« Chaque matin, à l'heure de votre Sacrifice qui est aussi celui de votre Eglise, mon Sacrifice à moi, Seigneur Jésus, chaque matin, je vous regarde sur cette croix, où vous daignez remonter pour m'appliquer le fruit de votre Rédemption, sur cette croix, face à mon regard confiant, sur l'autel où je vous adore, ô Dieu caché.
C'est toujours à la Plaie de votre Côté sacré que je m'arrête, ému, reconnaissant. Votre Blessure, ô doux Jésus, coule, elle coule toujours ; elle coule depuis vingt siècles sur les autels où l'on vous adore.
O Pélican miséricordieux, vous ne cessez de vous déchirer la poitrine, d'ouvrir la porte de la Vie, cette Porte que vous êtes (Jn X,9-10), la seule par laquelle mon âme puisse entrer, si elle veut trouver vos pâturages, ô Berger céleste !
Et le Sang, le Sang précieux, qui purifie le monde du péché, le Sang coule en abondance, afin de donner la Vie en abondance, et toujours plus (d°) !...
[...]
Je me place, Seigneur Jésus, avec Marie, notre médiatrice, avec Jean, votre prêtre, avec Madeleine qui pécha, mais qui aima davantage ; je me place là tout près de votre Blessure qu'on me montre... J'ose me hausser jusqu'à elle ; et avec le respect immense qu'elle m'inspire, avec toute l'humilité dont puisse être capable un pauvre néant, j'ose, puisque vous m'y invitez, j'ose coller mes lèvres à votre Plaie, Seigneur, doux Pélican qui nourrissez les petits affamés... »
Dom Eugène Vandeur, Adoro Te - Elévations (21ème élévation), Monastère Notre-Dame - Société Liturgique, Belgique - Paris, 1939 (2ème édition).
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