Evangile du jour : Luc 12, 32-48 « Seigneur, cette parabole s'adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? » « Le problème n'est pas d'être classé parmi les bons ou les mauvais, parmi les justes ou parmi les pécheurs. Le problème est seulement de savoir si nous redoutons Jésus dans la peur, ou si nous l'attendons dans la joie. Tous plus ou moins pécheurs, si nous redoutons l'heure où Jésus viendra, nous ne le connaissons pas encore vraiment, nous n'avons encore jamais été débordés par sa miséricorde. Tous plus ou moins pécheurs, si, au contraire, nous osons, malgré tout, attendre d'un grand désir l'heure de sa venue, ce n'est pas témérité de notre part, c'est simplement parce qu'un jour nous avons été accueillis dans son pardon, sans garantie, sans conditions, au-delà de tout ce que nous méritions, au-delà de tout ce que nous aurions pu espérer ou demander. Comme il a accueilli tous les pécheurs et toutes les pécheresses de l'Evangile, tous les publicains et toutes les courtisanes qui nous précèderont dans le Royaume ; nous tous, à l'exception d'un seul, lui peut-être plus impardonnable que les autres, le bon larron, qui s'était oublié jusqu'à cette dernière heure où il ne lui fut plus demandé qu'une seule chose : s'oublier plus profondément encore pour se livrer aveuglément au seul amour de Jésus : "Seigneur ! Souviens-toi de moi quand tu viendras avec ton Royaume." Et de tout dernier qu'il était, il devint le tout premier. "Dès aujourd'hui, lui répondit Jésus, avant tous les autres, tu seras avec moi dans le paradis." [...] Que nous soyons malades ou en bonne santé, Jésus est toujours là. C'est dans un même climat que nous devrions vivre, tout absorbés par cette proximité de Jésus dont un voile si tenu nous sépare. La prière dans la foi et la communion nous rapprochent: elles nous rassasient déjà mais en creusant à nouveau notre faim et notre attente. Elles nous inondent de joie et nous apaisent un instant avant de nous relancer sur le chemin de la rencontre définitive avec Jésus. Heureux ceux qui veillent ainsi. » André Louf (1929-2010), Seul l'amour suffirait - Commentaires d'Evangile pour l'année C, DDB, 1982. |
« Lorsque je veux reposer mon coeur, fatigué des ténèbres qui l'entourent, par le souvenir d'une vie future et éternelle, mon tourment redouble. Il me semble que les ténèbres, empruntant la voix des impies, me disent en se moquant de moi : "Tu rêves la lumière, une patrie embaumée, tu rêves la possession éternelle du Créateur de ces merveilles, tu crois sortir un jour des brouillards où tu languis ; avance !... avance !... réjouis-toi de la mort qui te donnera, non ce que tu espères, mais une nuit plus profonde encore, la nuit du néant !... Ah ! que Dieu me pardonne ! Il sait bien que, tout en n'ayant pas la jouissance de la foi, je m'efforce d'en faire les oeuvres. J'ai prononcé lus d'actes de foi depuis un an que pendant toute ma vie. A chaque nouvelle occasion de combat... je tourne le dos à mon adversaire sans jamais le regarder en face ; puis je cours vers mon Jésus, je lui dis être prête à verser tout mon sang pour confesser qu'il y a un ciel, je lui dis être heureuse de ne pouvoir contempler sur la terre avec les yeux de l'âme ce beau ciel qui m'attend, afin qu'Il daigne l'ouvrir pour l'éternité aux pauvres incrédules. » Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Histoire d'une âme, chap.9. |
« C'est si rare un être qui s'abandonne que Dieu doit s'en émerveiller comme d'un perce-neige en août, d'un edelweiss dans la plaine. La perfection de l'homme, c'est l'abandon. Sentir se dénouer dans sa main tes raideurs, fondre tes craintes, s'adoucir l'impatience, c'est vérifier son emprise séductrice. Un paradis nouveau s'est entrouvert sur toi qui entre en abandon comme on entre en amour. Tu ne peux davantage glorifier Dieu qu'en t'abandonnant. Ferais-tu des merveilles, cela serait moindre à ses yeux que la nue douceur de ton âme qui se livre. Quand Dieu rencontre un être parfaitement abandonné, Il en fait une source pour le monde. Viennent y boire les hommes de toutes les générations. Le monde a soif, deviens source. Quelle étrange chose que l'homme, si assoiffé de tendresse résiste à celle de son Dieu... » Soeur Marie-Pascale (Communauté de la Miséricorde de Jésus, Gouarec), Le Blé en feu 2, Editions Pedernac, 1978. |
Méditation du soir... Magnificat, Plasmodie des vépres grégoriennes du Dimanche, chanté par le choeur des moines de l'Abbaye de Solesmes, Direction: Dom J.J. Cajard A écouter, à mon avis,les yeux fermés, la mise en image n'étant pas à la hauteur de la splendeur du chant grégorien... |