« Prêtre enraciné en Dieu et dans le même temps passionné par l'homme, il vécut une spiritualité exigeante fondée sur la "folie de la croix". Il adopta l'apôtre Paul comme maître, modèle de vie et guide dans la réalisation d'un apostolat de charité en faveur du clergé et de tout le peuple chrétien. A une époque de relâchement général, saint Antonio Maria Zaccaria raviva la foi en promouvant une intense vie de renouveau intérieur, centré sur le Crucifié et le culte de l'Eucharistie, coeur de la vie de l'Eglise. Que son exemple constitue pour vous un encouragement à poursuivre sa mission, valable aujourd'hui comme alors, car elle vise à annoncer et à témoigner du Christ, mort et ressuscité pour notre salut. Très chers frères, en indiquant à ses fils spirituels l'idéal de vie religieuse et apostolique, saint Antonio Maria Zaccaria a mis en évidence la charité qui, elle seule, possède une véritable valeur (cf. Sermons IV), en ajoutant que pour atteindre la plus haute vertu théologale, il faut avancer dans la perfection, selon trois voies spirituelles prioritaires : l'observance des Commandements, l'étude de la vérité de l'Evangile, l'annonce de la Bonne Nouvelle (Constitutions, VI). Sur la base solide de ces points de référence concrets, s'est développée la spiritualité missionnaire de votre Famille religieuse. "Plantes et colonne du renouveau de la ferveur chrétienne" (Lettre, VII), vos Confrères qui constituèrent, en l'église Saint-Barnabé à Milan, le premier cénacle de vie ascétique et apostolique inspirée par le prêtre Antonio Maria Zaccaria, choisirent comme père et guide l'Apôtre des nations, en s'efforçant de mettre en pratique sa doctrine et son exemple. Ils prirent en outre l'engagement de réformer les coutumes, en se consacrant avec un soin particulier à l'éducation de la jeunesse dans les écoles et les aumôneries. Dans cette même lignée exigeante et évangéliquement féconde, les Clercs réguliers de Saint-Paul se sentent, aujourd'hui également, envoyés à témoigner de l'Evangile de la charité à leurs contemporains. L'amour pour Jésus, le "Crucifié vivant", et le désir d'embrasser dans la charité chaque homme, sans distinction, les poussent à rechercher avec une liberté prophétique et un sage discernement, des voies nouvelles pour être des présences vivantes dans l'Eglise, en communion avec le Pape et en collaboration avec les Evêques. En regardant les vastes horizons de la nouvelle évangélisation, l'urgence de proclamer et de témoigner le message évangélique à tous, sans distinction, devient toujours plus vivante. C'est pourquoi votre domaine d'apostolat est vaste comme le monde, et doit, comme le disait votre saint Fondateur, s'étendre jusqu'où le Christ a "placé la limite" (Lettre, VI). En effet, combien de personnes attendent encore de connaître Jésus et son Evangile! Combien de situations d'injustice, de malaise moral et matériel sont présentes dans de nombreuses régions de la terre! Mais pour accomplir une mission si urgente, il est indispensable que chacun de vous, chers Frères, rencontre chaque jour le Christ dans la prière incessante et fervente. Ce n'est qu'ainsi que vous serez en mesure d'indiquer aux autres le chemin pour Le rencontrer. Forts de ce dialogue intérieur avec le Seigneur, vous pourrez collaborer avec Lui à sauvegarder les âmes, en allant au-devant des besoins des personnes dans l'esprit de l'apôtre Paul, sans craindre les obstacles et les difficultés. » Bx Jean-Paul II, extraits de l'Audience aux membres du Chapitre général des Clercs réguliers de Saint-Paul (Barnabites), le 8 juillet 2000. |
« Nous sommes fous à cause du Christ ; saint Paul, notre guide et notre protecteur, disait cela de lui-même, des autres Apôtres et de tous ceux qui professent la vie chrétienne et apostolique. Mais, frères très chers, cela ne doit pas nous étonner ou nous effrayer, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître, l’esclave n’est pas plus grand que son seigneur. Ceux qui s'opposent à nous se font tort à eux-mêmes, mais ils nous procurent des mérites, car ils embellissent notre couronne de gloire éternelle, tandis qu'ils attirent sur eux la colère divine ; nous devons donc les plaindre et les aimer plutôt que les détester et les haïr. Nous devons même prier pour eux et ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais vaincre le mal par le bien et amasser sur leurs têtes des charbons ardents, comme nous y exhorte l'Apôtre, c'est-à-dire leur prodiguer des témoignages d'affection. C'est ainsi qu'en voyant notre patience et notre douceur, ils reviendront à une meilleure conduite et seront gagnés par le feu de l'amour envers Dieu. Malgré notre indignité, Dieu nous a choisis en nous tirant du monde, selon sa miséricorde, pour que nous le servions en progressant de vertu en vertu, pour que nous méritions beaucoup de fruit par la persévérance, en trouvant notre gloire non seulement dans l'espérance de la gloire des fils de Dieu, mais encore dans nos épreuves. "Voyez bien quelle est votre vocation", frères très chers. Si nous voulons la considérer attentivement, nous verrons facilement ce qu'elle exige. Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et des autres soldats du Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. "Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi." Nous qui avons choisi ce grand Apôtre comme notre guide et notre père, et qui faisons profession de le suivre, essayons d'exprimer par notre conduite son enseignement et sa vie. Il ne faut pas que, sous un tel chef, nous soyons des soldats lâches ou fuyards, ni que nous soyons les fils dégénérés d’un si noble père. » Saint Antoine-Marie Zaccaria (1502-1539), Sermon à ses confrères. (Source). |