« [...] Le second dépouillement, la seconde mort à soi-même, est la mortification de la vanité, du désir de paraître, d'être préféré, distingué, privilégié. C'est une mort lente. Il faut longtemps frapper sur le buisson d'épines pour découvrir sous les ronces les maîtresses tiges, et s'écorcher, se piquer les doigts pour y arriver, les couper. Veiller aux vêtements, à l'attitude, à la douceur envers les autres et soi-même ; aux emplois, soit par rapport à l'emploi lui-même, soit par rapport à la façon de le remplir. Accepter les échecs, demi-échecs, les réprimandes, les reproches (même excessifs ou injustifiés), les absences de compliments attendus, les oublis d'égards venant des parents, enfants, collègues, obligés, etc. Se reprendre, se perfectionner ; se plier à l'expérience. Veiller aux relations... ne pas trop choisir dans une vie de communauté ; ne rejeter personne ; ne pas s'imposer, reprendre à tout propos ; savoir se taire quelquefois (même quand on pourrait rectifier) ; accepter d'ignorer et d'apprendre ; ne pas chercher à donner l'impression qu'on domine les questions, être égal, se plier aux gens... Accepter, aimer, prôner les succès des autres, leur part, reconnaître leur collaboration, les consulter, etc. Ne pas prétendre à l'exclusivité, à la préférence, au "priori consensui". Discite a me quia mitis sum et humilis corde et invenietis requiem animabus vestris. (1) » (1) "Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos pour vos âmes." (Mt XI,29) P. Léonce de Grandmaison S.J., Ecrits spirituels II. Retraites (Retraite de 1916, 2ème jour), Beauchesne, Paris, 1934. |