N.B. : Le Centre Dominicain du Rosaire édite un feuillet mensuel de méditation sur le Rosaire : Direction du Rosaire - 132 rue Vauban - 69006 Lyon - France Tél. : 04.72.83.78.60 - Fax : 04.72.83.78.69 |
« La spiritualité chrétienne a pour caractéristique fondamentale l'engagement du disciple à "se conformer" toujours plus pleinement à son Maître (cf. Rm 8, 29; Ph 3, 10.21). Par l'effusion de l'Esprit reçu au Baptême, le croyant est greffé, comme un sarment, sur la vigne qu'est le Christ (cf. Jn 15, 5), il est constitué membre de son Corps mystique (cf. 1 Co 12, 12; Rm 12, 5). Mais à cette unité initiale doit correspondre un cheminement de ressemblance croissante avec lui qui oriente toujours plus le comportement du disciple dans le sens de la "logique" du Christ : "Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus" (Ph 2, 5). Selon les paroles de l'Apôtre, il faut "se revêtir du Seigneur Jésus Christ" (cf. Rm 13, 14; Ga 3, 27). Dans le parcours spirituel du Rosaire, fondé sur la contemplation incessante – en compagnie de Marie – du visage du Christ, on est appelé à poursuivre un tel idéal exigeant de se conformer à Lui grâce à une fréquentation que nous pourrions dire "amicale". Elle nous fait entrer de manière naturelle dans la vie du Christ et pour ainsi dire "respirer" ses sentiments. Le bienheureux Bartolo Longo dit à ce propos : "De même que deux amis qui se retrouvent souvent ensemble finissent par se ressembler même dans la manière de vivre, de même, nous aussi, en parlant familièrement avec Jésus et avec la Vierge, par la méditation des Mystères du Rosaire, et en formant ensemble une même vie par la Communion, nous pouvons devenir, autant que notre bassesse le permet, semblables à eux et apprendre par leurs exemples sublimes à vivre de manière humble, pauvre, cachée, patiente et parfaite" (18). Grâce à ce processus de configuration au Christ, par le Rosaire, nous nous confions tout particulièrement à l'action maternelle de la Vierge Sainte. Tout en faisant partie de l'Eglise comme membre qui "tient la place la plus élevée et en même temps la plus proche de nous" (19), elle, qui est la mère du Christ, est en même temps la "Mère de l'Eglise". Et comme telle, elle "engendre" continuellement des fils pour le Corps mystique de son Fils. Elle le fait par son intercession, en implorant pour eux l'effusion inépuisable de l'Esprit. Elle est l'icône parfaite de la maternité de l'Eglise. Mystiquement, le Rosaire nous transporte auprès de Marie, dans la maison de Nazareth, où elle est occupée à accompagner la croissance humaine du Christ. Par ce biais, elle peut nous éduquer et nous modeler avec la même sollicitude, jusqu'à ce que le Christ soit "formé" pleinement en nous (cf. Ga 4, 19). Cette action de Marie, totalement enracinée dans celle du Christ et dans une radicale subordination à elle, "n'empêche en aucune manière l'union immédiate des croyants avec le Christ, au contraire elle la favorise" (20). Tel est le lumineux principe exprimé parle Concile Vatican II, dont j'ai si fortement fait l'expérience dans ma vie, au point d'en faire le noyau de ma devise épiscopale "Totus tuus" (21). Comme on le sait, il s'agit d'une devise inspirée par la doctrine de saint Louis Marie Grignion de Montfort, qui expliquait ainsi le rôle de Marie pour chacun de nous dans le processus de configuration au Christ : "Toute notre perfection consistant à être conformes, unis et consacrés à Jésus Christ, la plus parfaite de toutes les dévotions est sans difficulté celle qui nous conforme, unit et consacre le plus parfaitement à Jésus Christ. Or, Marie étant de toutes les créatures la plus conforme à Jésus Christ, il s'ensuit que, de toutes les dévotions, celle qui consacre et conforme le plus une âme à Notre-Seigneur est la dévotion à la Très Sainte Vierge, sa sainte Mère, et que plus une âme sera consacrée à Marie, plus elle le sera à Jésus Christ" (22). Jamais comme dans le Rosaire, le chemin du Christ et celui de Marie n'apparaissent aussi étroitement unis. Marie ne vit que dans le Christ et en fonction du Christ ! » 18. Les quinze samedis du Saint Rosaire, 27. 19. Conc. œcum. Vat. II, Const. dogmatique sur l'Eglise Lumen gentium, n.53. 20. Ibid., n.60. 21. Cf. Premier radio-message Urbi et Orbi (17 octobre 1978) : AAS 70 (1978), p.927 : La Documentation catholique 75 (1978), p.905. 22. Traité de la vraie dévotion à Marie, n.120, Paris (1966), pp.562-563. St Jean-Paul II, Lettre Apostolique Rosarium Virginis Mariae (15), 16 Octobre 2002. |
Ce matin, à l'Audience générale tenue Place St-Pierre le Saint-Père est retourné sur la thématique du Synode des évêques, pour évoquer les liens entre Église et famille. Après avoir demandé aux fidèles de prier pour le bon déroulement de l'Assemblée, pour que les Pères synodaux sachent interpréter les attentes de la famille et exprimer la sollicitude de l’Église à son égard, le Pape a déclaré que les hommes et les femmes d'aujourd'hui ont besoin d'un robuste esprit de famille.
"Si les rapports professionnels, économiques, juridiques et sociaux semblent rationnels et organisés, ils sont parfois aussi arides et anonymes, voire insupportables... Ainsi de plus en plus de personnes sont-elles abandonnées à la solitude". Au contraire "la famille propose à la société une perspective beaucoup plus humaine. Elle ouvre les yeux des enfants sur la vie..., elle introduit à la nécessité de la loyauté, de l'honnêteté, de la confiance, de la coopération et du respect dans les rapports humains". La famille encourage à envisager un monde vivable "même dans des conditions difficiles... Tous nous sommes conscients du caractère indispensable de l'attention de la famille envers les plus petits et les plus vulnérables de ses membres, des personnes blessées par la vie... Sachant tout cela, on constate qu'on ne reconnaît pas à la famille la place et la reconnaissance auxquelles elle aurait droit dans l'organisation politique et économique de la société contemporaine... Non seulement la famille ne jouit pas d'une reconnaissance adéquate, mais elle ne créé plus de formation humaine. Malgré toute sa science et sa technologie, la société n'est plus en mesure de mettre ces connaissances au service de la coexistence civile... Dans cette situation, les extrémités abrutissent les rapports familiaux... L’Église voit aujourd'hui sur ce point précis le sens historique de sa mission auprès de la famille : Lui rendre un véritable esprit de famille, à commencer par une révision minutieuse de son mode de vie. On pourrait dire que l 'esprit de famille est la charte constitutionnelle de l’Église, le christianisme devant être tel... Ainsi l’Église doit-elle être la famille de Dieu". Puis évoquant Jésus appelant Pierre à sa suite pour en faire un pêcheur d'hommes, le Saint-Père a dit que l’Église famille avait besoin d'un nouveau type de filets. "Nous pourrions dire que les familles sont aujourd'hui l'un des plus grands filets de la mission de Pierre et de l’Église. Non un filet qui emprisonne, mais qui libère les hommes de la solitude et de l'indifférence, dans lesquelles de nombreux êtres humains se noient. Les familles savent ce qu'est la dignité et la fierté de se sentir enfants de Dieu, et non des esclaves ou des étrangers. C'est à partir de là, de la famille que Jésus repasse auprès des humains pour les persuader que Dieu ne les a pas oubliés. C'est de là que Pierre puisait la force pour son ministère. Ainsi, dans l'obéissance à la parole du Maître, l’Église va pêcher en haute-mer, convaincue d'une pêche qui sera miraculeuse... Que l'enthousiasme des Pères synodaux, animés par l'Esprit-Saint, donne à l’Église le courage de laisser de côté ses vieux filets pour se mettre à pêcher en comptant sur la Parole de l'Eternel ! Prions intensément pour elle. D'ailleurs, le Christ ne nous a-t-il pas dit que même les mauvais parents ne refusent pas le pain à ses enfants affamés. A plus fort titre, si imparfaits qu'ils soient, Dieu ne se refuse pas à communiquer l'Esprit à ceux qui le demandent avec une insistance passionnée". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 7.10.15). Résumé en français « Chers frères et sœurs, depuis quelques jours, le synode des Évêques a commencé ses travaux sur « La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde d’aujourd’hui ». Un regard attentif sur la vie quotidienne des hommes et des femmes montre le besoin d’un véritable esprit familial. Et pourtant, dans l’organisation politique et économique de la société, on ne donne pas à la famille le poids, la reconnaissance et le soutien qui lui sont dus. Pour l’Église, « l’esprit de famille » est quelque chose de constitutif. Elle est et doit être la famille de Dieu. Quand Jésus a appelé Pierre il lui a dit qu’il le ferait « pêcheur d’hommes ». On pourrait dire qu’aujourd’hui les familles sont l’un des filets les plus importants pour la mission de Pierre et de l’Église. Non pas un filet qui rend prisonniers, mais qui libère des eaux mauvaises de l’abandon et de l’indifférence. Les familles savent bien ce qu’est la dignité de se sentir enfants et non esclaves. Puisse l’enthousiasme des Pères synodaux, animés par l’Esprit-Saint, attiser l’élan d’une Église qui abandonne les vieux filets et se remette à pêcher en se confiant à la parole de son Seigneur ! Prions intensément pour cela. » « Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française venant de France et de Suisse. Je salue chaleureusement toutes les familles, particulièrement les familles de réfugiés venant d’Irak, présentes à cette audience. Je vous invite à accompagner de votre prière et de votre attention les travaux du Synode ! Que Dieu vous bénisse ! » Source : site internet du Vatican. Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |