Au fil des jours ... en 2010





06 octobre : Saint Bruno, Prêtre, fondateur de l'Ordre des Chartreux

La vie de Saint Bruno rédigée par l'Abbé Jaud se trouve ici
Une autre version et quelques prières peuvent être également consultées ici



« Quand aurons-nous ce coeur qui aime, joyeusement, simplement, totalement ? Quand serons-nous si unis à Dieu, si pénétrés par son Esprit, par l'Esprit de l'Amour, que nous serons un Esprit, un coeur avec lui, que nous serons, nous aussi, Amour ? L'amour ne peut venir que de l'Amour ; vouloir un coeur pur qui aime, c'est vouloir Dieu, c'est avoir soif du Dieu vivant.

"Comme languit une biche
après les eaux vives,
ainsi languit mon âme
vers toi, mon Dieu.
Mon âme a soif de Dieu,
du Dieu vivant ;
quand irai-je et verrai-je
la face de Dieu ?"

(Ps 41, 2-3)

La béatitude des coeurs purs, qui "verront Dieu", est la réponse divine à ce cri.

"Dieu, c'est toi mon Dieu que je cherche,
mon âme a soif de toi,
après toi languit ma chair,
terre sèche altérée, sans eau."

(Ps 62, 2)

Le réalisme du désir de chair de l'homme rencontrera le réalisme du sang et de la chair du Christ donnés à nous.
Cette prière des pauvres, des humbles, résonne à travers toute la Bible, surtout dans les psaumes. Son pouvoir sur Dieu est tel que lorsqu'elle reçoit son expression parfaite dans le coeur de la Sainte Vierge, Dieu répond par ce don qui surpasse tous les dons, le don du Christ, en qui "habite toute la plénitude de la divinité, corporellement" (Col 2, 9). La pureté de Marie, qui a attiré Dieu, c'est la pureté de son humilité, de sa pauvreté, de sa soif de Dieu. Alors éclate la joie du pauvre :

"Mon âme exalte le Seigneur
et mon esprit s'est rempli d'allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur,
parce qu'il a porté son regard sur son humble servante.
[...]
Il a élevé les humbles ;
les affamés, il les a comblés de biens."

(Lc 1, 46-48a, 52b-53a)

Oui : "Désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse" (Lc 1, 48b). Déjà, c'est la béatitude des pauvres. »

Le chemin du vrai bonheur par un Chartreux, Presses de la Renaissance, 2003.




« Il ne faut pas passer sa vie comme un rêveur. Au contraire, il faut se mettre, autant que possible, tout entier en ce qu'on fait, à chaque instant. C'est le secret d'une vie pleine, intense, riche, car chaque chose, chaque événement, chaque personne nous offrent une richesse inouïe si nous voulons seulement faire attention. Il n'y a rien de petit, de banal, c'est nous qui banalisons tout en n'effleurant que la peau avec le bout de nos doigts. Il faut s'exercer à faire tout ce qu'on fait avec attention, application, le faire bien. D'ailleurs, pour un regard de foi, tout ce que l'on fait pour l'amour de Dieu, en lui, est important. Il faut prendre conscience que chaque personne rencontrée est porteuse d'un monde intérieur merveilleux et que cela pourrait être une porte pour y entrer et y communier. Et pour le regard de foi, mon frère, ma soeur, c'est le Christ. Ce n'est pas la peine d'y faire attention ? Mais quand Seigneur, t'avons-nous vu ? (Voir Mt 25)

Quand vous marchez, marchez. Quand vous priez, priez. Quand vous regardez, regardez. Quand vous mangez, mangez.
Le secret de la vie est de la vivre, tout simplement. Le moment présent est infiniment riche. L'attention est la clef pour le vivre dans sa profondeur. Cette profondeur ne se situe pas dans quelque domaine ésotérique, mais au coeur du quotidien, précisément comme quotidien. »

Le chemin du vrai bonheur par un Chartreux, Presses de la Renaissance, 2003.







« Notre Père qui es aux cieux
Que Ton Nom soit sanctifié

Garde-nous de galvauder ton Nom trois fois Saint !
Toi, l'Au-delà de tout,
garde-nous de te confondre avec nos mots,
nos idées, nos solutions, nos inventions.

Que Ton règne vienne,
Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Ton règne est déjà venu, il viendra, il vient !
Il vient partout où des hommes
collaborent avec Toi à l'oeuvre que Tu leur confies
pour qu'elle devienne l'ébauche de la Jérusalem céleste !

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.

Donne-nous de désirer et de partager aujourd'hui
la nourriture qui vient de Toi !
Donne-nous d'attendre l'aube de chaque jour
comme une promesse du pain de la vie,
la vie corporelle et la vie éternelle !

Pardonne-nous comme nous pardonnons.

Toi le Père prodigue qui ne te lasses pas
d'attendre le retour de tes enfants perdus,
pardonne-nous comme nous pardonnons,
apprends-nous d'abord à pardonner comme Tu nous pardonnes !

Ne nous laisse pas succomber à la tentation ;
mais délivre-nous du Mal.

Préserve-nous, par dessus tout,
de la tentation de refuser ton pardon !
Préserve-nous de l'assurance du pharisien satisfait,
donne-nous celle du publicain pardonné !
Préserve-nous de la suffisance des puissants,
donne-nous l'espérance des pauvres !
Arrache-nous à l'emprise du Prince des Ténèbres :
il est le père du mensonge, à l'oeuvre
partout où nous nous trompons les uns les autres.
Il est l'ennemi de la vie, à l'oeuvre
partout où nous nous détruisons,
parce que nous aimons le pouvoir, l'argent et la mort.
Délivre-nous ! »

Cardinal Albert Decourtray (1923-1994).




Méditation du soir...

« Nous sommes une joie qui trop souvent ne se connaît pas. Que le bavardage de notre tristesse se taise - la tristesse ne cesse de se dire - pour que le silence laisse aller la joie. »
Vivre dans l'intimité du Christ, Tome 1, par un Chartreux, Presses de la Renaissance, 2005.




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