers Dieu et envers son prochain » et « vaincre l'habitude de s'installer confortablement au centre, comme le faisaient les grands prêtres et les pharisiens ». C'est en cela que la bonté de Dieu est universelle. Un message fort porté avant la reprise ce lundi des discussions du Synode extraordinaire des évêques sur la famille.

Après l'Angélus, le Pape a rendu grâce pour la béatification du père Francesco Zirano de l'Ordre des Frères mineurs conventuels. François a également fait réciter un Ave Maria aux fidèles présents place Saint-Pierre pour les victimes des inondations à Gênes. Enfin, il a salué les pèlerins canadiens qui avaient fait le déplacement pour la messe de remerciement pour la canonisation des nouveaux saints François de Laval et Marie de l'Incarnation, ainsi qu'un groupe de l'Office chrétien des personnes handicapées.

Source : Radio Vatican.
Texte intégral en italien sur le site internet du Vatican.


Béatification à Sassari du P. Francesco Zirano (1564-1603), de l'Ordre des Frères mineurs conventuels, martyr à Alger.





J.-S. Bach : Messe en si mineur - Agnus Dei
Taverner Consort & Players - Dir. Andrew Parrott (1984)
Panito Iconomou (Tölzer Knabenchor), alto



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