« Veuillez vous souvenir, ô Vierge secourable, Qu’il ne fut jamais dit qu’un pécheur misérable Ait en vain réclamé votre divin support, Et qu’on a toujours vu que, dans les grands orages, Vos célestes suffrages Sont le phare assuré qui le conduit au port. Poussé de cet espoir qui console nos âmes, Ô Mère glorieuse entre toutes les femmes, Tout en pleurs à vos pieds je me viens adresser. Ô du Père éternel l’auguste et sacré temple ! Ô Vierge sans exemple ! Écoutez ma prière et daignez l’exaucer. Embrassez cet Enfant dont ma longue malice Avec tant d’insolence irrite la justice Qu’il ne s’adoucira que pour l’amour de vous ; Apaisez-le de sorte en le priant sans cesse, Ô céleste Princesse Que j’éprouve sa grâce au lieu de son courroux. Obligez-le, en faveur de vos privilèges, De rompre mes liens et me tirer des pièges, Où me surprit le monde avec ses faux appâts ; Et pour dernière grâce, ô Mère que j’implore, Ô Vierge que j’honore, À l’heure de ma mort ne m’abandonnez pas. » Tristan L'Hermite (1601-1655), in "Le poète religieux. Anthologie du XIIIe siècle à nos jours", Choix, Préface et Notes par Léon Larmand, Société des Editions, Louis-Michaud, Paris, s.d. [1912]. Recueil disponible en libre téléchargement ici. |
Miséricorde et aumône : c’est le thème de l’Audience générale jubilaire présidée par le Pape François ce samedi 8 avril 2016 place Saint-Pierre. Dans sa catéchèse, il est donc revenu sur « un aspect essentiel de la miséricorde : l’aumône », un geste qui veut dire beaucoup. Venant du grec, le Pape a rappelé que ce mot signifiait « miséricorde » et devait donc, comme tel, « porter avec lui toute la richesse de la miséricorde », qui se mesure aux « mille voies, mille modalités » qu’elle emprunte pour « soulager ceux qui sont dans le besoin ». « Le devoir de l’aumône est aussi vieux que la Bible », explique le Pape. C’est l’un des deux devoirs, avec le sacrifice, que devaient respecter une personne religieuse. Dieu, à de nombreuses reprises dans le Livre saint, « exige une attention particulière aux pauvres », qui sont tour à tour « étrangers », « orphelins », ou « veuves ». Il précise que la « charité requiert, avant tout, une attitude de joie intérieure ». C’est pourquoi la miséricorde « ne peut pas être un poids ou un ennui dont on doit vite se libérer ». Le Pape François rappelle ainsi les paroles de Tobith à son fils Tobie : « Ne détourne ton visage d’aucun pauvre, et le visage de Dieu ne se détournera pas de toi ». Jésus, évidemment a laissé un vaste enseignement sur la question, nous demandant, explique le Pape, « de ne pas faire l’aumône pour être loués ou admirés par les hommes pour notre générosité. Ce n’est pas l’apparence qui compte, mais la capacité de s’arrêter pour regarder en face la personne qui demande de l’aide ». De là une distinction très nette à faire : l’aumône, ce n’est pas « la simple pièce offerte rapidement, sans regarder la personne, et sans s’arrêter à parler pour comprendre de quoi elle a besoin ». De la même manière, « il faut distinguer les vrais des faux mendiants, ces derniers causant du tort aux vrais pauvres », dénonce le Saint-Père. L’aumône, c’est donc, résume le Pape, « un geste d’attention sincère à qui s’approche de nous et qui demande notre aide, fait dans le secret où seul Dieu voit et comprend la valeur de l’acte accompli ». Source : Radio Vatican (XS). Résumé : « Frères et sœurs, l’aumône est un aspect essentiel de la miséricorde ; elle en est, d’ailleurs, un synonyme et devrait en porter toute la richesse. Dans l’Ancien Testament, Dieu exige une attention particulière pour les pauvres, à qui l’on doit donner généreusement, et dans une attitude de joie intérieure. Jésus nous a laissé un enseignement irremplaçable sur l’aumône : elle n’est pas un motif de louange ni d’admiration, mais elle doit être faite dans le secret du cœur, où seul Dieu voit et sait la valeur du geste accompli. L’aumône ne s’identifie pas à la seule pièce de monnaie donnée à la hâte, sans s’arrêter un moment, sans regarder la personne dans le besoin. Elle est un geste d’amour et d’attention sincère à la personne qui a besoin de nous. » « Je salue cordialement les pèlerins de langue française. En cette Année jubilaire, demandons la grâce de porter un regard d’amour plus attentif aux personnes que nous aidons, de nous arrêter davantage auprès d’elles ; et découvrons ainsi qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Que Dieu vous bénisse ! » Source : site internet du Vatican. Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |