« Il y a des âmes qui cherchent Dieu dans le Christ Jésus, qui acceptent l'humanité du Christ, mais qui s'arrêtent là. Cela ne suffit pas ; nous devons accepter l'Incarnation avec toutes les conséquences qu'elle impose ; nous ne devons pas arrêter le don de nous-mêmes à l'humanité propre du Christ, mais l'étendre à son corps mystique. c'est pourquoi, ne l'oubliez jamais, car je touche ici à un point des plus importants de la vie surnaturelle, délaisser le moindre de nos frères, c'est délaisser le Christ lui-même ; soulager l'un d'eux, c'est soulager le Christ en personne. Quand on frappe l'un de vos membres, votre oeil ou votre bras, c'est vous-même que l'on atteint ; de même, atteindre qui que ce soit de notre prochain, c'est atteindre l'un des membres du corps du Christ, c'est toucher Jésus lui-même. Et c'est pourquoi Notre-Seigneur nous a dit que "tout ce que nous faisons de bien ou de mal au plus petit de ses frères, c'est à lui-même que nous le faisons". Notre-Seigneur est la vérité même ; il ne peut rien nous enseigner qui ne soit fondé sur une réalité surnaturelle. Or, en ceci, la réalité surnaturelle que nous fait découvrir la foi, c'est que le Verbe, en s'incarnant, s'est uni mystiquement l'humanité entière ; ne pas accepter et ne pas aimer tous ceux qui appartiennent ou peuvent appartenir au Christ par la grâce, c'est ne pas accepter et ne pas aimer le Christ lui-même. » Bx Columba Marmion, Le Christ vie de l'âme (II, 11), Abbaye de Maredsous, Desclée de Brouwer, Bruges, 1929. |