« Mes frères, si Dieu nous aime, croyez qu'il ne permet pas que nous dormions à notre aise dans ce lieu d'exil. Il nous trouve dans nos vains divertissements, il interrompt le cours de nos imaginaires félicités, de peur que nous ne nous laissions entraîner aux fleuves de Babylone, c'est-à-dire au courant des plaisirs qui passent. Croyez donc très certainement, ô enfants de la nouvelle alliance, que lorsque Dieu vous envoie des afflictions, c'est qu'il veut briser les liens qui vous tenaient attachés au monde, et vous rappeler à votre patrie. Ce soldat est trop lâche qui veut toujours être à l'ombre, et c'est être trop délicat que de vouloir vivre à son aise et en ce monde et en l'autre. Il est écrit : « Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez un jour (1). » Ne t'étonne donc pas, chrétien, si Jésus-Christ te donne part à ses souffrances, afin de t'en donner à sa gloire, et s'il te fait sentir les piqûres de tant d'épines qui percent sa tête. Est-ce être maltraité, que d'être traité comme Jésus-Christ ? Est-ce être maltraité que d'être inquiété où le plus grand malheur c'est d'être en repos ? Par conséquent, chrétiens, montons avec Jésus-Christ en Jérusalem : prenons part à ses opprobres et à ses souffrances, buvons avec lui le calice de sa passion. La matière ne manquera pas à la patience. La nature a assez d'infirmités, le monde assez d'injustices, ses affaires assez d'épines, ses faveurs assez d'inconstances, ses rebuts assez d'amertumes, ses engagements les plus agréables assez de captivités ; il y a assez de bizarreries dans le jugement des hommes, et assez d'inégalités, de contrariétés dans leurs humeurs. Ainsi, de quelque côté et par quelque main que la croix de Jésus-Christ nous soit présentée, embrassons-la avec joie, et portons-la du moins avec patience. « Regardez, dit le saint Apôtre, Jésus-Christ qui nous a donné et qui couronne notre foi. Songez que la joie lui étant offerte, il a préféré la croix, il a choisi la confusion ; et maintenant il est assis glorieux à la droite de son Père (2a) ». Voici une perte de biens, une insulte, une contrariété, une maladie : « Pensez donc sérieusement à celui qui a souffert une si horrible persécution par la malice des pécheurs, afin que votre courage ne défaille pas, et que votre espérance demeure ferme » : Ut ne fatigemini animis vestris deficientes (2b). » 1. Luc., VI, 25. — 2a. Hebr., XII, 2. — 2b. Hebr., XII, 3. Bossuet, Premier Sermon pour le dimanche de la Quinquagésime (Second point), in "Œuvres" Tome XII, Versailles, 1816. |
Devant la foule rassemblée place Saint-Pierre pour la traditionnelle prière de l’Angelus, le Pape François est revenu sur l’appel des premiers disciples de Jésus tiré de l'Évangile selon Saint Luc. Ce dimanche 7 février, il a rappelé l’essence de la mission de Jésus et de l’Église. « Partir à la recherche, « pêcher » les hommes et femmes, non pour faire du prosélytisme, mais pour restituer à tous l’entière dignité et liberté ». Voilà la logique qui guide la mission de Jésus et de l’Église, a souligné le Pape François. Et le cœur du christianisme, a ajouté le Saint-Père, est de propager l’amour régénérant et gratuit de Dieu, avec une attitude de bienvenue et de miséricorde envers tous. Car « chacun peut rencontrer la tendresse de Dieu et connaitre la plénitude de la vie. Ici, déclare le Pape, je pense aux confesseurs. Ils sont les premiers à devoir donner la miséricorde du Père suivant l’exemple de Jésus », comme l’ont fait aussi les deux saints Padre Pio et Padre Leopold. Le Pape François cite l'Évangile de Saint Luc et l’appel des premiers disciples dont Simon. Simon qui dit ces mots à Dieu : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur ». « N’aie crainte » lui répond Jésus en retour. Car, rappelle le Pape, « la condition du pécheur exige que le Seigneur ne s’éloigne pas de lui », tout comme le médecin qui ne s’éloigne pas d’un malade. À la fin du commentaire de l’Évangile, le Saint-Père pose ces questions : « avons-nous vraiment confiance en la parole du Seigneur ? Ou nous laissons nous décourager par nos échecs ? ». En cette année de la Miséricorde, nous sommes appelés à rassurer ceux qui se sentent pécheurs et indignes devant le Seigneur, et à leur dire ces paroles de Jésus : N’aie crainte. « La miséricorde du Père est plus grande que tes péchés, elle est plus grande » souligne le Saint Père. Un appel pour la Syrie Le Pape a ensuite alerté une nouvelle fois sur la situation en Syrie. Il a lancé un appel à la Communauté internationale pour qu’elle n’épargne aucun effort pour réunir les parties autour de la table des négociations. « Seule une solution politique du conflit sera capable de garantir la paix » a-t-il ajouté. Il est ensuite revenu sur les éléments de la semaine à venir. D’abord, ce dimanche, la Journée pour la vie sur le thème « la miséricorde fait fleurir la vie ». Il s’est uni aux évêques italiens dans l’espoir d’un engagement en faveur de la vie humaine de la part des institutions éducatives et sociales, de la conception à la mort naturelle. Il a ensuite rappelé que ce lundi 8 février a lieu la Journée de prière et de réflexion contre la traite des personnes. Elle offre à tous « l’opportunité d’aider les nouveaux esclaves d’aujourd’hui à rompre les chaînes de leurs souffrances pour se réapproprier leur liberté et leur dignité. » Source : Radio Vatican (SB). Texte intégral traduit en français sur Zenit.org. Texte intégral original en italien sur le site internet du Vatican. |