« Il se transfigura devant eux (1). L'humanité sacrée de Jésus étant inséparablement unie à la divinité, et son corps à une âme toujours bienheureuse, la splendeur de sa gloire devait éclater sans cesse, les effets de sa divinité cachée devaient se manifester, la gloire de son âme devait rejaillir sur son corps, et il paraissait convenable à l'état et à la grandeur de Jésus qu'il naquît et vécût impassible, immortel, glorieux, et que la divinité fît paraître sa majesté dans ce corps auquel elle s'était unie ; mais Jésus, qui voulait nous enseigner l'humilité, qui voulait se rendre en tout, excepté le péché (2), semblable à ceux qu'il adoptait pour frères ; qui voulait, par la plus incompréhensible charité, être passible, afin d'endurer pour nous, a voulu suspendre et arrêter les effets surnaturels de sa divinité : "La joie lui ayant été proposée", dit son Apôtre, il a choisi la croix (3) ; la jouissance de sa gloire divine lui étant offerte, il l'a volontairement renfermée et voilée sous l'obscurité de sa chair, qu'il a voulu, par un miracle d'humilité et d'amour, rendre passible, faible et mortelle, afin de nous mériter, par un autre miracle, que notre chair infirme et pécheresse devint capable de participer à sa gloire et d'être revêtue de son Immortalité. O Jésus, qui, pour l'amour de nous, faites une sainte violence à la nature, à la grâce, à la gloire ! quels efforts ne devons-nous pas nous faire à nous-mêmes, à nos passions, à nos inclinations vicieuses pour vous les assujettir ? Ne devons-nous pas honorer vos privations, en nous détachant et nous privant pour vous des vains plaisirs et des joies passagères de ce monde ? 1. Mt 17, 2. - 2. Heb 2, 17. - 3. Heb 12, 2. Il se transfigura devant eux (1). Jésus, qui a caché sa gloire pour s'accommoder à notre faiblesse, pour nous donner l'exemple d'une vie humble et retirée, et surtout pour se rendre victime pour nous, nous découvre en ce jour quelques rayons de cette gloire. Son but est de nous encourager, de nous fortifier et de nous animer au combat par un avant-goût des récompenses qu'il nous propose. Jésus a été trois heures en croix sur le Calvaire, et a vécu trente-trois ans dans les humiliations et les souffrances sur la terre ; mais il n'a montré sa gloire sur le Thabor que quelques moments, il n'a fait paraître qu'un éclair de sa splendeur, et cette splendeur il l'a aussitôt dérobée aux regards des hommes, en la couvrant de nouveau sous les nuages de sa vie laborieuse et mortelle ; il a voulu par là nous apprendre que cette gloire, qu'il nous promet, n'est que pour ceux qui se seront humiliés et cachés avec lui ; que cette récompense ne sera donnée qu'à ceux qui auront travaillé fidèlement ; que ce n'est pas ici le lieu de notre repos et de notre béatitude ; c'est pour cela que le texte sacré, qui rapporte ces paroles de saint Pierre : Seigneur, nous sommes bien ici ; faisons-y trois tentes, ajoute qu'il ne savait ce qu'il disait (2). O Jésus ! rendez-moi donc à présent conforme à vous en vos humiliations et en vos abaissements, afin que je puisse un jour participer à votre éternelle splendeur. » 1. Mt 17, 2. - 2. Mc 9, 4. Méditations sur les Mystères de la Foi et sur les Epîtres et Evangiles par un Solitaire de Sept-Fonds, Nouvelle édition revue et corrigée par M.L. Berthon, Tome deuxième (XXVe Méditation, Pour la fête de la Transfiguration de Notre-Seigneur), H. Houdin, Paris - Poitiers, 1902. |
Quicúmque Christum quæritis, Oculos in altum tóllite : Illic licébit vísere Signum perénnis glóriæ. Illústre quiddam cérnimus, Quod nésciat finem pati, Sublíme, celsum, intérminum, Antíquius cælo et chao. Hic ille Rex est Géntium Populíque Rex iudáici, Promíssus Abrahæ patri Eiúsque in ævum sémini. Hunc, et prophétis téstibus Iisdémque signatóribus, Testátor et Pater iubet Audíre nos et crédere. Iesu, tibi sit glória, Qui te revélas párvulis, Cum Patre, et almo Spíritu, In sempitérna sæcula. Amen. |
Vous tous qui cherchez le Christ, portez en haut vos regards : là, vous pourrez contempler l’image de la gloire éternelle. Nous voyons quelque chose de radieux, qui ne saurait souffrir de fin, sublime, incomparable, infini, antérieur au ciel et au chaos. C’est Lui, le Roi des Nations, le Roi du peuple juif, promis au père Abraham et à sa postérité, pour toujours. Les Prophètes l’ont annoncé et en même temps dépeint, son Père lui rend aussi témoignage, et nous ordonne d’écouter et de croire. O Jésus, à vous soit la gloire, qui vous révélez aux petits, avec le Père et l’Esprit vivifiant, dans les siècles éternels. Amen. |