Au fil des jours ... en 2013





11 décembre : St Damase Ier, pape

calendrier liturgique



« "Le gémissement de mon coeur me faisait rugir" dit le psalmiste. Et qui connaissait la cause de son rugissement ? Il ajoute :" Tout mon désir est devant toi". Non pas devant les hommes, qui ne peuvent pas voir le coeur, tandis que si tout ton désir est devant le Père, lui qui voit l'invisible te le revaudra.
Car ton désir c'est ta prière ; si le désir est continuel, la prière est continuelle. Ce n'est pas pour rien que l'Apôtre a dit : "Priez sans relâche". Peut-il le dire parce que, sans relâche, nous fléchissons le genou, nous prosternons notre corps, ou nous élevons les mains ? Si nous disons que c'est là notre prière, je ne crois pas que nous puissions le faire sans relâche.
Il y a une autre prière, intérieure, qui est sans relâche : c'est le désir. Que tu te livres à n'importe quelle autre occupation, si tu désires ce loisir du sabbat de Dieu, tu ne cesses de prier. Si tu ne veux pas cesser de prier, ne cesse pas de désirer.
Ton désir est-il continuel ? Alors ton cri est continuel. Tu ne te tairas que si tu cesses d'aimer. [...]
La charité qui se refroidit, c'est le coeur qui se tait ; la charité qui brûle, c'est le coeur qui crie. Si la charité dure toujours, tu cries toujours ; si tu cries toujours, tu désires toujours ; si tu désires, c'est au repos que tu penses.
"Tout mon désir est devant toi". Que se passe-t-il si ton désir est devant lui, mais non pas le gémissement ? D'où cela peut-il venir, quand le désir lui-même s'exprime par le gémissement ?
C'est pourquoi le psaume continue. "Et mon gémissement ne t'échappe pas". Il ne t'échappe pas, alors qu'il échappe à la plupart des hommes. [...] S'il y a désir, il y a gémissement ; il ne parvient pas toujours aux oreilles des hommes, mais il ne cesse jamais de frapper les oreilles de Dieu. »

Saint Augustin, Enarationes in Ps. 37, in "Oeuvres complètes de Saint Augustin" (17 vol.), Traduites pour la première fois, sous la direction de M. Raulx, Guérin, Bar-le-Duc, 1869 / "Discours sur les Psaumes", Le Cerf, Coll. Sagesses chrétiennes, Paris, 2007.
(Commentaires des Psaumes par St Augustin : voir ICI et ICI.)




Audience générale de ce mercredi 11 décembre 2013


Le Pape François a consacré la catéchèse de l'audience générale, tenue ce matin Place St Pierre devant 27.000 fidèles, au dernier article du Credo relatif à la vie éternelle et au jugement dernier :

"Lorsque nous pensons au retour du Christ pour le jugement dernier, qui sanctionnera définitivement les bonnes actions et les omissions de nos vies, nous savons être en présence d'un mystère suprême que nous ne pouvons pas même imaginer. Instinctivement, ce mystère nous fait peur, nous angoisse, alors que si on y réfléchit il ne peut que réjouir le coeur du chrétien et susciter un sentiment de consolation et de confiance". Puis il a expliqué que le témoignage des premières communautés chrétiennes est intéressant car elles accompagnaient leurs prières de l'acclamation Maranatha, une sorte de supplique signifiant : Viens Seigneur !". C'était une certitude alimentée par la foi : Oui le Seigneur vient, il est proche. Dans cette formule est condensée la Révélation. Au final de son Apocalypse, Jean montre l'Eglise épouse qui s'adresse à son époux Jésus, qu'elle ne voit pas "alors qu'elle va être enveloppée de sa plénitude de vie et d'amour. Si nous envisageons le jugement dernier dans cette perspective, toute peur, tout doute s'efface pour faire place à une joie profonde. Car c'est alors que nous serons jugés et pourrons être revêtus de la gloire du Christ". La confiance du chrétien vient aussi de la certitude de ne pas être seul et abandonné au moment du jugement. Le Christ sera notre avocat auprès du Père et nous pourrons compter sur la bienveillance de tant de nos prédécesseurs dans la foi...qui continuent de nous aimer d'une façon indicible. Les saints vivent auprès de Dieu et, dans la splendeur de sa gloire, prient pour nous qui sommes encore sur terre". L'Evangile de Jean rappelle que le Christ a été envoyé par le Père non pour condamner le monde mais pour qu'il soit sauvé à travers son sacrifice. "Cela signifie que le jugement est commencé, ici-bas. Le jugement est prononcé à chaque instant de notre vie, à l'épreuve de la manière dont nous percevons la foi dans le salut qu'opère le Christ, ou de notre incrédulité découlant de notre repli en nous-mêmes. Le salut c'est s'ouvrir à Jésus. Tous nous sommes pécheurs et il nous pardonne. Il faut donc s'ouvrir à l'amour du Seigneur qui dépasse toute chose. S'ouvrir signifie se repentir du bien que nous n'avons pas fait... Le Seigneur s'est offert et continue de s'offrir et de nous combler de la grâce et de la miséricorde du Père. D'une certaine manière nous sommes nous-mêmes nos juges. Nous nous condamnons à l'exclusion de la communion avec Dieu et nos frères... Ne cessons donc pas de veiller sur nos pensées et nos actes afin de goûter dès maintenant la splendeur de Dieu que nous contemplerons pleinement dans la vie éternelle".

Après sa catéchèse, le Saint-Père a lancé un appel contre le scandale de la faim dans le monde, rappelant que la Caritas Internationalis lance une campagne mondiale de lutte contre la faim et le gaspillage de nourriture. Elle s'intitule : 'Une seule famille humaine et de la nourriture pour tous les hommes'. Ce scandale, a dit le Pape, "ne doit pas nous paralyser mais nous pousser à agir, individus, familles, communautés, institutions et gouvernements, afin de mettre fin à l'injustice de la faim. L'Evangile nous indique la voie, qui est d'avoir confiance dans la Providence et partager le pain quotidien sans le gaspiller. J'encourage donc la Caritas dans ce vaste projet et vous invite tous à cette vague de solidarité".

Le Saint-Père a également rappelé que c'est demain la fête de Notre-Dame de Guadalupe, la patronne de l'Amérique : Lorsque la Vierge est apparue à saint Juan Diego, a-t-il dit en espagnol, "son visage était celui d'une métisse et ses vêtements couverts de motifs indigènes. Comme Jésus, Marie se fait proche de ses enfants, qu'elle accompagne en Mère sur le chemin de la vie. Ainsi partage-t-elle les joies et attentes, les souffrances et angoisses du peuple de Dieu, appelé à rassembler tous les peuples". Cette apparition mariale fut un signe d'affection de Marie pour les habitants de toutes les Amériques, d'alors et à venir. Sa présence caractérise un continent où "tant de peuples peuvent vivre ensemble dans le respect de la vie à tous ses stades, du sein maternel à la vieillesse, un continent généreux, ouvert aux émigrés, aux pauvres et aux marginaux de toute époque. Tel est le message de la Vierge de Guadalupe, que je fais mien, le message de l'Eglise. Puissent tous les américains tendre les bras comme elle. A nos frères et soeurs d'Amérique je demande aussi de prier pour moi. Puisse la joie évangélique demeurer en vos coeurs".

Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 11.12.13).





Alfonso Ferrabosco II (1572-1628) : Four notes Pavan ("Hear me, O God")
Music: Amsterdam Loeki Stardust Quartet
Connor Burrowes, Soliste



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