« Comme le Fils de Dieu est la source de toute sorte de grâces, après qu'il en eut rempli sa sainte mère, il lui inspira de les aller répandre dans la maison de Zacharie, de visiter sa cousine Elisabeth, et de sanctifier son précurseur le petit Jean-Baptiste dans le sein de sa mère. Ô Sauveur adorable, que votre charité est infinie et bienfaisante, puisque dès que vous êtes conçu dans le temps, votre plus pressante occupation est de sanctifier les âmes ; venez, s'il vous plaît, sanctifier la mienne ; visitez-la, et remplissez-la de vos bénédictions. Sainte Vierge, Mère de grâces et de miséricorde, honorez de vos visites spirituelles cette pauvre misérable créature, secourez-la dans ses besoins, et portez avec vous Jésus-Christ mon aimable Sauveur. Obtenez-moi une sainte charité pour mon prochain, et faites, par votre intercession, que je retranche les visites inutiles et dangereuses, pour n'en faire que de charitables et nécessaires. » La dévotion au Saint Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu..., Nouvelle édition, Avignon, Offray Aîné, s.d. (v.1730). |
« Béni sois-Tu, Père, pour ce regard qu'un jour tu as jeté sur ta servante Marie. Tu l'as choisie entre toutes les femmes, plus que les femmes, pour qu'elle soit la mère de ton unique, celui en qui tu mets ta complaisance. Et maintenant, elle te dit son allégresse d'être saisie par ton regard qui l'a rendue féconde et l'a emplie d'une paix ineffable. Elle n'avais rien à t'offrir, ta servante Marie, que son coeur et son corps, mais elle t'a tout remis. Et toi, ô Père, tu l'as cueillie, comme une fleur s'incline, avec sa grâce et son parfum, avec sa forme fragile, avec ses douces couleurs. Tu l'as rendue enceinte par la puissance de ton Esprit, et maintenant sa joie éclate pour ta si pure condescendance. A notre tour, accorde-nous d'entrer dans cette action de grâce, dans cet oubli de soi, dans ce chant si parfait qu'il résume tout dessein sur nous, ô Père. Concède-nous un coeur qui sache rester pauvre et libre, vide de soi et de ses tristes orgueils. Alors, comme Marie, nous serons disponibles pour que ton règne vienne. » Paul Aymard, moine de la Pierre-Qui-Vire, Le Rosaire pas à pas avec Marie, Visitation, Droguet-Ardant, 1980. |
Récite ton chapelet, dit Dieu, Cette prière-là, je te le dis est un rayon de l'Evangile : on ne me le changera pas. Ce que j'aime dans le chapelet, dit Dieu, c'est qu'il est simple et qu'il est humble. Comme fut mon Fils. Comme fut sa Mère. Va, mon fils, dis ton chapelet de ton mieux. Il ne t'empêchera jamais de suivre la sainte liturgie que j'ai donné à mon Eglise, qui est le plus belle des prières, la plus grande, quand elle est faite d'un coeur simple, et qu'elle ne veut que ma louange, c'est à dire l'Eucharistie. Récite ton chapelet : tu trouveras à tes côtés toute la compagnie rassemblée en l'Evangile : la pauvre veuve qui n'a pas fait d'études, le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme, la pécheresse effrayée qu'on voudrait accabler, tous les éclopés que leur foi a sauvés, et les bons vieux bergers, comme ceux de Bethléem, qui découvrent mon Fils et sa Mère... Récite ton chapelet, dit Dieu, et ne crains surtout pas les ritournelles, car je vous connais bien, vous avez souvent la tête creuse, et la pensée qui tourne à vide. Mais si vous voulez que je vous accorde de moudre le bon grain de l'Esprit, vous devez vous prendre en patience vous-même, comme je le fais, il faut que votre prière du chapelet, tourne, tourne et retourne, comme font entre vos doigts les grains du chapelet. Et quand je le voudrai, je vous l'assure, vous recevrez la bonne nourriture, qui affermit le coeur et rassure l'âme. Allons, allons dit Dieu, récitez votre chapelet et gardez l'esprit en paix. Cette prière-la, je te le dis, est un rayon de l'Evangile, à travers les mystères joyeux, les mystères douloureux, les mystères glorieux, les mystères lumineux, Cette prière-la, est un rayon de l'Evangile, on ne me la changera jamais, dit Dieu. Charles Péguy (1873-1914) |
« Ce silence de la Vierge n'est pas un silence d'impuissance, c'est un silence de lumière et de ravissement, c'est un silence plus éloquent, dans les louanges de Jésus, que l'éloquence même. Aussi est-ce une merveille de voir qu'en cet état de silence et d'enfance de Jésus, tout le monde parle et Marie ne parle point, le silence de Jésus ayant plus de puissance de la tenir en un sacré silence, que les paroles des anges et des saints n'ont de force à la mettre en propos et la faire parler de choses si dignes de louanges, que le ciel et la terre unanimement célèbrent et adorent. Les anges en parlent et en eux-mêmes et aux pasteurs ; et Marie est en silence. Les rois arrivent, parlent et font parler toute la ville, tout l'état et tout le sacré synode de Judée ; et Marie est en retraite et en silence. Tout l'Etat est ému, et chacun s'étonne et parle du nouveau Roi recherché par les rois ; et Marie est en son repos et en son sacré silence. Syméon parle au Temple, et tous ceux qui attendent le salut d'Israël ; et Marie offre, donne, reçoit et rapporte son Fils en silence. Tant le silence de Jésus a de puissance et d'impression secrète sur l'esprit et le coeur de la Vierge, et la tient puissamment et divinement occupée et ravie en silence. Car aussi, durant tout le temps de son enfance, nous n'avons que ces paroles qui nous soient rapportées de la conduite de la Vierge, et de la piété à l'égard de son Fils, et des choses qui sont dites de lui, et accomplies en lui : "Marie retenait tous ces événements et les méditait en son coeur." (Lc 2,19). Voilà l'état et l'occupation de la Vierge, voilà son exercice et sa vie au regard de Jésus durant sa sainte enfance. » Pierre de Bérulle, Oeuvres de piété n°48, in Oeuvres complètes vol.3, Le Cerf, Paris, 1995. |
« L'humilité et la prière s'approfondiront dans la mesure où l'oreille, l'esprit, et la langue auront vécu dans le silence avec Dieu, car c'est dans le silence du cœur que Dieu parle. » Bse Teresa de Calcutta (1910-1997), Jésus, celui qu'on invoque, Nouvelle Cité 1988. |