« Que ferez-vous, Seigneur, pour vaincre la dureté de nos coeurs ?... Je ne vois qu'une seule ressource dans un si grand mal ; il faut, ô mon Dieu ! il faut que vous nous donniez un autre coeur, un coeur tendre, un coeur sensible, un coeur qui ne soit ni de marbre, ni de bronze ; il nous faut donner un coeur tout semblable au vôtre, il nous faut donner votre Coeur même. Venez, aimable Coeur de Jésus, venez vous placer au milieu de ma poitrine, et allumez-y un amour qui réponde, s'il est possible, aux obligations que j'ai d'aimer Dieu. Aimez Jésus en moi, autant que vous m'avez aimé en lui, faites que je ne vive qu'en lui, et que je ne vive que pour lui, afin que, éternellement, je puisse vivre avec lui dans le ciel. Amen. » St Claude la Colombière, Acte de demande d'union parfaite avec le Coeur de Jésus, in "Notice sur le Serviteur de Dieu le R. Père Claude de La Colombière de la Compagnie de Jésus" par le P. Pierre-Xavier Pouplard, Lyon, Librairie Ecclésiastique et Classique de Briday, 1875. |
Stabat Mater dolorósa Iuxta Crucem lacrimósa, Dum pendébat Fílius. Cuius ánimam geméntem, Contristátam et doléntem Pertransívit gládius. O quam tristis et afflícta Fuit illa benedícta Mater Unigéniti ! Quæ mærébat et dolébat, Pia Mater, dum vidébat Nati poenas íncliti. Quis est homo, qui non fleret, Matrem Christi si vidéret In tanto supplício ? Quis non posset contristári, Christi Matrem contemplári Doléntem cum Fílio ? Pro peccátis suæ gentis Vidit Iesum in torméntis Et flagéllis súbditum. Vidit suum dulcem Natum Moriéndo desolátum, Dum emísit spíritum. Eia, Mater, fons amóris, Me sentíre vim dolóris Fac, ut tecum lúgeam. Fac, ut árdeat cor meum In amándo Christum Deum, Ut sibi compláceam. Sancta Mater, istud agas, Crucifixi fige plagas Cordi meo válida. Tui Nati vulneráti, Tam dignáti pro me pati, Poenas mecum dívide. Fac me tecum pie flere, Crucifíxo condolére, Donec ego víxero. Iuxta Crucem tecum stare Et me tibi sociáre In planctu desídero. Virgo vírginum præclára. Mihi iam non sis amára : Fac me tecum plángere. Fac, ut portem Christi mortem, Passiónis fac consórtem Et plagas recólere. Fac me plagis vulnerári, Fac me Cruce inebriári Et cruóre Fílii. Flammis ne urar succénsus, Per te, Virgo, sim defénsus In die iudícii. Christe, cum sit hinc exíre. Da per Matrem me veníre Ad palmam victóriæ. Quando corpus moriétur, Fac, ut ánimæ donétur Paradísi glória. Amen. |
Debout, la Mère des douleurs, Près de la croix était en larmes, Quand son Fils pendait au bois. Alors, son âme gémissante, Toute triste et toute dolente, Un glaive le transperça. Qu’elle était triste, anéantie, La femme entre toutes bénie, La Mère du Fils de Dieu ! Dans le chagrin qui la poignait, Cette tendre Mère pleurait Son Fils mourant sous ses yeux. Quel homme sans verser de pleurs Verrait la Mère du Seigneur Endurer si grand supplice ? Qui pourrait dans l’indifférence Contempler en cette souffrance La Mère auprès de son Fils ? Pour toutes les fautes humaines, Elle vit Jésus dans la peine Et sous les fouets meurtri. Elle vit l’Enfant bien-aimé Mourir tout seul, abandonné, Et soudain rendre l’esprit. Ô Mère, source de tendresse, Fais-moi sentir grande tristesse Pour que je pleure avec toi. Fais que mon âme soit de feu Dans l’amour du Seigneur mon Dieu : Que je lui plaise avec toi. Mère sainte, daigne imprimer Les plaies de Jésus crucifié En mon cœur très fortement. Pour moi, ton Fils voulut mourir, Aussi donne-moi de souffrir Une part de ses tourments. Donne-moi de pleurer en toute vérité, Comme toi près du crucifié, Tant que je vivrai ! Je désire auprès de la croix Me tenir, debout avec toi, Dans ta plainte et ta souffrance. Vierge des vierges, toute pure, Ne sois pas envers moi trop dure, Fais que je pleure avec toi. Du Christ fais-moi porter la mort, Revivre le douloureux sort Et les plaies, au fond de moi. Fais que ses propres plaies me blessent, Que la croix me donne l’ivresse Du sang versé par ton Fils. Je crains les flammes éternelles ; O Vierge, assure ma tutelle A l’heure de la justice. Ô Christ, à l’heure de partir, Puisse ta Mère me conduire À la palme des vainqueurs. À l’heure où mon corps va mourir, À mon âme, fais obtenir La gloire du paradis. Amen. |