UN MOIS AVEC MARIE QUATRIÈME JOUR « Si vous ne devenez semblables à ces enfants… » Comment ne pas reconnaître dans les préférences du Cœur Immaculé de Marie, les préférences de son divin Fils ? Lorsque Jésus parcourait la Judée et la Galilée, Il aimait les enfants et les bénissait. « Laissez-les venir à moi », disait-Il, ne permettant point que l'on écartât leur troupe bruyante et parfois indiscrète. La Vierge témoigne, à son tour, une prédilection marquée pour « ces petits ». Lorsqu'Elle daigne se montrer à la terre, elle choisit même parmi les plus rustiques - parce que mieux préservés des souffles ternissants - ses confidents et messagers. Nommons Mélanie et Maximin de La Salette, Bernadette à Lourdes, les enfants de Pontmain, Estelle Faguette à Pellevoisin, et les chers Voyants de Fatima : Lucie, François, Jacinta. C'est de leur parfaite simplicité et de leur innocence qu'émane la douce attirance exercée par ces jeunes êtres sur le Cœur de l'Immaculée. Sans calculs, sans détours, l'enfant digne encore de ce nom, se montre tel qu'il est ; il va droit à ce qui l'attire. Biaiser n'est pas son fait. Du qu'en dira-t-on, il n'a cure. Il ne soupçonne nullement, d'ailleurs, les malveillances, jalousies, méchancetés humaines. Il ne les connaîtra que trop en grandissant ! Récemment sanctifié par le Baptême, dans sa première beauté, son âme est une fleur, un blanc lys tourné vers le Ciel. Et Marie trouve en elle comme un reflet de sa virginale splendeur. Les charmes de sa petitesse toute simple, toute pure sont conquérants en leur inconscience même. Mais les qualités de l'enfance sont-elles infailliblement destinées à disparaître avec les années, étouffées par l'expérience quotidienne de la vie ? « Si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des Cieux » (1), disait le divin Maître à ses disciples, à la foule, à tous. Il est donc nécessaire que ces qualités soient voulues et cultivées, conservées ou recouvrées par « les grands ». Elles prennent alors le nom de vertus, et Notre-Dame en apprécie la valeur, car elles ne poussent des racines profondes que par l'effort, la lutte contre l'orgueil et les passions aux productions multiples. La Vierge aima saint Jean, l’Apôtre-Vierge ; elle chérissait également Madeleine, purifiée par les larmes du repentir et de l’amour. L’âme demeurée pure ou redevenue telle est d'une beauté surnaturelle. Dieu en personne rayonne en elle, « Il y éclate comme du centre d'un cristal ». Et le regard lumineux de cette âme, simplifiée par la grâce, peut se fixer sur sa « Maman du Ciel », dans une pieuse application à lui plaire, à l'imiter. Quels suaves rapports s'établissent dès lors, entre Marie et son humble fils de la terre ! Oh ! devenons petits enfants par la simplicité, la pureté ! Que notre devise soit : « Droit au but ! - Plutôt la mort que la souillure ! » « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur parce qu'ils verront Dieu » (2). PRIÈRE Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d'enfant, pur et transparent comme une source. Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à se donner, tendre à la compassion ; un cœur fidèle et généreux qui n'oublie aucun bien et ne tienne rancune d'aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeux de s'effacer dans un autre cœur devant votre divin Fils, un cœur grand et indomptable qu'aucune ingratitude ne ferme, qu'aucune indifférence ne lasse ; un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu'au Ciel. (Père de Grandmaison, S. J.) Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous. (300 j.) (1) St Matthieu XVIII, 3. (2) St Matthieu V, 8. Œuvre de Propagande du Sacré-Cœur, Lyon, 1945. Nihil obstat : Montepessulano, 12.03.1945 – A. Bonjean, c.d. Imprimatur : Montepessulano, 13.03.1945 – Jean Rouquette, v.g. |
« Aimons tous, de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre force et de toute notre puissance, de toute notre intelligence et de toutes nos facultés (1), de tous nos efforts, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs et nos volontés, le Seigneur Dieu qui nous a donné et qui nous donne à tous tout notre corps, toute notre âme et toute notre vie, qui nous a créés et rachetés et qui nous sauvera par sa seule miséricorde, qui nous a donné et nous donne tous les biens, à nous misérables et malheureux, corrompus et infects, ingrats et méchants. Que nos désirs et notre volonté, nos goûts et nos joies n'aient donc d'autre objet que notre Créateur, Rédempteur et Sauveur, seul vrai Dieu, qui est le bien dans sa plénitude, tout le bien, le bien entier, le vrai et souverain bien, qui seul est bon (2), miséricordieux et doux, aimable et plein de suavité, qui seul est saint, juste, vrai et droit, qui seul est bienveillant, immaculé et pur, de qui, par qui et en qui sont tout pardon, et toute grâce, et toute gloire de tous les pénitents et de tous les justes, de tous les bienheureux qui se réjouissent ensemble dans les cieux. Ainsi donc que rien ne nous arrête, que rien ne nous sépare, que rien ne s'interpose entre nous. Partout, en tout lieu, en toute heure et en tout temps, croyons tous, chaque jour et continuellement, vraiment et humblement, possédons dans notre coeur et aimons, honorons, adorons, servons, louons et bénissons, glorifions et exaltons au-dessus de tout, magnifions et remercions le très haut et souverain Dieu éternel, Trinité et Unité, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, Sauveur de ceux qui croient en lui, qui espèrent en lui et qui l'aiment, lui qui n'a ni commencement ni fin, qui est immuable, invisible, inénarrable, ineffable, incompréhensible, insondable, béni, digne de louanges, glorieux, exalté au-dessus de tout, sublime, élevé, suave, aimable, délectable, et toujours, et entièrement, et par-dessus toutes choses désirable dans les siècles des siècles. » (1) : Deutéronome VI,5 ; Marc XII,30-33 ; Luc x,27. (2) : Luc XVIII,19. St François d'Assise, Première Règle des Frères Mineurs (XXIII : Prière, louange et action de grâces), in "Oeuvres de Saint François d'Assise", Traduction, Introduction et Notes par Alexandre Masseron, Albin Michel, Paris, 1959. |
Le Saint-Père est arrivé à 7h30 à Assise pour sa troisième visite pastorale italienne, notamment accompagné par les huit Cardinaux de son nouveau conseil. A l'Institut séraphique, qui recueille des enfants malades et handicapés, il a été salué par l'Evêque d'Assise, le Président du Sénat italien et celui de la Région Ombrie. Commentant spontanément les paroles de la Directrice, il a dit : "Nous voici ici au milieu des plaies de Jésus, des plaies qui doivent être reconnues. Lorsque le Seigneur cheminait en compagnie des deux disciples démoralisés, il finit par leur montrer ses plaies, et ainsi ils le reconnurent... Ici Jésus est caché parmi ces enfants...et ils ont besoin d'écoute, d'une écoute de plusieurs jours par des gens qui se déclarent chrétiens. Le chrétien adore Jésus et le recherche. C'est pourquoi il sait reconnaître les plaies du Christ... Après sa résurrection, Jésus était plus beau que jamais" bien qu'ayant voulu conserver la marque de ses plaies "et les transporter au ciel. Les plaies du Christ sont à la fois au ciel et ici-bas, sous les yeux du Père !". Après quoi, le Pape François a remis à Mgr Sorrentino, son "frère évêque" local le discours qu'il avait préparé. En voici une synthèse : "Ma visite se veut avant tout un pèlerinage d'amour. Je viens prier sur la tombe de celui qui s'est dépouillé de lui-même pour se revêtir du Christ, qui a aimé tout le monde et particulièrement les plus pauvres, les marginaux. Rempli de stupeur admirative, il a aimé la Création. Votre institut s'appelle séraphique du surnom donné à saint François...et il est juste que ma visite commence ici." Dans son testament, François rappelle que Dieu lui a ordonné de commencer son parcours pénitentiel au milieu de ces lépreux qui, lorsqu'il vivait encore dans le péché, lui semblaient impossible d'aimer. "C'est le Seigneur en personne qui me conduisit parmi eux et me fit miséricordieux... Notre société est malade d'une culture du rebut qui s'oppose à celle de l'accueil. Et les victimes de cela sont les plus fragiles. Ici, dans cet institut, je vois par contre en oeuvre la culture de l'accueil... Merci pour l'amour que vous y offrez, de ce signe de la véritable civilisation humaine et chrétienne", qui met à la première place les personnes désavantagées par la vie. "Souvent les familles sont seules et se demandent comment faire. Ici, en ce lieu où brille l'amour concret, je dis à tous de multiplier ces oeuvres d'accueil animées par l'amour chrétien, par l'amour du Crucifié et la chair du Christ. Ce sont des oeuvres précieuses qui savent allier professionnalisme et bénévolat. Servir avec amour et attention qui a besoin d'aide fait grandir en humanité car ces personnes constituent de véritables trésors pour l'humanité. François était un jeune homme riche et avide de gloire. A travers le lépreux, Jésus lui ayant parlé en silence, il changea du tout au tout. Il comprit que ce qui a une vraie valeur dans la vie, c'est l'humilité, la miséricorde et le pardon, non la richesse, la force et la gloire". Après cette première étape, le Saint-Père s'est rendu en visite privée au sanctuaire de St Damien, où il s'est recueilli après avoir été salué par le Maître Général des franciscains et la communauté locale. C'est là qu'en 1205, priant devant le célèbre crucifix de bois peint, François reçut du Seigneur la mission de réparer sa maison. Il y passa les dernières années de sa vie et y composa le 'Cantique des créatures'. Ensuite, il a gagné l'évêché pour une rencontre avec des pauvres assistés par la Caritas. Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.10.13). |
Le Saint-Père a accompli la seconde étape de sa visite à l'évêché d'Assise, dans la salle où en 1206 François se dépouilla publiquement de ses biens et de ses vêtements, reniant son père Pierre qui l'avait traîné devant le tribunal ecclésiastique et proclamant Dieu comme son véritable Père. Là le Pape François, le premier Pape a visiter cette salle, a retrouvé les pauvres assistés par la Caritas. Improvisant de nouveau il a évoqué la presse qui n'a cessé ces derniers temps d'annoncer qu'en ce lieu il aurait dépouillé l'Eglise : "Mais de quoi le Pape pourrait donc dépouiller l'Eglise ? Les vêtements du Pape, des Cardinaux et des Evêques !". Il se dépouillera lui-même, assuraient certains journalistes. "Mais l'Eglise, c'est nous tous les baptisés qui devons suivre le chemin de Jésus, un chemin de dépouillement jusqu'à l'humiliation de la croix. Pour être vraiment des chrétiens, il n'existe pas d'autre voie. Serait-il possible d'avoir un christianisme plus humain, se demandent certains, c'est-à-dire sans croix, sans Jésus et sans dépouillement ? Ce serait alors un christianisme de vitrine, doucereux, où les chrétiens seraient comme de jolis gâteaux en devanture. Un christianisme peut-être superbe mais pas chrétien. Alors de quoi donc l'Eglise devrait-elle se dépouiller ? Je réponds qu'elle doit se dépouiller maintenant d'un gravissime péché, qui menace chacun de ses membres. Ce danger c'est la mondanité, l'esprit du monde. Le chrétien ne peut le suivre et le rechercher car il porte à la vanité, à l'arrogance et à l'orgueil. Cet esprit n'est pas Dieu mais une idole, et l'idolâtrie est le suprême péché". "Lorsque les media parlent d'elle, ils croient que l'Eglise ne sont que le clergé et les religieux, les évêques, les Cardinaux et le Pape. Or, comme je viens de le dire, l'Eglise c'est nous tous. Nous devons donc tous nous dépouiller de l'esprit du monde qui est contraire aux Béatitudes et à l'Esprit de Jésus. Cet esprit mondain nous rend malades. Quelle tristesse qu'un chrétien croyant dans la sécurité que lui donnerait à la fois le monde et la foi ! Non, on ne peut mêler les deux esprits. L'Eglise ne peut que rejeter l'esprit du monde qui porte à l'idolâtrie. Jésus a bien dit qu'on ne saurait servir deux maîtres. Soit Dieu soit l'Argent, qui est rempli de l'esprit du monde. Les chrétiens ne peuvent suivre la voie de l'argent, de la vanité et de l'orgueil. Quelle tristesse d'effacer d'une main ce que l'autre écrit. Seulement Dieu et l'Evangile ! Jésus, qui s'est fait serviteur, n'a pas suivi l'esprit du monde... Tant de vous ont été dépouillés par la sauvagerie de ce monde, qui n'offre rien, ni assistance ni travail, qui ne se préoccupe pas qu'il y ait des enfants mourant de faim, des familles privées de la dignité de nourrir ses membres, tant de personnes forcées de fuir à la recherche de la liberté". Quelle horreur de voir tous ces gens morts hier devant Lampedusa ! Aujourd'hui est un jour de deuil. Voilà à quoi conduit l'esprit du monde. Il est vraiment ridicule qu'un chrétien, qu'il soit ecclésiastique, religieux ou laïc, suive cette voie homicide. La mondanité spirituelle tue elle aussi, elle tue l'âme, elle tue les gens, elle tue l'Eglise ! Lorsqu'en ce lieu François se dépouilla...c'est Dieu qui lui procura la force de rappeler ainsi ce que Jésus disait de l'esprit de ce monde, de sa prière pour que nous soyons sauvés de cet esprit. Sollicitons encore aujourd'hui la grâce du Seigneur pour que chacun de nous ait la force de se dépouiller, non de quelques sous mais de l'esprit du monde, véritable lèpre et cancer de la société, véritable ennemi de Jésus et de la Révélation". A la conclusion de la rencontre, le Pape François a remercié l'assistance de l'avoir accueilli et demandé qu'on prie pour lui : "Priez pour moi qui en ai tant besoin". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.10.13). |
Après sa visite à l'évêché, le Pape François s'est rendu à pied à l'église voisine de Ste Marie Majeure, puis en voiture à la basilique supérieure de St François, où l'attendaient les représentants du gouvernement italien. Il est ensuite descendu dans la crypte pour se recueillir devant le tombeau du Poverello. A 11h a débuté la Messe célébrée sur l'esplanade inférieure, en présence de milliers de fidèles. Voici les passages saillants de l'homélie papale centrée sur le témoignage que François donne aujourd’hui : "La première chose fondamentale est qu'être chrétien constitue une relation vitale avec la personne de Jésus, c’est à dire se revêtir de lui, s’assimiler à lui. D’où part le chemin de François vers le Christ ? Il part du regard de Jésus sur la croix. Se laisser regarder par lui au moment où il donne sa vie pour nous et nous attire à lui. François a fait cette expérience dans la petite église de St Damien, en prière devant le crucifix... Sur ce crucifix Jésus n’apparaît pas mort, mais vivant !... Le Crucifié ne nous y parle ni de défaite ni d’échec. Paradoxalement, il nous parle d’une mort qui est vie, qui enfante la vie". "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos". Ces paroles du Christ sont la deuxième chose que François nous donne en témoignage. "La paix franciscaine n’est pas un sentiment doucereux et le saint François doucereux n’existe pas ! La paix de François n’est pas non plus une espèce d’harmonie panthéiste remplie des énergies du cosmos. Cette idée fabriquée n’est pas non plus franciscaine. La paix de saint François est celle du Christ, et la trouve qui prend sur soi son joug, c’est à dire le commandement 'Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés'. Or on ne saurait porter ce joug avec arrogance, avec présomption, avec orgueil, mais seulement avec douceur et humilité du cœur... Le saint d’Assise témoigne du respect pour tout ce que Dieu a créé et que l’homme est appelé à garder et à protéger, mais il témoigne surtout du respect et de l’amour pour tout être humain... Respectons la création, ne soyons pas les instruments de sa destruction. Et respectons tout être humain. Que cessent les conflits armés qui ensanglantent la terre, que se taisent les armes et que partout la haine cède la place à l’amour, l’offense au pardon et la discorde à l’union. Ecoutons le cri de ceux qui pleurent, souffrent et meurent à cause de la violence, du terrorisme ou de la guerre, en Terre Sainte, si aimée de François, en Syrie, au Moyen Orient, dans le monde". Au final, le Pape a rappelé que c'est aujourd’hui la fête de saint François, patron de l'Italie : Prions pour ce pays, afin "que chacun travaille toujours pour le bien commun, en regardant ce qui unit plus que ce qui divise". Après la Messe, le Saint-Père a gagné en voiture le siège local de la Caritas pour partager le repas des pauvres qui y sont accueillis. Source : Vatican information Service (Publié VIS Archive 01 - 4.10.13). |
Le Pape au clergé : "Rencontrons les gens et leurs vies au quotidien" Après une matinée consacrée aux défavorisés, handicapés ou pauvres avec qui il aura pris le repas de midi, et une Messe célébrée en plein air sur le parvis de la Basilique d’Assise, l’après-midi du Pape François a débuté vers 14h30 par une visite à l’Eremo dei Carceri, l’ermitage où Saint François allait se retirer pour prier dans les moments difficiles. Un des lieux forts et symboliques de la spiritualité franciscaine, sur les pentes du mont Subasio. Le Pape s’est recueilli de manière privée dans la cellule de François. Il est ensuite revenu dans le centre d’Assise où dans la cathédrale de Saint Rufin il a rencontré le clergé, les religieux et les membres des conseils pastoraux du diocèse. Ecouter la Parole de Dieu, cheminer ensemble, annoncer jusque dans les périphéries : voilà les trois recommandations que leur a adressées le Pape. « L’Eglise c’est la communauté qui écoute avec foi et avec amour le Seigneur qui parle », a déclaré François qui ajoutait que « cheminer ensemble, c’est-à-dire faire synode, représente l’expérience la plus belle que nous vivons ». S’adressant toujours au clergé, le Pape – « se mettant lui aussi avec eux », rappelait l’importance de « collaborer, d’être unis, de reconnaître ses erreurs et de demander pardon, mais aussi d’accepter les excuses des autres en pardonnant ». « Marcher ensemble sans fuites en avant, sans nostalgies du passé ! » Sortir des préjugés, des rigidités mentales ou pastorales Le Pape en venait à la troisième recommandation : la mission, « un élément que j’ai beaucoup vécu quand j’étais à Buenos Aires, l’importance de sortir pour aller à la rencontre des autres, dans les périphéries, qui sont des lieux, mais surtout des personnes, des situations de vie ». « N’ayez pas peur de sortir, et d’aller à la rencontre de ces personnes, de ces situations, ne vous laissez pas enfermer par les préjugés, par les habitudes, la rigidité mentales ou pastorales ! » Et quittant son texte comme il en a l’habitude, le Pape se permettait alors un autre conseil au clergé, celui d’éviter « les homélies interminables, ennuyeuses, dans lesquelles on ne comprend rien ! » N’oubliant pas que parmi son auditoire se trouvait pas mal de monde des conseils pastoraux du diocèse, le Pape, là encore en improvisant dans la bonne humeur, leur demandait : « Qui d’entre vous connaît la date de son baptême ? » Et il recommandait dès lors que les enfants sachent le jour où ils ont été baptisés, car c’est le jour de leur naissance comme fils de Dieu ». Le Pape insistait aussi sur le rôle primordial des parents pour éduquer les enfants, mais à condition « que leur conscience soit illuminée par la Parole de Dieu ». Il insistait aussi pour que les « catéchistes soient inspirés par cette même Parole de Dieu, et la transmettent, plutôt que les informations de la télévision ». « Demandons-nous, a ajouté le Pape, quelle place tient la Parole de Dieu dans nos vies de tous les jours. Suis-je au diapason avec Dieu ou sur les idées à la mode, ou encore sur moi-même ? » Source : Radio Vatican. |
Peu après 16h, le Pape François s'est rendu à la Basilique Ste Claire pour rencontrer la communauté de l'ordre fondé par Claire, l'amie et disciple de François d'Assise. Après avoir prié devant le corps de la sainte puis devant le célèbre crucifix de St Damien, il a retrouvé les huit Cardinaux de son conseil et s'est adressé aux clarisses de manière informelle, signalant d'emblée qu'il s'était attendu à une réunion traditionnelle, c'est à dire seuls en tête à tête dans la salle du chapitre : "Lorsqu'une religieuse consacre sa vie entière au Seigneur, elle subit une transformation continue. La logique voudrait qu'elle se sente isolée, seule face à Dieu dans sa vie d'ascèse et de pénitence. Mais la soeur cloîtrée catholique ou même chrétienne, ce n'est pas cela. Son cheminement passe par Jésus-Christ, toujours par lui qui est au coeur de la vie des consacrées...et en particulier de leur prière à caractère universel... La contemplation du Christ...rend profondément humain, et les cloîtrées sont appelées à une grande humanité, à l'humanité même de la mère Eglise. Humaines, elles comprennent très bien chaque aspect de la vie et les problèmes humains, elles savent pardonner et intercéder auprès de Dieu pour d'autres personnes". "Durant la messe d'aujourd'hui, en parlant du crucifix de St Damien, j'ai dit que François l'avait vu yeux grands ouverts et les blessures saignant. Il en va de même de la contemplation des cloîtrées, qui voit la réalité de Jésus et non une abstraction. Contempler les plaies du Christ" est la réalité de la vie des clarisses. "C'est ce qui pousse tant de gens à venir au parloir de vos monastères pour se confier et demander des prières. Les soeurs ne leur disent probablement rien d'extraordinaire mais des mots simples qui viennent de leur contemplation. Comme l'Eglise, la religieuse est experte en humanité, même si ce n'est pas toujours strictement spirituel". Je pense par exemple à la célèbre concurrente des clarisses, sainte Thérèse d'Avila qui, "lorsqu'une de ses religieuses avait une crise mystique disait à la cuisinière de lui donner de la viande... Ne perdez pas de vue l'humanité de Jésus, car le Verbe s'est fait chair pour nous. Ceci donne à votre sainteté quotidienne une dimension accomplie et maternelle. L'Eglise vous veut ainsi, comme des mères qui donnent la vie. Par exemple, lorsque vous priez pour les prêtres et les séminaristes, priez en mères pour les aider à être de bons pasteurs. Et souvenez-vous du bifteck de sainte Thérèse !... Et puis ayez grand soin de la vie communautaire. Pardonnez-vous et supportez-vous les unes les autres...même si le couvent ne doit pas être un purgatoire mais une famille... Résolvez les problèmes avec amour, sans détruire quelque chose pour en résoudre une autre... Dans la vie communautaire, l'Esprit est au coeur de la famille... Je vous souhaite cette joie qui vient tant de la contemplation que de la vie en communauté...et vous demande de bien vouloir prier aussi pour moi. S'il vous plaît, ne m'oubliez pas !". Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 5.10.13). |
Le message d'espérance du Pape aux jeunes d'Ombrie La journée du Pape s’est terminée par une rencontre avec quelque 40 000 jeunes d'Ombrie sur le parvis de la Baslique Sainte-Marie des Anges. Le Pape François les a rejoints après s’être recueilli en prière dans la chapelle de la Portioncule, un des symboles franciscains. Une rencontre qui s'est faite sous forme de dialogue puisque le Pape a répondu à quatre questions formulées par des jeunes. L'une des questions adressées au Saint-Père était posée par un jeune couple, l'occasion pour François de revenir sur le sens de la famille. "Il faut du courage pour former une famille !" s'est-il exclamé, soulignant que le mariage était une vocation propre, au même titre que le sacerdoce et que la vie religieuse. "La difficulté, c'est la culture du provisoire ! Tout est provisoire !" a t-il dit. "Des jeunes viennent nous dire : nous restons ensemble tant que dure l'amour. Ca, c'est l'égoïsme". "La famille est la vocation que Dieu a écrit dans la nature de l'homme et de la femme, mais elle est complémentaire du mariage" a expliqué le Pape. "Deux chrétiens qui s'épousent reconnaissent dans leur histoire l'amour et l'appel du Seigneur" a-t-il poursuivi, avant d'inviter les jeunes à penser à leurs parents et grands-parents, qui se sont mariés dans des temps plus difficiles qu'aujourd'hui, où régnait parfois la guerre. Pour reconnaître sa propre vocation a précisé François, deux choses sont nécessaires, prier et cheminer avec l'Église. L'Évangile doit transformer le monde Le Pape est revenu ensuite sur François et Claire, les deux saints d'Assise, dont le charisme continue de parler à tant de jeunes dans le monde : des jeunes gens et jeunes filles qui lâchent tout pour suivre Jésus sur le chemin de l'Évangile. L'Évangile ne regarde pas que la religion a poursuivi le Saint-Père, mais l'homme tout entier, le monde et la société. Le monde entier a besoin d'être sauvé a-t-il dit aux jeunes. "L'Evangile doit susciter la foi, ceci est l'évangélisation, mais aussi transformer le monde selon le dessein de Dieu, et cela est l'animation chrétienne de la société". Le Pape a ainsi invité les jeunes à être des témoins de foi par leur vie. Il est donc important de regarder Saint-François, qui a fait grandir la foi et a rénové l'Église, et de se mettre à son écoute, "afin de porter le Christ dans vos maisons, l'annoncer à vos amis, de l'accueillir et de le servir à travers les pauvres" a conclu le Souverain Pontife, "Donnez à l'Ombrie un message de vie, de paix et d'Espérance !" Source : Radio Vatican. |