« Venez avec toute votre foi, approchons ensemble de ce petit enfant. Il revient du baptême, il dort dans le calme de son petit berceau : ne l'éveillez pas, ne dérangez pas les Anges qui veillent sur lui. Nous allons regarder dans cette âme baptisée : la nôtre. Elle ressemble au Temple de Jérusalem. Oh ! que c'est beau ! Que c'est bien bâti ! Je vois là vraiment les trois parties du temple : je vois le parvis extérieur, le Saint, le Saint des Saints. [...] Il porte silencieusement son trésor. - Quel trésor ? Dans les profondeurs de cette petite âme comme au temple de Jérusalem il y a le Saint. Il y a la grâce de Dieu, la grâce sanctifiante, principe d'une vie nouvelle et supérieure, qui n'est connaturelle à aucune créature possible, et dont le seul terme de comparaison est la vie même de Dieu. Cet enfant est vraiment une créature nouvelle. Extérieurement, il a les traits de tous les enfants, même non baptisés, mais aux yeux des anges il n'en est pas ainsi : il a les traits de l'Enfant de Bethléem ; il est l'enfant de Dieu et il porte en lui des trésors et des richesses surnaturelles qui ravissent le regard des anges. Regardez-le encore, voyez comme il dort paisiblement. Son sommeil est si calme qu'il ressemble presque à la mort, mais si cet enfant venait à mourir, il parlerait la langue des élus. Il se présenterait au Paradis comme chez lui et dirait à son ange gardien : "Je voudrais bien voir Dieu mon Père, et la Sainte Vierge Marie, ma Mère, et Jésus, mon frère aîné." Et cela simplement en raison du trésor de vie supérieur qui l'élève à la taille de Dieu. » Dom Paul Delatte, Contempler l'invisible, Abbaye de Solesmes, 1964. |
« Il est juste que nous ne cessions jamais de rendre grâces au Seigneur, et que nous comprenions combien nous sommes insolvables à son égard, combien ce que nous pouvons lui payer est peu de chose en comparaison de nos dettes, puisque nous ne pouvons pas même comprendre ce que nous lui devons. » Saint Pierre d'Alcantara (1496-1562), Méditations (série I ch.II), in "Oeuvres spirituelles", trad. P. Marcel Bouix, Ve Régis Ruffet et Cie, Paris-Lille, 1872. |