« Le lundi 9 Avril, jour où le Carmel célébrait la fête de l'Annonciation, remise à cause du carême, fut choisi pour mon entrée. [...] Le matin du grand jour, après avoir jeté un dernier regard vers les Buissonnets, ce nid gracieux de mon enfance que je ne devais plus revoir, je partis au bras de mon Roi chéri pour gravir la montagne du Carmel... Comme la veille toute la famille se trouva réunie pour entendre la Ste Messe et y communier. Aussitôt que Jésus fut descendu dans le coeur de mes parents chéris, je n'entendis autour de moi que des sanglots, il n'y eut que moi qui ne versai pas de larmes, mais je sentis mon coeur battre avec une telle violence qu'il me sembla impossible d'avancer lorsqu'on vint nous faire signe de venir à la porte conventuelle, j'avançai cependant tout en me demandant si je n'allais pas mourir par la force des battements de mon coeur... Ah ! quel moment que celui-là, il faut y avoir passé pour savoir ce qu'il est... » Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Manuscrit A (69 r°), in "Oeuvres complètes", Cerf-DDB, 1996. |
Consécration à Marie « O Marie, notre bonne Mère, voyez-nous tous à vos pieds, ce sont vos enfants à vous ; ô bonne Mère, ouvrez vos bras, ouvrez votre Coeur et recevez cette grande famille sous votre protection. Oui, Marie, vous êtes notre Mère et nous sommes vos enfants ; c'est pour moi une joie de me rappeler ce titre pour m'encourager, pour m'inspirer l'horreur du mal et l'amour de la vertu. Un enfant de Marie doit être un ange sur la terre ; oui, bonne Mère, nous venons nous donner à vous, nous consacrer à vous pour obtenir votre protection ; nous nous appliquerons tous les jours à vous imiter, à être modestes comme vous, obéissantes comme vous, toujours dévouées à Jésus comme vous l'avez été, toutes dévouées à tout ce qui est de notre devoir. O bonne Mère, recevez cette petite famille sous votre protection : quand vous verrez ces enfants chancelants dans le chemin de la vertu, approchez-vous d'eux ; quand vous les verrez tristes, venez les consoler ; quand ils seront abattus, venez les relever. O tendre Mère, soignez ce petit troupeau, il vous appartient, les loups l'environnent et veulent le dévorer. O bonne Mère, vous protégerez ces enfants qui sont venus à vous pour se consacrer à votre service ; avec votre secours ils parcourront heureusement le chemin de la vie et ils iront vous contempler, chanter vos louanges, dire vos grandeurs, bénir votre amour. O bonne Mère, quelle joie quand nous irons au pied de votre trône, avec les anges et les saints, vous bénir et vous aimer ; mais il nous faut du courage pour atteindre à ce but. Oh ! pour cela, tendre Mère, nous avons recours à vous, nous nous mettons sous votre protection, car nous voulons être à Marie dans le temps, à Marie dans l'éternité. » Abbé Perreyve, d'après M. Hamon, in Abbé J. Guillermin Choix de Discours & Allocutions des plus célèbres orateurs contemporains sur la Très Sainte Vierge, Seconde partie, Paris, Bloud et Gay, s.d. (1892). |
« Si les premiers Chrétiens furent dits n'avoir qu'un coeur et une âme... si Saint Paul ne vivait plus lui-même, mais Jésus-Christ vivait en lui... ô vrai Dieu, combien est-il plus véritable que la sacrée Vierge et son Fils n'avaient qu'une âme, qu'un coeur et qu'une vie, en sorte que cette sacrée Mère, vivant ne vivait pas elle, mais son Fils vivait en elle ! » Saint François de Sales, Traité de l'Amour de Dieu L.VII ch.XIII, in "Oeuvres", Gallimard, 1969. |