« Le disciple de Jésus-Christ peut arriver à la perfection chrétienne par deux voies. La première, c'est la loi du devoir : on va progressivement du travail des vertus à l'amour, qui est le lien de la perfection. Cette voie est longue et pénible : peu arrivent par elle à la perfection, car, après avoir gravi, pendant quelque temps, la montagne de Dieu, ils s'arrêtent, ils se découragent, à la vue de ce qu'il leur reste à gravir, et redescendent ou roulent au fond de l'abîme, en disant : "C'est trop difficile ! c'est impossible !" [...] La seconde voie est plus courte et plus noble : c'est celle de l'amour, mais de l'amour souverain... Oui, pour servir le Roi des rois, il faut plus que de l'intérêt personnel, il faut plus que la simple espérance du ciel. Il faut l'amour royal, qui, sans exclure l'espérance, sert principalement son Maître pour lui-même, pour sa propre gloire, pour son bon plaisir ; qui ne veut, qui ne désire d'autre récompense, en ce monde, que celle d'être agréable, d'avoir plu... [...] Tel doit être le point de départ de tout vrai disciple de Jésus-Christ, en face du devoir, qui coûte à la nature, du sacrifice, qui l'immole, du plaisir, qui l'attire, du monde, qui le persécute. Jésus m'a aimé jusqu'à la mort ; je l'aimerai, au moins, jusqu'à ce sacrifice. Jésus est mort pour moi ; je vivrai, au moins, pour lui. Jésus m'a aimé jusqu'à se donner à moi ; il est juste que je me donne tout à lui. Tout pour l'amour de Jésus : voilà le mot d'ordre du chrétien, le premier pas à la victoire sur le monde et à la perfection des vertus. » P. Pierre-Julien Eymard, Le Très Saint-Sacrement - Etudes sur l'Eucharistie. |
« Tant que la croix n'est pas dans notre peau, comme la charpente qui soutient tout notre corps, nous n'avons pas compris ce qu'est la vie dans le Christ. » Louis-Joseph Lebret (1896-1966), Dimensions de la charité, Ed. ouvrières, 1958. |