« Quand l'homme reconnaît-il que son cœur atteint la pureté ? Lorsqu'il considère tous les hommes comme bons sans qu'aucun lui apparaisse impur et souillé. Alors en vérité il est pur de cœur (Mt 5,8)... Qu'est-ce que cette pureté ? En peu de mots, c'est la miséricorde du cœur à l'égard de l'univers entier. Et qu'est-ce que la miséricorde du cœur ? C'est la flamme qui l'embrase pour toute la création, pour les hommes, pour les oiseaux, pour les bêtes, pour les démons, pour tout être créé. Quand il songe à eux ou quand il les regarde, l'homme sent ses yeux s'emplir des larmes d'une profonde, d'une intense pitié qui lui étreint le cœur et le rend incapable de tolérer, d'entendre, de voir le moindre tort ou la moindre affliction endurée par une créature. C'est pourquoi la prière accompagnée de larmes s'étend à toute heure aussi bien sur les êtres dépourvus de parole que sur les ennemis de la vérité, ou sur ceux qui lui nuisent, pour qu'ils soient gardés et purifiés. Une compassion immense et sans mesure naît dans le cœur de l’homme, à l'image de Dieu. » Saint Isaac le Syrien (7° siècle), Discours ascétique, § 81 (trad. AELF, 1974 ; cf trad. Touraille) |
Tu t'es penchée sur la misère du monde Vers les plus pauvres des pauvres d'entre tous. Sans hésiter devant les plaies immondes Tu as soigné les corps en fin de course. Petite, frêle, sans force, avec amour Tu as tendu le bras de la bonté Sur l'impotent, sur l'aveugle et le sourd Tes mains bénies sans cesse se posaient. Oui, tu fus mère, reine de la tendresse Auprès de ceux que la vie ignorait Des indigents, des ignorants qui naissent Juste le temps de mourir torturés. Mère de l'Inde, mère du monde entier En ta présence, on se savait aimé. Tu prodiguais plus que de la pitié Tu rassasiais l'âme des affamés. En te voyant, je me sentais coupable De ne rien faire et de ne rien donner, Alors que toi, dans la joie inusable Tu secourais l'enfant abandonné. Nous te devons d'avoir fait resplendir La guérison dérobée à la mort Cette lumière qui brille sans rien dire Cette bonté qui rend le faible fort. |