« Si Jésus est le Père des âmes, Marie en est la Mère ; car, en nous donnant Jésus, elle nous a donné la vie. Marie est notre Mère, non seulement par adoption, mais surtout à titre de génération spirituelle. Elle est devenue notre Mère lorsqu'elle a conçu le Fils de Dieu. Et c'est sur le Calvaire que le prix de notre rédemption a été payé à la justice divine ; c'est du haut de sa croix que Jésus-Christ nous a mérité la grâce de l'adoption et de la gloire ; c'est donc là proprement que Marie, dans le sein de laquelle nous étions conçus spirituellement depuis l'Incarnation, nous a enfantés à la vie de la foi. Jésus, par ces paroles : « Femme, voilà votre Fils », a révélé au monde une vérité qui importe grandement au salut : il a réservé cette manifestation pour le moment suprême de sa vie. Et Marie, au pied de la croix, se montrait si bien notre Mère en sacrifiant pour notre salut son Fils premier-né ! Nous sommes donc les enfants de Marie. Nous lui appartenons comme le fils à sa mère. C'est dans elle et par elle que Jésus-Christ, en nous communiquant sa vie, nous a rendus participants de sa nature ; de sorte que nous sommes nés spirituellement de Marie, par suite de son ineffable union avec Jésus-Christ, Père de nos âmes. Bénissons la bonté divine qui nous a donné Marie pour mère, pour nourrice spirituelle et pour médiatrice. C'est bien avec raison que saint Bernard l'appelle l'échelle des pécheurs et la raison de leur espérance. Elle a été donnée au monde, dit-il encore, afin que, par elle, les dons célestes fussent sans cesse transmis de Dieu aux hommes ; et Jésus a voulu mettre entre les mains de sa Mère le prix de ses mérites afin que nous recevions d'elle tout ce que nous pouvons avoir de bien. En méditant de si grandes choses, goûtons notre bonheur, et admirons avec reconnaissance la profondeur des trésors de la sagesse et de la miséricorde divines. » Bx Guillaume-Joseph Chaminade (1761-1850), cité in "L'Immaculée Vierge Mère de Dieu", Maison de la Bonne Presse, Paris, 1933. |