« Les mérites de Marie tirent toute leur vertu de ceux du Christ et ne seraient rien sans eux. La corédemption mariale n'est pas une corédemption de partage, elle est seulement une adhésion aimante et douloureuse à l'unique Rédemption du Christ. En consentant, positivement et activement, à la mort du Sauveur, Marie se plonge tout entière dans cet amour sauveur de son Fils. Et elle le fait en notre nom, comme membre principal et éminent du Corps Mystique du Christ, adhérant de tout son coeur au mystère de mort et de vie qui s'accomplit sous ses yeux pour elle et pour nous. C'est dire que le Fiat de Marie au Calvaire n'a pas déterminé l'acte rédempteur du Christ, ne l'a pas complété, n'en a pas majoré les effets, mais qu'il a été voulu par Dieu comme un acte de communion plénier au drame du Calvaire. Parce que tel fut le dessein de Dieu, Marie en acquiésçant nous a associés tous à la restauration unique de toutes choses en Jésus-Christ et au mérite du Médiateur unique. Ce "oui", jamais rétracté depuis le matin de l'Annonciation, atteint au soir du Vendredi saint son sommet, sa douloureuse et glorieuse plénitude. » Mgr L.J. Suenens, Quelle est Celle-ci ?, Coll. Je sais - Je crois, Arthème Fayard, 1957. |
Ci-dessus, détail du rétable d'Issenheim de Matthias Grunewald (1512) Ce rétable provient du couvent des Antonins à Issenheim, au sud de Colmar, où il ornait le maître-autel de l’église de la préceptorerie. Il se trouve aujourd’hui à Colmar, au musée d'Unterlinden, où il est exposé dans la chapelle. |
Plus la Très Sainte Vierge avançait dans la connaissance de Dieu, plus Elle l’aimait. Comment, en effet, pourrait-on ne pas donner toutes les affections de son cœur à Celui qui réunit toutes les grandeurs, toutes les beautés, toutes les perfections dont les créatures que nous admirons le plus ici-bas ne sont que comme un pâle reflet ? S’il est encore des hommes qui n’aiment pas le Seigneur, qui ne pensent pas à Lui, dont les âmes ne s’élèvent point vers Lui, c’est qu’Il leur est inconnu. Ces malheureux ne savent pas que ce Dieu tout-puissant, le Créateur de l’univers, le Roi des rois, les a aimés le premier et d’un si grand amour, que pour les racheter de la damnation éternelle, le Verbe éternel, la seconde personne de la Sainte Trinité a voulu descendre du Ciel, naître dans une étable et mourir sur la croix. Oh ! ne sentons-nous pas que notre cœur est ému en considérant tant de marques d’amour ? Comprenons combien nous serions ingrats si nous n’aimions pas Dieu de toutes les forces de notre âme, plus qu’aucune des choses créées, plus que nous-mêmes, et si nous n’étions pas disposés à tout sacrifier pour son amour. Exemple. – Un jour que le saint curé d’Ars entendait les oiseaux chanter, il se prit à dire en soupirant : « Pauvres petits oiseaux, vous avez été créés pour chanter et vous chantez. L’homme a été créé pour aimer Dieu et il ne l’aime pas. Cependant le seul bonheur que nous ayons sur la terre, c’est d’aimer Dieu et de savoir qu’il nous aime. Etre aimé de Dieu, être uni à Dieu, vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu, oh ! quelle belle vie… » Prière de Saint Bernard. – Ô notre puissante Souveraine, parlez pour nous à notre Seigneur Jésus-Christ ; qui peut mieux le faire que Vous, qui avez joui si intimement de ses entretiens sur la terre ? Demandez pour nous un grand amour de Dieu, la persévérance dans sa sainte grâce et le bonheur de mourir dans son amitié. Ainsi soit-il. Résolution. – Je dirai souvent à Dieu que je l’aime et je chercherai à le lui prouver par ma conduite. Mère du Sauveur, priez pour nous. "Mois de Marie pour tous", par M.A.G. Approbation + Flavien, Evêque de Bayeux et Lisieux, le 13 octobre 1874. Imprimatur Brugis, 23a Februarii 1932. Jos. Van der Meersch vic. gen. |