« Lorsque le moment fut venu pour la nature humaine de rencontrer la nature divine et de lui être unie si intimement que les deux ne formeraient qu'une seule personne, chacune d'entre elles devait nécessairement être déjà manifestée dans son intégrité. Dieu, pour sa part, s'était révélé de la manière qui convenait à Dieu ; et la Vierge est seule à mettre la nature humaine en lumière... Il semble bien que si Dieu s'est mêlé à la nature humaine non pas dès son origine mais à la fin des temps (Ga 4,4), c'est parce que, avant ce moment, cette nature n'était pas encore pleinement née, tandis que maintenant, en Marie, elle apparaît pour la première fois dans son intégrité... C'est tout cela que nous sommes venus célébrer avec éclat aujourd'hui. Le jour de la naissance de la Vierge est aussi celui de la naissance du monde entier, car ce jour a vu naître le premier être pleinement humain. Maintenant, "la terre" a vraiment "donné son fruit" (Ps 66,7), cette terre qui de tout temps n'avait produit, avec des ronces et des épines, que la corruption du péché (Gn 3,18). Maintenant le ciel sait qu'il n'a pas été bâti en vain, puisque l'humanité, pour laquelle il fut construit, voit le jour... C'est pourquoi la création tout entière fait monter vers la Vierge une louange sans fin, toute langue chante sa gloire d'une voix unanime, tous les hommes et tous les choeurs des anges ne cessent de créer des hymnes à la Mère de Dieu. » Nicolas Cabasilas (v.1320-1363), Homélie pour la Nativité de la Mère de Dieu (16-18), Patrologia Orientalis PO 93 T. 19, Homélies mariales byzantines, M. Jugie (ed.), Brepols, 1926. |
Dans le sillage de la veillée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Proche et Moyen-Orient et dans le monde entier, qui s'est déroulée hier Place St Pierre, le Pape François a de nouveau évoqué la paix à l'Angélus dominical, à la lumière de l'Evangile du jour dans lequel Jésus insiste sur la condition pour être ses disciples : Ne rien mettre avant lui, porter sa propre croix et le suivre. Il a expliqué que beaucoup s'approchait de Jésus surtout après l'accomplissement de signes prodigieux qui l'accréditaient comme Messie, comme Roi d'Israël. Mais Jésus, qui savait qu'à Jérusalem l'attendait la croix, ne cherche pas à créer d'illusions et répète que la voie à suivre passe par le sacrifice de soi-même et le pardon des péchés. "Suivre Jésus ne signifie pas participer à un cortège triomphal ! Cela signifie partager son amour miséricordieux, entrer dans sa grande œuvre de miséricorde pour chaque homme et pour tous les hommes... Le pardon universel et la miséricorde passent par la croix, et Jésus ne veut pas accomplir seul cette œuvre. Il veut nous impliquer nous aussi dans la mission que le Père lui a confiée... Le disciple de Jésus renonce à tous ses biens parce qu'il a trouvé en lui le bien le plus grand, en qui tout autre bien reçoit sa pleine valeur et tout son sens : les liens familiaux, les autres relations, le travail, les biens culturels et économiques, etc." Pour clarifier cette exigence, Jésus se sert de la parabole d'un roi qui part à la guerre et qui, avant de partir, doit examiner s'il peut faire front à son adversaire avec dix mille hommes contre vingt mille et, si ce n'est pas le cas, lui envoie des messagers pour demander la paix. "Ici, Jésus ne cherche pas à parler de la guerre, c'est seulement une parabole. Mais en ce moment où nous prions fortement pour la paix, cette parole du Seigneur nous touche profondément et nous dit en substance qu'il y a une guerre plus profonde que nous devons tous mener ! C'est la décision forte et courageuse de renoncer au mal et à ses séductions et de choisir le bien, prêts à payer de notre personne. Voilà comment suivre le Christ, voilà comment prendre sa propre croix ! Cette guerre profonde contre le mal ! A quoi sert-il de faire la guerre, tant de guerres, si tu n'es pas capable de faire cette guerre profonde contre le mal ? Cela ne sert à rien !... Cette guerre contre le mal revient à dire non à la haine fratricide et aux illusions dont elle se sert, dire non à la violence sous toutes ses formes, dire non à la prolifération des armes et à leur commerce illégal. Il y en a tellement !... Et il reste toujours un doute : cette guerre-là, cette autre guerre, parce que la guerre est partout, est-elle vraiment une guerre pour des problèmes ou une guerre commerciale pour vendre ces armes dans le commerce illégal ? Voilà quels sont les ennemis à combattre, unis et avec cohérence, en ne suivant pas d'autres intérêts que ceux de la paix et du bien commun."Le Saint-Père a aussi évoqué la fête de la Nativité de Marie, célébrée ce jour, et qui est très importante surtout pour les Eglises orientales. "Tous, maintenant, nous pouvons envoyer un beau salut à tous les frères, sœurs, évêques, moines, moniales des Eglises orientales, orthodoxes et catholiques... Jésus est le soleil, Marie est l'aurore qui annonce sa venue. Hier soir, nous avons veillé, confiant à son intercession notre prière pour la paix dans le monde, en particulier en Syrie. Nous l'invoquons maintenant comme Reine de la Paix." "Je voudrais remercier tous ceux qui, de différentes manières, ont adhéré à la veillée de prière et de jeûne d’hier soir. Je remercie les nombreuses personnes qui ont uni l’offrande de leurs souffrances. Je remercie les autorités civiles, ainsi que les membres des autres communautés chrétiennes ou des autres religions, et les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont vécu, en cette circonstance, des moments de prière, de jeûne, de réflexion", a dit le Pape après l'Angélus. "Mais l’engagement continue. Avançons avec la prière et avec des œuvres de paix ! Je vous invite à continuer à prier pour que cesse tout de suite la violence et la dévastation en Syrie et que l’on travaille avec un engagement renouvelé pour une solution juste au conflit fratricide. Prions aussi pour les autres pays du Proche et Moyen-Orient, particulièrement pour le Liban, afin qu’il trouve la stabilité désirée et continue à être un modèle du vivre-ensemble ; pour l’Irak, afin que la violence sectaire cède le pas à la réconciliation ; et pour le processus de paix entre Israéliens et palestiniens, afin qu’il progresse avec résolution et courage. Prions pour l’Egypte, afin que tous les égyptiens, musulmans et chrétiens, s’engagent à construire ensemble la société pour le bien de la population tout entière... La recherche de la paix est longue et demande patience et persévérance. Avançons donc avec la prière !" Le Pape a aussi rappelé qu'hier à Rovigo (Italie) a été proclamée bienheureuse Maria Bolognese, fidèle laïque de cette région, née en 1924 et morte en 1980 : "Elle a consacré toute sa vie au service des autres, surtout des pauvres et des malades, en supportant de grandes souffrances et en union profonde avec la passion du Christ. Rendons grâce à Dieu pour ce témoin de l'Evangile !" Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 9.9.13). |
Felix es, sacra Virgo María, et omni laude digníssima : quia ex te ortus est sol iustítiæ, Christus, Deus noster. Allelúia. Vous êtes heureuse, sainte Vierge Marie, et tout à fait digne de louange, car de vous est sorti le soleil de justice, le Christ notre Dieu. Alléluia. |