« "Dieu aime celui qui donne avec joie" dit saint Paul. ... C'est Dieu Lui-même qui dirige nos vies. Et dans sa Sagesse, il nous associe toujours plus ou moins au mystère de la Croix de son Fils. Il y a des dépouillements que Dieu seul peut opérer et qui très précisément portent pour chaque âme sur ce qui, en elle, est à purifier. Il faut laisser à Dieu le soin de le faire. La vie des chrétiens en est une preuve vivante. "Comme Dieu peu à peu m'a purifié", aiment-ils à dire à la fin de leur vie. Santé fragile, perte d'êtres chers, solitude, lourds soucis, c'est ainsi que Dieu conduit ses amis et que le bon vigneron taille sa vigne. Ici se place la fidélité à la grâce qui est la loi vivante du renoncement chrétien. Il ne s'agit pas de devancer la grâce et de s'imaginer que Dieu nous demande ce que peut-être il ne nous demandera jamais ; il s'agit bien plus humblement de suivre sa grâce, à la fois sans scrupule ni trouble, mais fidèlement, et simplement. Il faut pour cela être filialement abandonné à Dieu : "Passez par-devant et là où vous passez je tâcherai de passer." Il ne faut pas douter de Dieu, mais savoir qu'Il ne nous trompera pas. » B.-M. Chevignard, O.P., La doctrine spirituelle de l'Evangile (V), Les Editions du Cerf, Paris, 1958. |