Au fil des jours ... en 2014





9 janvier : calendrier liturgique



« La nécessité du pardon est une question de cohérence. Cohérence si nous croyons aux exigences de l'amour "jusqu'au bout" ; l'amour jusqu'aux extrémités abyssales auxquelles l'Evangile nous entraîne. Cohérence aussi si nous voulons amorcer une vraie guérison. Pourquoi ? Parce que, sans aucun doute, la racine de toute guérison spirituelle se situe au coeur de la dignité de chaque être.
[...]
Pour passer du pardon impossible au pardon nécessaire, il faut faire l'éloge de la haine. Tout cela paraît curieux ou même incohérent car nous sommes trop habitués à des discours à l'eau de rose, mais les Evangiles (n'en déplaise aux redoutées "dames-caté") n'ont rien d'un traité de tolérance comme la mode syncrético-catholique aimerait pourtant nous le faire avaler. Jésus n'avait certainement pas la barbe coiffée, ni les mains jointes, la tête penchée et le regard illuminé. Ses paroles rapportées dans les quelques pages des Evangiles ne font l'impasse ni sur l'enfer, ni sur les malédictions ou le jugement dernier. Et s'il ne se montre pas foudroyant, exterminant d'un revers de la main tout le mal qui insulte son saint Nom, c'est parce que ce qu'il fait est plus terrible encore : il pardonne. "Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes" (1 Co 1, 25).
Il nous envoie comme des "agneaux au milieu des loups" (Lc 10, 3) avec comme arme l'amour du prochain, et cela n'a rien d'une marguerite au bout du fusil. Il veut que nous pardonnions avec force, non pas comme des mollusques spirituels. Il veut que nous accablions de notre miséricorde ceux qui nous ont fait du tort, que nous les assiégions par amour, que nous les foudroyions par notre délicatesse. Le Bon Dieu veut des soldats de l'Amour, pas des danseuses de la tolérance. C'est l'unique état d'esprit qui permet l'ébauche d'un vrai pardon. »

P. Matthieu Dauchez, Mendiants d'amour - A l'école des enfants de Manille, Artège, Perpignan, 2011.

Statue de la réconciliation, cathédrale de Coventry

Statue de la réconciliation, cathédrale de Coventry
© Ben Sutherland (Source)





Le Père Matthieu Dauchez sur KTO - Un coeur qui écoute - Emission du 24/10/2011

Le Père Matthieu Dauchez est incardiné dans le diocèse de Manille aux Philippines, où il vit au service des plus pauvres, et notamment des enfants des rues. À seulement 36 ans, il est aujourd'hui directeur de la fondation « Tulay ng kabataan », qui signifie en tagalog « un pont pour les enfants ». Par cette fondation, il rencontre les enfants des rues avec les autres membres de l'association pour les convaincre de venir dans des foyers d'insertion. Confrontés aux pires fléaux, ces enfants sont bien souvent dépendants de drogues, livrés à la prostitution et à la violence. Difficile pour ces enfants abandonnés à eux-mêmes de quitter cet univers qui les plombe. Pourtant, le Père Matthieu Dauchez est l'acteur et le témoin de véritables miracles, dans cette ville où les extrêmes se croisent : les pires fléaux se dissipant parfois au profit de grandes joies, de pardons et de réconciliations. Le Père Matthieu Dauchez témoigne de ces grâces reçues dans "Un coeur qui écoute".




TF1 - "Des anges en enfer" - Reportage sur l'action de la Fondation Tulay ng kabataan à Manille

Fondation Tulay ng kabataan

Antenne française : ANAK - Un Pont pour les enfants
8 rue des réservoirs - 78000 Versailles - France



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