« Madeleine nous donne un grand exemple de fidélité et de persévérance dans l'amour de Notre Seigneur. Elle n'a pas de repos, elle ne peut vivre loin de son Bien-Aimé. Il lui faut son Dieu, elle le cherchera. Son trésor est au sépulcre, là aussi est son coeur. Les épreuves n'ont pas éteint les flammes de son amour : Aquae multae non potuerunt extinguere caritatem. (Cant. 8.) Son amour s'est purifié dans le creuset des souffrances. Il faut que sa fidélité redouble : son Bien-Aimé a été si souvent trahi, abandonné ! Il faut que son dévouement soit vraiment réparateur. Aussitôt que la loi de Dieu le permet, elle sort avec les deux autres Marie pour acheter des parfums (Marc 16, 1.) Par modestie, elle ne sort pas seule. Elle consulte Pierre, Jean et Marie, comme elle ira leur rendre compte quand elle aura trouvé le tombeau vide. L'obéissance à l'Eglise et l'union à Marie sont les marques du véritable esprit de Dieu. Après l'achat des parfums, Madeleine fait une visite au sépulcre avec une seule compagne : Vespere autem sabbati, venit cum altera Maria videre sepulcrum. (Matt. 28, 1.) Elle prend le chemin du Calvaire, il fait sombre, elle revoit en esprit toutes les scènes du vendredi. Elle a peur de fouler aux pieds le précieux sang. La croix est encore là, elle est effrayante au milieu des ombres de la nuit. Le sépulcre est solitaire, les gardes sommeillent. Marie s'assied et pleure. L'heure de la consolation n'est pas venue. Notre-Seigneur la laisse dans ses angoisses et cependant il fortifie son courage. Elle retourne dans la maison de douleur, elle n'a pas trouvé son Bien-Aimé : Per noctem quaesivi quem diligit anima mea. Quaesivi et non inveni. (Cant. 3, 2) - Quand nous avons perdu la présence de Notre-Seigneur, cherchons-le assidûment comme Madeleine. Résolutions - Marie, Jean, Madeleine et les saintes femmes sont nos modèles dans cette journée de compassion et de réparation. Ils sont les seuls amis fidèles du Coeur de Jésus. Je m'unirai à eux aujourd'hui et tous les jours. Je chercherai mon Jésus comme Madeleine, toutes les fois que j'aurai perdu sa présence sensible. Je ne me découragerai jamais dans ma foi, ma confiance et mon amour. » Vénérable Léon Dehon (1843-1925), L'année avec le Sacré-Coeur, Tome I (Samedi Saint), Etablissements Casterman, Tournai - Paris, s.d. (1909). |