NB - Saint Benoît est fêté deux fois dans l'année : le 21 mars, date de sa naissance au Ciel, et le 11 juillet, date anniversaire de la translation de ses reliques du mont Cassin à l'abbaye de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire). |
« Levons-nous donc, enfin, à la voix de l'Écriture qui nous stimule en disant : Voici l'heure pour nous de sortir du sommeil. Les yeux ouverts à la lumière de Dieu et les oreilles attentives, écoutons cet avertissement divin que nous adresse chaque jour la voix qui nous crie : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'allez pas endurcir vos cœurs ; et encore : Que celui qui a des oreilles pour entendre écoute ce que l'Esprit dit aux Églises. Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent. Le Seigneur, se cherchant un ouvrier dans la multitude du peuple, adresse à tous cet appel : Quel est l'homme qui veut la vie, et désire connaître des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu réponds : « C'est moi », Dieu te dit alors : Si tu veux avoir la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et que tes lèvres ne profèrent pas de paroles trompeuses. Détourne-toi du mal et fais le bien ; cherche la paix et poursuis-la. Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux seront sur vous et mes oreilles attentives à vos prières ; et avant même que vous m'invoquiez je dirai : « Me voici ». Quoi de plus doux pour nous, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voici que, dans sa bonté, le Seigneur lui-même nous montre le chemin de la vie. Que la foi et la pratique des bonnes œuvres nous disposent donc, comme une ceinture autour des reins, à marcher en avant par les sentiers que nous trace l’Évangile, afin que nous méritions de voir celui qui nous a appelés dans son Royaume. Si nous voulons habiter dans sa demeure royale, il faut courir par la pratique des bonnes œuvres, faute de quoi, nous ne pourrions y parvenir. Mais interrogeons donc le Seigneur, en lui disant avec le Prophète : Seigneur, qui habitera dans ta demeure ? Qui se reposera sur ta montagne sainte ? Après cette interrogation, mes frères, écoutons le Seigneur qui nous répond, et nous montre la voie qui donne accès à cette demeure, disant : C'est celui qui marche sans tache et accomplit la justice, celui qui dit la vérité du fond de son cœur, qui n'a pas prononcé de paroles trompeuses, qui n'a pas fait de mal à son prochain, ni pris part aux discours injurieux contre lui. C'est celui qui, sollicité par le diable malin, le repousse, lui et ses suggestions, loin des regards de son cœur, le met à néant, saisit les premiers rejetons de la pensée diabolique et les brise contre le Christ. Ce sont ceux qui, craignant le Seigneur, ne s'enorgueillissent pas de leur bonne observance : estimant au contraire que le bien qui se trouve en eux ne procède pas d'eux-mêmes, mais est accompli par le Seigneur, ils le glorifient de ce qu'il opère en eux, et lui disent avec le Prophète : Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton Nom donne la gloire. De même, l'apôtre Paul ne s'est rien attribué du succès de sa prédication, lorsqu’il dit : C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. Et il dit encore : Que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. C’est pourquoi le Seigneur dit dans l'Évangile : Celui qui écoute mes paroles et les accomplit, je le comparerai à un homme sage qui a bâti sa maison sur la roc. Les fleuves ont débordé, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, mais elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. Cela dit, le Seigneur attend de nous que nous répondions chaque jour par nos œuvres à ces saints avertissements. C'est pour l'amendement de nos fautes que les jours de cette vie nous sont prolongés, ainsi que le dit l'Apôtre : Ignores-tu que la patience de Dieu t’invite à la pénitence ? Car notre miséricordieux Seigneur dit aussi : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive. Lors donc, mes frères, que nous avons interrogé le Seigneur sur celui qui habitera dans sa demeure, nous avons appris les conditions requises pour y habiter ; c'est donc à nous de remplir les obligations qui incombent à cet habitant. Il nous faut donc préparer nos cœurs et nos corps à militer sous la sainte obéissance aux commandements. Quant à ce qui semble dépasser nos forces, prions le Seigneur d'ordonner à sa grâce de nous porter secours. D'autre part, désireux d'échapper aux peines de l'enfer, et de parvenir à la vie éternelle, tandis qu'il en est encore temps, que nous sommes en ce corps, et que nous pouvons accomplir cela à la lumière de cette vie, courons et faisons, dès ce moment, ce qui nous sera profitable pour toujours. » Règle de Saint Benoît, Prologue (8-44). La Règle de Saint Benoît peut être consultée (et téléchargée) sur les sites web de nombreuses abbayes bénédictines, telles : Abbaye Notre Dame de Ganagobie Abbaye Saint-Pierre de Solesmes Abbaye du Mont des Cats Abbaye d'En Calcat ... ou encore ICI (latin / français). |
Claris coniubila, Gallia, laudibus, Laeteris Benedicti Patris ossibus, Felix, quae gremio condita proprio Servas membra celebria. Que ta joie éclate, ô Gaule, en hymnes de louanges, Réjouis-toi pour les ossements de Benoît ! Heureuse es-tu, car tu gardes en ton sein Ses membres illustres. Miris Italia fulserat actibus : Gallos irradiat corpore mortuus ; Signis ad tumulum crebrius emicat, lllustrans patriam novam. Ses actions admirables brillaient en Italie, Mort, son corps illumine la Gaule : Son tombeau brille de nombreux miracles Pour honorer sa nouvelle Patrie. Hinc vatum veterum facta resuscitat, Morti quod libuit, mortuus imperat, Extinctum propriis ossibus excitat : 0 quam mira potentia ! Des prophètes anciens, il reproduit les gestes, Mort, il commande en maître à la mort : Ses ossements raniment un cadavre, Admirable puissance ! Iam caelo residens, o Pater optime ! Divinis famulos imbue regulis, Angustum per iter scandere largiens, Dona regna perennia. Père plein de bonté qui résidez au ciel, Pénétrez vos serviteurs des règles divines, Accordez-leur de gravir la voie étroite, Et donnez-leur le royaume éternel. Cunctorum dominans omnipotentia, Tu, qui sede Poli conspicis omnia, Psallentum placide suscipe cantica, Votis voce precantia. Amen. Dieu tout-puissant qui dominez l'univers, Vous qui du ciel contemplez toutes choses, Accueillez avec bonté les cantiques de ceux qui psalmodient, Par leurs voeux et les prières de leur bouche. Amen. (Traduction Abbaye Sainte-Madeleine du Barroux) |