« Quand je me laisse distraire de vous, ô mon Dieu, il me semble que je quitte la région de la lumière pour entrer dans celle des ténèbres. Tout ce qui n'est pas vous blesse tellement les yeux ! Pour qui vous a une fois seulement un peu entrevu dans votre inaccessible lumière, tout est si difforme et si laid. Même les créatures qui vous reflètent le mieux sont alors presque douloureuses à voir. Elles ne sont pas vous, ô mon Dieu ! Et c'est vous que l'âme veut contempler toujours mieux, toujours plus fixement, toujours plus profondément. Le mot de saint Augustin revient sans cesse sur les lèvres : "O Beauté toujours ancienne, toujours nouvelle, trop tard je vous ai connue, trop tard je vous ai aimée !" Oui, mon Dieu, vous êtes toute Bonté, toute Beauté, toute Grâce. Vous avez fait de bien belles créatures et pourtant leur beauté ne peut pas compter auprès de la vôtre. Tout ce qu'il y a de beau et de bon vient de vous uniquement. Ce que vous donnez, vous ne le perdez pas, vous le possédez à l'infini. Oh ! faites-moi comprendre, à moi qui veut être heureux, que tout bonheur, toute joie est en vous. Si je savais aller à vous, m'enivrer de votre Beauté, me nourrir de votre Bonté, me réjouir de votre Joie, goûter sans fin comme sans mesure votre Bonheur ! Tout cela est possible, tout cela est vrai, tout cela est nécessaire : "Tu aimeras...", par suite, tu seras bon de ma Bonté, beau de ma Beauté, ivre de mon Bonheur. Oh ! mon Dieu, maintenant, maintenant et toujours. » Robert de Langeac [Abbé Augustin Delage p.s.s. (1877-1947)], La vie cachée en Dieu, La Vigne du Carmel, Editions du Seuil, Paris, 1947. |
« Soyez loué, ô Seigneur, mon Dieu, par votre incompréhensible Puissance, par votre infinie Sagesse, par votre ineffable Bonté ; que votre Clémence sans bornes, votre inépuisable Miséricorde, votre éternelle Vertu et votre Divinité élèvent vers Vous un concert de louanges et qu'à leurs voix viennent s'unir celle de votre Toute-Puissance, de votre Bonté et de cette Charité par qui Vous nous avez créés, ô Seigneur mon Dieu, qui êtes la vie de mon âme. » Saint Augustin, Soliloques, ch.10. |