« La grâce ne fait rien en nous sans nous ; elle ne force pas notre volonté ; mais elle exige notre coopération et notre fidélité, en sorte que si nous ne pouvons faire aucun acte bon de nous-mêmes, nous devons sans cesse mendier la grâce et exploiter la grâce, pour pratiquer le bien requis au salut ; par justice aussi bien que par obéissance et par amour, nous devons rendre à Dieu la gloire de tout... Et voilà comment les plus saints sont les plus humbles : parce qu'ils sont le plus dans la vérité ; ils voient le plus les choses dans la lumière divine, qui leur découvre ce qui est, et ils comprennent que tout bien vient de Dieu, et que ce qui n'est pas fait pour Lui n'est que vanité. Ce sentiment de notre faiblesse et de notre impuissance sans Dieu, loin de nous porter au découragement, doit au contraire nous provoquer à la confiance, pensant que nous allons pouvoir fournir à l'Amour Miséricordieux le moyen de se glorifier en nous faisant du bien, en nous donnant tout ce qui nous manque, et en faisant éclater sa puissance, sa force dans l'infirmité, à l'imitation de saint Paul qui se réjouissait de sa faiblesse pour que la force de Dieu éclate en lui. Plus l'âme de foi et qui aime sent son insuffisance et voit d'obstacles et de difficultés, plus est grande sa joie intime, car elle comprend qu'on verra mieux l'action divine. Elle se dit alors : Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu. Jésus nous a dit du reste dans son saint Evangile et Il nous dit encore : "Tout ce que vous demanderez dans la prière vous sera accordé" - "Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils" (Jn XIV, 13). C'est donc la "Gloire du Père dans le Fils" de nous exaucer, et par conséquent nous procurons sa Gloire quand nous Lui demandons ce qu'Il veut n'accorder qu'à la prière. » La vie du chrétien tome 2, Coll. "Pour les amis du Coeur de Jésus", Oeuvre de Propagande du Sacré-Coeur, Lyon, 1924. |
« Il n'y a pas d'instants où je sois moins consolée que dans mes actions de grâces. Et c'est bien naturel, puisque je ne désire pas recevoir la visite de Notre-Seigneur pour ma satisfaction, mais uniquement pour son plaisir à Lui. » Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face (1873-1897). |